⏰Le printemps s’installe, l’horloge s’affole
Les bourgeons éclatent, les rues s’animent, le soleil joue les prolongations.
Ce jeudi 20 mars 2025, le printemps débarque officiellement, et avec lui, son cortège de promesses légères.
Mais ne vous y trompez pas : dans quelques jours, c’est le grand saut vers l’heure d’été.
Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 mars, à 2 heures tapantes, il faudra pousser les aiguilles jusqu’à 3 heures. Une heure de sommeil envolée, oui, mais des soirées qui s’étirent comme un chat au soleil. Le changement d’heure, ce rituel qui divise, revient hanter nos montres et nos débats.
Une vieille histoire d’énergie
Remontons le fil. Le changement d’heure n’est pas une lubie récente.
C’est dans les années 70, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, que la France adopte cette mécanique bien huilée.
Pourquoi ? Le choc pétrolier, ce tsunami économique de 1973-1974, fait grimper le prix du baril et met les nerfs à rude épreuve.
L’idée ? Profiter d’une heure de lumière naturelle supplémentaire le soir pour alléger la facture énergétique.
Un calcul pragmatique, presque poétique, né dans une époque où l’or noir dictait sa loi.
Un tempo européen bien rodé
Depuis 1998, les dates de changement d’heure ont été harmonisées au sein de l’Union européenne. Dans tous les pays membres, le passage à l’heure d’hiver s’effectue le dernier dimanche d’octobre et le passage à l’heure d’été, le dernier dimanche de mars.
Une chorégraphie continentale réglée comme du papier à musique, orchestrée pour que personne ne perde le rythme.
Le changement d’heure devient alors une affaire collective, un tic-tac partagé de Lisbonne à Helsinki.
La fin du bal, une utopie avortée
Et pourtant, il y a eu un souffle d’espoir.
En mars 2019, les eurodéputés, dans un élan presque révolutionnaire, votent pour en finir avec ce va-et-vient saisonnier.
Supprimer le changement d’heure ? L’idée séduit, les discussions s’enflamment.
Fin 2020, le Conseil devait trancher, mais voilà que le Covid-19 s’invite à la fête, gelant le projet dans un coin sombre des agendas.
Depuis, silence radio.
La crise sanitaire a remisé cette ambition au placard, et rien n’indique qu’on en reparlera de sitôt. Alors, on continue, entre résignation et habitude, à jongler avec nos horloges.
Et maintenant ?
Le changement d’heure, c’est un peu comme un vieil ami qu’on aime critiquer mais qu’on ne quitte jamais.
Le 30 mars, on grognera peut-être en perdant cette précieuse heure de sommeil, mais on savourera aussi ces crépuscules qui s’attardent.
Le printemps, lui, n’attend pas : il impose son tempo, avec ou sans nos montres. Alors, prêts à danser avec le soleil ?