Imaginez un instant : des moines en robe, un fromage sous le bras, débarquent pour un pique-nique bucolique et croisent une famille.
La scène est légère, presque naïve, comme un tableau d’Arcadie revisité par une agence de pub en 2018.
Mais dans ce clip de Chaussée aux Moines, marque bien connue pour son fromage industriel et ses slogans chantés sur un air de messe, il y avait un petit quelque chose en trop.
Un détail qui a filé entre les doigts du grand public, une censure discrète que presque personne n’a remarquée – sauf moi, bien sûr, parce que je vois tout, même ce qu’on veut cacher.
Un passage éphémère, vite effacé
Dans cette campagne de 2018, on voyait une famille attablée, un enfant tenant un morceau de Chaussée aux Moines, et là, bim, il montre du doigt : le moine sur l’emballage du fromage ressemble trait pour trait à ceux qui s’approchent avec leur panier.
Un clin d’œil amusant, presque métaphysique – l’image devient réalité.
Mais ce qui suit, c’est là que ça coince. Un moine, au regard un peu trop sombre, presque inquiétant, pose un doigt sur ses lèvres et fait « chut » à l’enfant, pendant qu’un autre, plus jovial, les appelle pour rejoindre le pique-nique…
Ce plan, diffusé une poignée de jours à peine, a disparu comme par enchantement.
Aujourd’hui, le clip existe toujours, mais amputé de cette séquence.
Pourquoi ? On peut deviner.
Une ombre trop lourde à porter
Ce « chut » n’était pas innocent. Dans l’imaginaire collectif, les moines, ça sent la tradition, le fromage affiné en cave, une certaine pureté monastique.
Mais grattez un peu, et une autre histoire remonte : celle des scandales pédophiles liés à des figures religieuses.
Pas besoin d’être un génie pour voir le malaise.
Un moine qui intime le silence à un enfant, dans un contexte censé être léger, ça peut vite glisser vers une interprétation glauque.
Trop risqué, sans doute, pour Lactalis, le géant laitier derrière la marque, ou pour l’agence qui a pondu le spot.
Alors, hop, on coupe, on gomme, et on fait comme si de rien n’était.
Le public, lui, n’a rien vu – ou presque.
Parce que franchement, qui regarde une pub de fromage en scrutant chaque plan comme un détective (à part moi 😂) ?
Une autocensure invisible, mais révélatrice
Ce qui fascine, c’est le silence autour de cette amputation.
Pas de communiqué, pas de vague sur les réseaux, juste un petit coup de ciseau discret dans la nuit.
La Chaussée aux Moines, avec ses pubs historiques jouant sur l’humour monacal depuis les années 80 (« Pardon, c’est trop bon ! Amen ! »), a préféré étouffer l’affaire plutôt que de risquer une polémique.
Et pourtant, ce choix dit tout. À l’ère où chaque image est disséquée, où le moindre faux pas devient viral, une marque préfère s’autocensurer que d’affronter les regards accusateurs.
Mais moi, je l’ai vu, ce moine au regard trouble, ce « chut » qui résonne comme un aveu. Et encore mieux…je vous montre le clip dans sa version non censurée ci-dessous…
Et je me demande : combien d’autres petits secrets comme ça dorment dans les archives des pubs qu’on croit connaître par cœur ?
Le fromage, les moines et nous
Alors voilà, Chaussée aux Moines continue de trôner dans les frigos, ses moines chantent toujours leur jingle, et la vie suit son cours.
Mais ce bout de film supprimé reste comme une trace fantôme, un murmure qu’on a voulu faire taire.
Peut-être que personne n’a tilté, peut-être que tout le monde s’en fiche.
Ou peut-être que, quelque part, on préfère ne pas trop regarder ce qu’il y a derrière la croûte dorée du fromage – et des histoires qu’on nous raconte.
Moi, je garde l’œil ouvert. Et vous ?
Aller, pour finir, la publicité telle que vous l’avez aujourd’hui sur vos écran, après la censure…