Conclave de la gauche : Une solution pour 2027 ?
Je vous propose d’analyser une proposition audacieuse qui secoue le paysage politique français : celle de Christophe Clergeau, eurodéputé socialiste, qui suggère d’adopter un conclave de la gauche pour désigner un candidat unique à l’élection présidentielle de 2027.
Inspirée du conclave pontifical utilisé par l’Église catholique pour élire le pape, cette idée vise à surmonter les divisions historiques de la gauche française.
Voici un décryptage des enjeux, du mécanisme proposé et des défis qu’une telle initiative pourrait rencontrer.
Une gauche en quête d’unité
La gauche française, composée de partis comme le Parti socialiste (PS), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste français (PCF) et La France insoumise (LFI), peine à s’unir depuis des années.
Les primaires citoyennes, souvent marquées par des rivalités et des attaques personnelles, ont échoué à produire un candidat fédérateur, comme en 2017 et 2022.
Christophe Clergeau, vice-président du groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen, pointe ces limites dans une tribune publiée le 7 mai 2025 par Le Nouvel Obs.
Il argue que ces compétitions internes
peuvent réduire tout débat en potentielle joute destructrice entre simples compétiteurs de course de chevaux .
Un conclave inspiré du Vatican
Clergeau propose une méthode radicale : un conclave réunissant des représentants de tous les courants de la gauche, dans un lieu « secret et coupé du monde », sans accès aux téléphones ou à tout moyen de communication.
L’objectif est clair : favoriser un consensus en évitant les influences médiatiques et les pressions extérieures.
Selon Clergeau, ce huis clos forcerait les participants à privilégier le dialogue et à dégager une personnalité légitime, capable de « porter la voix de l’espérance du peuple de gauche ».
Une méthode pour « casser les codes »
L’eurodéputé nantais, proche du premier secrétaire du PS Olivier Faure, reconnaît que son idée peut sembler déconcertante.
Pourtant, il défend la nécessité de « casser les codes et penser une méthode renouvelée » pour éviter un nouvel échec électoral.
Il suggère d’organiser, en amont du conclave, « 10 à 15 débats publics » à travers la France pour éclairer les enjeux et présenter les visions des personnalités pressenties.
Ce processus, selon lui, permettrait de poser un cadre réfléchi avant la réunion décisive, à l’image des « congrégations générales » précédant le conclave papal.
Les défis d’une proposition audacieuse
Malgré son originalité, la proposition de Clergeau soulève des questions.
La gauche, profondément fracturée, est marquée par des divergences idéologiques, notamment entre le PS, favorable à une approche modérée, et LFI, dont le leader Jean-Luc Mélenchon envisage déjà une candidature en 2027.
Convaincre toutes les composantes de participer à un tel conclave, et surtout de s’accorder sur un nom, semble un défi colossal.
De plus, l’absence de transparence pourrait rebuter les militants, habitués à des processus plus ouverts, même imparfaits.
Clergeau lui-même admet que son idée risque de « dérouter certains cadres et militants », mais il insiste sur la nécessité d’innover face à un « champ de ruines » politique.
Une attente de « fumée blanche »
En concluant sa tribune par l’espoir d’une « fumée blanche », Clergeau fait un clin d’œil au signal annonçant l’élection d’un pape.
Cette image symbolique illustre son ambition : un processus qui, malgré son caractère inhabituel, aboutirait à une solution unificatrice.
Reste à savoir si les leaders de la gauche, souvent réticents à céder du terrain, accepteront de s’enfermer – littéralement et figurativement – pour trouver un compromis. Cette proposition, bien que novatrice, devra surmonter un scepticisme légitime pour se concrétiser.
Si vous pensez que cette idée peut unir la gauche ou si vous avez une autre solution pour 2027, partagez votre avis dans les commentaires ci-dessous.
Crédits Photo : site web officiel de Christophe Clergeau
