Cdiscount : un géant incapable de porter secours aux hypers Casino ?
Cdiscount, c’est l’enfant prodige du groupe Casino, un titan du e-commerce qui balance des millions de colis et fait trembler la concurrence avec sa marketplace. Pourtant, alors que les petits hypers et supermarchés Casino s’écroulaient comme des dominos, avalés par Intermarché, Carrefour et Auchan ou laissés à l’abandon en 2024, ce colosse numérique n’a pas levé le petit doigt pour les tirer du gouffre.
On aurait pu croire que la machine à cash en ligne sauverait la mise à sa maison mère, mais non.
Alors, pourquoi ce champion de la grande distribution digitale n’a-t-il pas empêché le naufrage des enseignes physiques ?
Plongeons dans ce fiasco.
Le rouleau compresseur Cdiscount
Cdiscount, c’est du sérieux. Filiale de Cnova, entièrement sous la coupe de Casino, il aligne un volume d’affaires de 2 milliards d’euros en 2024, avec une marketplace qui pèse 65 % de ses ventes.
Le groupe, repris par Daniel Křetínský en 2023, mise gros dessus : 1,2 milliard d’euros d’investissements prévus d’ici 2028 pour le rebooster.
Mais derrière les néons flashy, ça patine.
Les ventes directes ont chuté de 16,3 % en un an, et Cnova affiche une perte de 94,5 millions d’euros.
Cdiscount brille, mais pas au point de jouer les super-héros pour les hypers Casino.
Casino : un bateau qui prend l’eau
Pendant que Cdiscount empilait les commandes, Casino sombrait sous une dette écrasante – 6,4 milliards d’euros avant le rachat.
Les petits hypers, ces vestiges d’une époque révolue, perdaient des plumes face à Leclerc ou Lidl, cannibalisés par une grande distribution plus féroce.
En 2024, 384 magasins ont été cédés : 261 à Intermarché, 25 à Carrefour, 98 à Auchan.
Cdiscount, avec son milliard de chiffre d’affaires, n’a pas pu colmater une brèche aussi énorme.
Ses profits, même juteux, étaient une goutte d’eau dans l’océan des dettes.
Des univers qui ne s’alignent pas
Cdiscount et les hypers Casino, c’est comme l’huile et l’eau.
L’un vit dans le futur, dopé à l’IA et aux algorithmes, l’autre traîne des rayons poussiéreux et des loyers prohibitifs.
On est plus que jamais présents sur les enseignes de proximité
clame Casino, qui se recentre sur Monoprix ou Franprix.
Mais les petits hypers ? Trop lourds, trop vieux. Cdiscount n’avait ni la force ni la mission de renflouer ces dinosaures du bitume.
Il jouait dans une autre cour, loin des caddies rouillés.
Une occasion ratée ?
Et si Casino avait loupé le coche ?
Cdiscount aurait pu être un pont entre le clic et le réel. Imagine : des hypers transformés en entrepôts pour les colis, des hubs de retrait pour les clients en ligne.
Mais non, Casino a préféré brader ses murs à la concurrence plutôt que de réinventer la grande distribution.
Pendant ce temps, Cdiscount fait face à ses propres galères : grèves dans ses entrepôts, comme à Cestas, et des salariés qui redoutent une vente – démentie par la direction. Il tient debout, mais pas assez pour porter tout le monde.
Le couperet tombe
Cdiscount n’a pas sauvé les petits Casino parce qu’il n’était pas taillé pour ça.
Trop occupé à défier Amazon, il n’a pas pu panser les plaies d’un groupe en chute libre.
Casino se rêve désormais en roi de la proximité et du numérique, mais les hypers, eux, sont finis.
Cdiscount reste un atout, fragile, dans un jeu où la grande distribution physique a perdu la partie.
Les rayons sont vides, et le géant en ligne regarde ailleurs.