Schedule 1

Schedule 1 : le jeu de dealer de drogue qui secoue l’industrie vidéoludique

Jeux Vidéo
Temps de lecture : 4 minutes

Schedule 1 : quand un jeu de drogue virtuel devient un carton mondial


Schedule 1 n’est pas qu’un jeu vidéo.
C’est un phénomène qui révèle une vérité crue : la guerre du trafic de drogue ne se cantonne plus aux ruelles sombres de nos villes, elle s’invite désormais dans l’univers pixelisé des jeux vidéo. Si j’avais su qu’en tant que développeur indépendant, il valait mieux plonger dans le business illicite virtuel plutôt que de m’échiner pendant des années sur des jeux point-and-click comme 3 Geeks, Grandma Badass ou encore Magret & Facedebouc, j’aurais sans doute choisi cette voie bien plus tôt.

Ce titre, sorti fin mars 2025, est devenu un succès fulgurant, mais il soulève aussi des questions brûlantes sur l’éthique, l’innovation et les limites du gaming.

Un dealer virtuel à la conquête du monde

Imaginez une ville fictive, Hyland, où vous n’êtes ni un héros ni un aventurier, mais un dealer.
Dans Schedule 1, vous cultivez du cannabis, gérez vos stocks, échappez aux flics et surveillez vos rivaux.
Sorti le 24 mars sur PC, ce jeu de gestion, vendu à 19,50 euros, a pris d’assaut la plateforme Steam.
En quelques jours, il s’est hissé au sommet des ventes, dépassant des mastodontes comme Assassin’s Creed Shadow d’Ubisoft, qui, avec son prix de 69,90 euros, stagne à la 17e place.
Le 6 avril, Schedule 1 a même atteint un pic de 450 000 joueurs connectés simultanément, se classant cinquième jeu le plus joué sur Steam.

Résultat ? Près de 35 millions de dollars de chiffre d’affaires en une semaine. (pour comparer, sur Steam avec mes 3 jeux, je dois me faire 10 € par mois, les bons mois…😁)

Le triomphe d’un développeur indépendant

Derrière ce carton, un seul homme : Tyler, un Australien à la tête de TVGS (Tyler’s Video Game Studio). Lui-même n’en revient pas.
Sur Reddit, il confie :

Franchement, c’est incroyable mais assez impressionnant. Je ne m’attendais pas à ce genre de réaction !

Et pourtant, son jeu coche toutes les cases. Malgré des graphismes simplistes, presque cartoonesques, il répond à une demande croissante pour les jeux de gestion.
Selon la newsletter GameDiscoverCo, ce genre connaît un essor fulgurant.
Les joueurs adorent gérer des petites entreprises, qu’il s’agisse de supermarchés (Supermarket Simulator), de fast-foods ou même de centres de recyclage.
Schedule 1 s’inscrit dans cette mouvance, mais avec une touche sulfureuse : ici, le business est illégal.

Une formule addictive qui séduit les joueurs

Ce qui fait mouche, c’est la simplicité et l’immersion.
Vous développez votre empire illicite étape par étape, tout en explorant Hyland en mode multijoueur.
Vous pouvez interagir avec d’autres joueurs, discuter, collaborer ou rivaliser.
Cette dimension sociale booste l’engagement.

Un utilisateur sur X résume l’engouement :

J’adore la façon dont Schedule 1 a détrôné tant de jeux AAA la semaine suivant son lancement.
Cela montre que nous ne nous soucions pas des graphismes, nous voulons juste un bon jeu.

Les joueurs ne cherchent pas des visuels époustouflants, mais une expérience qui les happe. Et ça, Schedule 1 le fait à merveille.

Les streamers, carburant du succès

L’explosion de Schedule 1 doit aussi beaucoup aux influenceurs.
Le streamer français Squeezie, par exemple, a testé le jeu en direct sur Twitch.  (ha c’est sûr qu’on va pas lui demander de tester un jeu intelligent de casse-tête comme les miens, ni de mettre en avant des petits développeurs français qui eux aussi font des jeux tout seul dans leur coin…c’est tellement plus banquable de streamer des jeux sur le chit…)

Le replay, publié sur sa chaîne YouTube dédiée au gaming (5 millions d’abonnés), a cumulé plus de 800 000 vues.

Ce coup de projecteur a amplifié la visibilité du titre.
D’autres créateurs de contenu ont suivi, transformant ce jeu de niche en phénomène viral.
Mais ce succès fulgurant attire aussi les convoitises.

Depuis sa sortie, des copies ont émergé, notamment sur le PlayStation Store.
Tyler a réagi sur X :

J’adorerais porter Schedule I sur console lorsque le jeu sera au bon stade pour cela, mais je l’annoncerai à la communauté bien avant que cela n’arrive.

Une mise en garde claire pour éviter les arnaques.

Une ombre au tableau : les soupçons de plagiat

Tout n’est pas rose pour Schedule 1. Son concurrent direct, Drug Dealer Simulator, sorti en 2020 par Byterunners et Movie Games, partage des similarités troublantes.
Ce dernier propose aussi de gérer un business de drogue, de la production à la vente.
Des rumeurs d’action en justice ont circulé, rapidement démenties par Movie Games.

Cependant, l’éditeur a annoncé une enquête pour examiner les points communs entre les deux jeux.
Tyler, de son côté, n’a pas commenté ces allégations. Mais cette polémique souligne une réalité : dans l’industrie du jeu vidéo, l’innovation est une arme à double tranchant.
Copier ou s’inspirer trop ouvertement peut coûter cher.

Le gaming face à ses contradictions

Schedule 1 n’est pas juste un jeu. Il interroge.
Glorifier le trafic de drogue, même virtuellement, est-ce acceptable ?
Le succès de ce titre montre que les joueurs sont prêts à explorer des thématiques sombres, mais il met aussi l’industrie face à ses responsabilités.

Les jeux de gestion prospèrent, car ils offrent une liberté que les AAA, souvent formatés, peinent à égaler.
Pourtant, cette liberté a un prix : elle peut flirter avec des sujets sensibles.

Tyler a-t-il créé un chef-d’œuvre ou ouvert une boîte de Pandore ?
L’avenir le dira.
En attendant, Schedule 1 continue de régner sur Steam, prouvant qu’un concept audacieux, même imparfait, peut bouleverser les règles du jeu.



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