TPMP sur les FAI : La télé de demain se dessine-t-elle sous nos yeux ?

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Hanouna et Bolloré, prophètes d’une révolution cathodique ?

Un virage numérique qui sent le futur

C’est un post en mode point d’interrogation balancé par l’avocat Fabrice Divizio sur X qui m’a titillé les neurones, assez pour que je replonge tête baissée dans le terrier du sujet, bien plus loin que mon dernier papelard là-dessus.

Beaucoup de Gaulois n’ont pas encore capté que la TNT, cette vieille carne hertzienne, a une date de péremption qui se profile à l’horizon 2030.
Ouais, dans cinq piges, finito, kaput, rideau. En gros, y a une poignée de costards-cravates planqués à l’Arcom, ces petits rois de la régulation, qui vont bientôt jouer aux dés avec l’avenir de ton poste.
Ils décideront si la TNT ferme boutique pour de bon et si la télé mute en un truc 100 % numérique, un machin qui squatte le web comme un squatteur chez toi.
Et devine quoi ? On a déjà un crash-test grandeur nature sous les yeux, signé par le duo infernal Bolloré-Hanouna.
Cinq ans avant l’heure, ces deux-là ont largué les ondes pour planter leur chapiteau sur les FAI et les plateformes en ligne avec
TPMP.
Que tu les vomisses ou que tu les kiffes en secret, faut bien leur tirer un coup de chapeau : ces mecs sont des putains de sorciers dans leur univers. Des génies qui ont flairé le vent tourner avant tout le monde, point barre.

Un test grandeur nature

On est le 5 mars 2025, et Cyril Hanouna, le trublion du PAF, a repris les rênes de Touche pas à mon poste (TPMP) sur une webtélé baptisée Zoubida TV, diffusée via Dailymotion, YouTube et les box des FAI (fournisseurs d’accès internet).

Derrière cette manœuvre, un nom : Vincent Bolloré, le magnat conservateur qui, selon Hanouna lui-même, aurait eu « l’idée de génie » de faire basculer l’émission sur le web après l’éviction de C8 de la TNT.
Mais au-delà du buzz et des punchlines, ce move n’est-il pas un avant-goût de ce que la télé pourrait devenir d’ici 2030, alors que la TNT, ce bon vieux dinosaure hertzien, a une chance sur deux de tirer sa révérence ?

La Télévision Numérique Terrestre, née dans les années 2000, est en sursis.
Les experts le murmurent : avec la montée en puissance du streaming, des plateformes comme Netflix ou Twitch, et la 5G qui galope, la TNT pourrait bien être reléguée au rang de relique d’un autre âge.
Hanouna et Bolloré, en migrant TPMP hors des fréquences régulées par l’Arcom, semblent avoir flairé le coup.

Exit les amendes à 7,6 millions d’euros pour dérapages en tout genre, bonjour la liberté totale sur internet où les règles sont plus floues, et où le CSA n’a pas encore planté ses griffes.

Une avant-garde cathodique ou un coup de poker ?

Ce n’est pas juste une émission qui change de canal, c’est un paradigme qui vacille.
TPMP sur les FAI, c’est la télé qui s’affranchit des contraintes historiques : plus de grille horaire rigide, plus de régulateur qui tousse à chaque gros mot.

Hanouna s’amuse déjà à citer des marques en direct – un pied de nez à l’Arcom qui sanctionnait ce genre de « publicité clandestine » sur C8.
On a beau être pro ou anti-Bolloré, il faut bien admettre que le résultat est là : pour contourner les sanctions de l’Arcom, ils ont su prouver qu’un tout internet qui remplacerait la TNT est possible.
Les marques et sponsors n’auraient donc pas le choix que de s’adapter à ce nouveau vecteur, ce qui ne changerait absolument rien pour eux.

Et si c’était ça, la télé de demain ?
Une télé débridée, accessible sur nos box, nos smartphones, nos écrans connectés, où les animateurs deviennent des entrepreneurs du divertissement, libérés des chaînes – au sens propre comme figuré.
Bolloré, avec son flair d’industriel visionnaire, et Hanouna, avec son instinct de showman, pourraient bien être les pionniers d’un modèle où la diffusion ne dépend plus d’une tour émettrice, mais d’un serveur dans le cloud.

Imaginez : d’ici 2030, chaque chaîne pourrait devenir une entité numérique, un flux personnalisé, un empire à la carte.
TF1 sur Free, France 2 sur Orange, et pourquoi pas une Quotidien-TV sur SFR ?
La fin de la TNT ne serait pas une mort, mais une métamorphose.

Les limites d’un rêve libertaire

Mais attention, tout n’est pas rose dans ce futur cathodique.
Sur internet, la loi existe encore – Pascal Praud l’a rappelé à Hanouna sur CNews : un dérapage peut coûter 4 000 euros au tribunal, contre 3,5 millions via l’Arcom. Et puis, quid de l’accès ?
Si la TNT disparaît, que devient ce 20 % de Français qui n’ont ni box ni connexion digne de ce nom ?
Hanouna et Bolloré jouent les avant-gardistes, mais leur révolution risque de laisser du monde sur le carreau.

Sans parler des dérives possibles : une télé sans garde-fous, c’est aussi une télé où les fake news et les polémiques stériles pourraient proliférer encore plus vite.

Mais moi, je parie ma chemise que nos chers gouvernants vont mettre le paquet pour cadenasser le net, histoire d’en faire la grande croisade nationale, bien devant l’insécurité qui te guette au coin de la rue – parce que surveiller des écrans, c’est quand même plus peinard que courir après les vrais problèmes, non ?

Le verdict est dans l’antenne

Alors, TPMP sur les FAI, simple rustine après la chute de C8 ou brouillon génial d’une télé 2.0 ?
Une chose est sûre : Hanouna et Bolloré ne font pas que s’adapter, ils testent les eaux d’un futur où la télé ne sera plus un monolithe, mais un kaléidoscope numérique. Si la TNT s’éteint en 2030, ils pourront dire : « On vous l’avait dit. »

Reste à voir si ce futur sera un paradis du divertissement ou un Far West audiovisuel. Pour l’instant, Baba crie « vive la liberté » depuis son plateau.

Et nous, on regarde, mi-fascinés, mi-perplexes.

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