mort subite

Peut-on vraiment prédire la mort subite avec l’intelligence artificielle ?

Santé Sciences & Technologie Vie & Société
Temps de lecture : 3 minutes

🫀L’intelligence artificielle au secours de la mort subite : une révolution en marche ?


Imaginez un monde où l’on pourrait anticiper l’invisible, où une machine serait capable de lire dans les battements de votre cœur des signaux que même les médecins ne détectent pas encore. Ce n’est plus de la science-fiction, mais une piste sérieuse explorée par des chercheurs qui misent sur l’intelligence artificielle pour déjouer la mort subite.
Chaque année, ce fléau cardiaque fauche plus de 5 millions de vies à travers le globe, souvent sans crier gare.

Et si la technologie pouvait changer la donne ?

Un algorithme qui voit ce que l’œil humain rate

Des scientifiques français de l’Inserm, associés à des équipes parisiennes et américaines d’Harvard, ont mis au point un réseau de neurones artificiels, une sorte de cerveau numérique dopé à l’apprentissage profond.
Leur terrain de jeu ? Des millions d’heures d’électrocardiogrammes (ECG) récoltés auprès de 247 254 personnes dans six pays différents.

Le résultat est bluffant : cet outil repère, dans plus de 70 % des cas, celles et ceux qui risquent une arythmie grave – ce dérèglement du rythme cardiaque capable de provoquer un arrêt fatal – dans les deux semaines à venir.
Mieux encore, il confirme l’absence de danger à 99,9 % pour les autres.
On parle ici d’une précision chirurgicale qui pourrait sauver des vies.

La mort subite, ce tueur silencieux

La mort subite, c’est cette ombre qui plane sans prévenir. Pas de symptômes clairs, pas d’historique obligatoire de problèmes cardiaques. Elle frappe, point.
Mais grâce à l’intelligence artificielle, on commence à entrevoir des indices là où il n’y en avait pas.

En scrutant les moindres variations électriques dans le cœur – comme le temps que met un ventricule à se contracter puis à se relâcher –, l’algorithme détecte des signaux faibles, presque imperceptibles.

On a découvert qu’en analysant 24 heures d’activité cardiaque, on pouvait repérer les personnes à risque d’arythmie grave dans un futur très proche

confie le Dr Laurent Fiorina, cardiologue et pionnier de cette étude publiée fin mars dans l’European Heart Journal.

Un espoir tangible, mais encore en gestation

Pour l’instant, ce modèle d’intelligence artificielle est en phase de test.
Il n’est pas encore prêt à débarquer dans les hôpitaux ou à s’inviter dans votre montre connectée.
Mais les perspectives sont vertigineuses.
Imaginez : un holter portable qui surveille votre cœur en temps réel et vous alerte si une tempête électrique se prépare dans vos ventricules.
Ou encore une IA embarquée dans les urgences pour trier les patients à risque en un clin d’œil.

On passe d’une prévention à long terme à une anticipation à très court terme

s’enthousiasme le Pr Eloi Marijon, cardiologue à l’Hôpital européen Georges-Pompidou. C’est une petite révolution dans la lutte contre ce fléau imprévisible.

Et après ? Vers une médecine prédictive

La prochaine étape, c’est de mettre cet outil à l’épreuve dans des études cliniques grandeur nature.
Si les résultats confirment ces premières promesses, l’intelligence artificielle pourrait devenir un allié de poids pour les cardiologues.
Elle ne remplacera pas le stéthoscope, mais elle pourrait bien le rendre plus affûté.

En attendant, cette avancée nous rappelle une chose : la technologie, quand elle est bien utilisée, a le pouvoir de repousser les frontières de l’impossible.

Alors, la mort subite pourra-t-elle bientôt être démasquée avant de frapper ? La réponse se dessine, battement après battement.


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