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Une sainte au secours des félés félins

On a tous déjà vu ces images pieuses un peu kitsch, ces statues de saints oubliés dans les recoins des églises ou sur les étagères poussiéreuses d’une grand-tante.
Mais saviez-vous que parmi ces figures sacrées, une femme, Gertrude de Nivelles, s’est taillé une place inattendue dans le cœur des amoureux des chats ? Officieusement, elle est devenue la sainte patronne des chats, un titre qui n’a rien d’anodin quand on creuse un peu son histoire et son aura mystique.

Alors, d’où vient cette légende ? Et pourquoi les félins, ces créatures aussi adorables qu’indépendantes, ont-ils trouvé en elle une alliée céleste ?

Gertrude, une sainte pas comme les autres

Née au VIIe siècle dans ce qui est aujourd’hui la Belgique, Gertrude de Nivelles n’était pas du genre à se contenter d’une vie banale.
Issue d’une famille noble, elle a dit « non merci » aux mariages arrangés et aux fastes de la cour pour se consacrer à la prière, à la charité et à la fondation de monastères. Une vraie rebelle en robe de bure !
Mais ce qui la lie aux chats, c’est moins sa biographie officielle que les récits populaires qui ont fleuri après sa mort.
On raconte qu’elle avait un don pour chasser les nuisibles – rats, souris, bestioles en tout genre – qui menaçaient les récoltes et les foyers.
Et qui de mieux pour l’aider dans cette mission que nos amis à quatre pattes, ces chasseurs nés ?

Les chats, des compagnons sacrés ?

À une époque où les chats n’étaient pas encore les stars d’Instagram mais des alliés précieux contre les rongeurs, leur présence autour des monastères de Gertrude a pris une tournure presque spirituelle.
Les paysans, reconnaissants, ont commencé à associer la sainte à ces petits gardiens moustachus.
Petit à petit, l’idée a germé : Gertrude protégeait les chats, et les chats, en retour, veillaient sur les humains.
Une sorte de pacte tacite, un échange de bons procédés entre le divin et le félin.

Pas de texte officiel dans les archives du Vatican pour confirmer ça, mais la rumeur, elle, a traversé les siècles.

Un culte qui ronronne encore aujourd’hui

Aujourd’hui, Gertrude de Nivelles est devenue une icône discrète mais tenace pour les amoureux des chats.
Sur les réseaux, on trouve des illustrations d’elle entourée de matous, une auréole au-dessus de la tête et un sourire bienveillant. Les passionnés de félins invoquent son nom – souvent avec un clin d’œil – quand il s’agit de protéger leurs compagnons à poils.

Et franchement, dans un monde où les superstitions autour des chats noirs persistent encore, avoir une sainte patronne des chats dans son camp, ça rassure.
Elle incarne cette tendresse qu’on porte à ces animaux, mais aussi leur rôle ancestral, bien loin des clichés de divas paresseuses.

Gertrude de Nivelles est-elle officiellement reconnue comme une sainte par l’Église catholique ?

La réponse est oui, et ça n’a rien d’une légende folklorique.
Canonisée peu après sa mort en 659, elle figure bel et bien dans le martyrologe romain, le grand registre des saints.
Sa fête est célébrée le 17 mars, et son culte a été validé par les autorités ecclésiastiques pour ses vertus de piété, son dévouement aux pauvres et son rôle de fondatrice de l’abbaye de Nivelles.

Cependant, son titre de sainte patronne des chats reste officieux : aucune bulle papale ni texte sacré ne mentionne explicitement les félins comme étant sous sa protection.
Cette association tient davantage de la tradition populaire que d’un décret divin, ce qui n’empêche pas son statut de sainte d’être, lui, tout à fait authentique dans le catholicisme.

Et si Gertrude était plus qu’une légende ?

Alors, Gertrude mérite-t-elle vraiment son titre de sainte patronne des chats ?
Rien ne le prouve avec des documents gravés dans le marbre, mais les histoires qui perdurent ont leur propre vérité.
Elle nous rappelle que les liens entre les humains et les animaux ne datent pas d’hier, et que même dans la foi, il y a de la place pour un peu de douceur ronronnante.

Peut-être que la prochaine fois que votre chat vous fixe avec cet air impénétrable, vous penserez à Gertrude, là-haut, qui veille sur lui – et sur vous.