Pourquoi Éric Naulleau et Yann Moix me manquent un peu

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Un écho intellectuel qui résonne en moi

Il y a dans l’espace médiatique français des voix qui, malgré le vacarme environnant, savent encore trouer le voile de la platitude.
Éric Naulleau et Yann Moix, deux figures que je tiens en haute estime, me manquent un peu.

Non pas qu’ils se soient éclipsés, mais leur tandem, notamment dans l’émission Pascale, Éric, Yann et les autres, portait une saveur d’authenticité intellectuelle qui épouse mes propres convictions.
Leurs idées, si proches des miennes, se déploient comme des ombres jumelles : semblables dans l’essence, mais nuancées dans l’expression.

Éric Naulleau : le franc-tireur au parcours singulier

Éric Naulleau, avec son verbe tranchant et son regard acéré, incarne une droiture intellectuelle qui impose l’admiration.
Né en 1961 à Baden-Baden, fils d’un père parfumeur et d’une mère enseignante, il a grandi dans une simplicité assumée, entre héritage rural et rigueur militaire.
De ses études de lettres à Nanterre à son expérience en Bulgarie comme coopérant, son parcours trace le portrait d’un homme curieux, lettré, qui refuse de suivre les sentiers battus.

À la télévision, que ce soit dans On n’est pas couché ou dans Pascale, Éric, Yann et les autres, il est ce polémiste inflexible, muni d’un humour mordant et d’une exigence presque martiale.
Ses positions, souvent sans détour, vibrent en harmonie avec ma recherche d’une vérité qui ne s’embarrasse pas de compromis fades.

Yann Moix : le philosophe écorché vif

Yann Moix, quant à lui, est une âme à part.
Écrivain, cinéaste, chroniqueur, il s’exprime comme un professeur de philosophie égaré dans un siècle trop pragmatique.
Sa voix, parfois vacillante, charrie une intensité puisée dans des abysses intimes.
Né en 1968 à Nevers, il a traversé une jeunesse tourmentée, marquée par des récits familiaux qu’il a livrés dans Orléans.
Sur les plateaux, de On n’est pas couché à Pascale, Éric, Yann et les autres, il déploie une éloquence singulière, mêlant savoir encyclopédique et émotion à vif.
Sa manière de parler, parfois sinueuse, reflète une pensée qui rejette les raccourcis.

Et c’est là que je me reconnais : dans ce refus de plier le réel à des formules simplistes.

Pascale, Éric, Yann et les autres : une alchimie intrigante

L’idée de réunir ces deux esprits dans Pascale, Éric, Yann et les autres, émission de Hanouna sous la houlette de TPMP avec Pascale de La Tour du Pin à la barre – était brillante.
Leurs débats formaient une arène où l’intellect se mesurait avec panache. Même si on jamais eue les autres du début de l’émission à sa fin lors de la fermeture de C8, chaîne sur laquelle elle était diffusée chaque soir avant TPMP.
Pourtant, un léger bémol subsiste : leurs idées, si souvent alignées, pouvaient donner une impression de redondance, comme deux plumes trempées dans la même encre.
Cette proximité, bien qu’envoûtante, freinait parfois l’émergence d’une vraie diversité.

Mais qu’importe, leur présence conjuguée restait un remède à la fadeur ambiante. On aurait eue bine plus d’étincelles sur le plateau en ajoutant Guénolé que les deux protagonistes ne semblent pas apprécier, et pour cause puisqu’il est à l’opposé de la plupart de leurs convictions proche de la LFI.
Mais ça serait quand même drôle un Pascales, Eric, Yan, Thomas et les Autres. « PEYTA »…payes ta quoi ? payes ta tranche de rire ?

A creuser Cyril Hanouna ! Enfin, si tu me lis un jour ! (aussi probable que de me voir gagner à l’Euromillions au passage 😁)

Des valeurs partagées au-delà des plateaux

Ce qui me rattache à Naulleau et Moix, au-delà de leurs prouesses télévisuelles, c’est une sensibilité commune.
Leur plaidoyer pour les animaux, leur colère face à l’incompétence d’un gouvernement qui privilégie le désordre à l’écoute des citoyens, tout cela résonne avec mes propres luttes.

Ils ne se contentent pas de discourir ; ils incarnent une vision du monde où l’éthique et la clairvoyance ne se négocient pas.
J’avoue que je ne regardais pas forcément l’émission tous les jours de la semaine, mais le peu de fois où je le faisais je prenais cependant un certain plaisir à les écouter parler.

PEYA, c’était pas juste une émission, c’était une brèche, un cri dans le silence assourdissant qu’on nous impose.
Sur ce plateau, on pouvait encore causer, vraiment causer, sans filtre ni muselière, des magouilles et des ratés du gouvernement.
Les dossiers brûlants, les incohérences qu’on voit tous mais qu’on doit taire, eux, ils les mettaient sur la table, cash, sans gants ni vaseline.

C’était le dernier bastion où les langues se déliaient, où les citoyens comme toi et moi pouvaient se dire : « Putain, on n’est pas fous, on n’est pas seuls à voir que ça déraille ! »
Mais vlan, l’Arcom, ce grand censeur autoproclamé, a décidé de jouer les shérifs.

Fermer C8, c’était pas juste couper une fréquence, c’était bâillonner une voix, trancher dans le vif d’une liberté qui dérangeait.
Pourquoi ? Parce que PEYA prouvait qu’on était des milliers, peut-être des millions, à penser pareil, à refuser de gober les narratifs bien lisses qu’on nous sert à la louche.

Cette émission, c’était un miroir tendu à la face d’un système qui préfère qu’on baisse les yeux.
Et l’Arcom, en bon chien de garde, a fracassé ce miroir pour qu’on arrête de se voir dedans.

Et pour cela, ils me manquent un peu – comme des alliés d’âme dont les chemins, bien que distincts, convergent vers le même horizon que le mien.

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