Révélation des premiers artefacts en os conçus par l’homme il y a 1,5 million d’années

Histoire Vie & Société
Temps de lecture : 2 minutes

Quand les premiers artisans façonnaient l’Histoire avec des os

Dans les gorges d’Olduvaï, en Tanzanie, là où le temps semble avoir gravé ses mémoires dans la pierre et la poussière, une découverte récente vient bouleverser notre regard sur les origines de l’ingéniosité humaine.
Vingt-sept outils en os, taillés avec une précision inattendue à partir de restes d’hippopotames et d’éléphants, ont émergé des strates vieilles de plus de 1,5 million d’années. Identifiés par une équipe internationale, incluant des chercheurs du CNRS et de l’université de Bordeaux, ces artefacts repoussent d’un million d’années l’apparition des premiers outils en os standardisés.

Une trouvaille qui nous invite à repenser la complexité des « kits » d’outils de nos ancêtres.

Des Lames Nées de la Nécessité

Francesco d’Errico, archéo-anthropologue et pilier de cette étude, pose d’emblée une nuance essentielle :

Ce ne sont pas les plus anciens outils en os que nous connaissons. Ces derniers ont été trouvés sur plusieurs sites d’Afrique du Sud et de l’Est et remontent à 2,4 millions d’années.

Pourtant, ceux d’Olduvaï se distinguent comme les premiers façonnés par des mains du genre Homo.
Brisés volontairement, râclés avec des pierres pour aiguiser leurs bords, ils tranchent avec les simples bâtons d’antan, utilisés pour fouiller la terre.
Ici, ces lames de boucherie, longues parfois de 40 centimètres, servaient à découper la chair des hippopotames – abondants dans ces strates – tandis qu’un outil en os d’éléphant intrigue, aucun pachyderme n’ayant été consommé sur place.

Un Artisanat Précurseur

Ce qui émerveille, c’est l’assemblage lui-même. « C’est la première fois que nous trouvons une telle série dans une même couche », s’enthousiasme d’Errico.

Ces outils massifs, distincts des créations lithiques, témoignent d’un savoir-faire adapté, d’une transmission de compétences entre pierre et os.
Ils s’inscrivent dans une ère charnière, entre l’Oldowayen rudimentaire et l’Acheuléen naissant, où les bifaces annoncent une sophistication croissante.

Ces os taillés ne sont pas de simples objets : ils sont les échos d’une pensée technique en gestation.

L’Énigme des Créateurs

Mais qui étaient ces artisans de l’aube ?
Homo Habilis, Erectus, ou peut-être Paranthropus boisei ?
« C’est toujours difficile à dire », admet d’Errico avec une prudence philosophique.
Les fossiles d’Habilis et d’Erectus abondent dans la région à cette époque, mais l’identité précise demeure une ombre dansante sur le fil du temps.
Ce que ces outils révèlent, au-delà de l’espèce, c’est une intention, une volonté de dompter le chaos du monde par la création.

Un Pont vers l’Infini

Olduvaï, berceau de l’évolution, nous tend ainsi un miroir.
Ces os façonnés ne sont pas qu’une relique : ils incarnent le premier souffle d’une humanité cherchant à laisser sa marque.
Dans leur simplicité brutale, ils murmurent une vérité éternelle : l’outil précède l’homme autant qu’il le définit.


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