Pourquoi diable nous casse-t-on la tête avec des équations à l’école ?
Quand j’étais môme, avachi sur mon bureau d’écolier, je me prenais des coups de classeur sur le crâne par un prof (les années 80 l’éducation nationale était, comment dire…un peu différente de maintenant 😁) convaincu que cette méthode allait me faire entrer la mécanique des résolutions d’équations dans la caboche.
Que ce soit un banal « x + 3 = 7 » ou un truc plus vicieux comme « 5x + 2 = 3x + 10 », je me figeais devant le tableau, sonné, pendant qu’il braillait :
Trouve-moi ce x bougre de con !
Le problème, c’était pas que je comprenais pas – additionner, soustraire, isoler l’inconnue, je pouvais le faire, même groggy.
Non, ce qui coinçait, c’était mon côté pragmatique.
À quoi ça sert dans la vraie vie ?
me hurlait mon cerveau.
Des années plus tard, avec du recul, je vois enfin le topo. Ces équations, qu’elles soient simples ou avec une inconnue planquée au milieu, elles servent à quelque chose.
Même pour toi, moi, monsieur et madame Tout-le-Monde.
Le classeur volant et la quête d’utilité
Reprenons depuis le début.
À l’école, chaque « 2x + 5 = 13 » ou « 3x – 7 = 8 + x » était une bataille. L’inconnue, ce x, se baladait parfois au milieu, entourée de chiffres qui me défiaient. Mon prof pensait qu’un bon coup sur la tête m’aiderait à piger la résolution d’équations. Raté. Je bloquais pas sur la méthode – déplacer les termes, simplifier, ça rentrait – mais sur le sens.
Pourquoi chasser des x alors que je voulais juste savoir combien de tunes lâcher pour ma prochaine Bd Strange qui sortira le mois prochain ?
Aujourd’hui, je comprends : c’était pas si débile.
Des équations partout, même au supermarché
Prends un cas concret : t’es au resto, l’addition claque, 75 euros pour 5 personnes.
Combien chacun doit-il mettre ? 75 ÷ 5 = x. Résous : 15 euros. Fastoche. Mais si ça se complique ? Disons que t’as un coupon de 10 euros, et que le total avant réduc était de 85 euros.
Tu poses : 85 – 10 = 5x. L’inconnue est au milieu, tu ajustes : 75 = 5x, x = 15. Pareil.
Ou encore, au rayon promo : un pack de 6 canettes à 5 euros contre 12 à 8 euros.
Quel est le meilleur deal ? 5 ÷ 6 = 8 ÷ 12x.
Tu calcules, et tu vois que 12 canettes, c’est plus malin. La résolution d’équations te sauve la mise.
Budget, loisirs : l’inconnue se faufile
Côté budget, c’est pareil. T’as 150 euros, 40 euros fixes pour le loyer, et 20 euros par semaine de courses. Combien de semaines tu tiens ? 40 + 20x = 150.
L’inconnue est là, au milieu. Résous : 20x = 110, x = 5,5. Environ 5 semaines.
Et pour le fun ? T’organises un covoiturage, 30 euros d’essence, 15 de péage, 3 potes. Tu veux que ça te coûte 5 euros net. 30 + 15 – 3x = 5. Calcule : 45 – 3x = 5, 3x = 40, x ≈ 13,33 euros par tête. T’as traqué l’inconnue, et t’es gagnant.
Une gymnastique mentale déguisée
Qu’elles soient simples ou avec un x qui joue à cache-cache, les équations, c’est pas juste des chiffres.
C’est une façon de penser. Découper un problème, le rendre clair, trouver la solution.
Que tu planifies un road-trip (7 litres aux 100 km, 350 km, combien d’essence ? 7 × 3,5 = 24,5 litres) ou que tu évites de te faire plumer sur un devis, la résolution d’équations te suit.
Mon prof avait raison, même si sa pédagogie sentait le Moyen Âge. Aujourd’hui, je calcule sans y penser – et sans classeur dans les parages.
Alors, verdict ?
Ces heures d’algèbre, c’était pas du vent.
Simples ou tordues, avec une inconnue au milieu ou pas, les équations t’apprennent à jongler avec la logique.
Pour économiser, comparer, organiser, elles sont là, discrètes mais utiles.
Mon cerveau pragmatique peut enfin dormir tranquille : oui, ça sert. Merci, prof – mais la prochaine fois, garde ton classeur.
