Nutri-Score : un phare pour naviguer vers une assiette plus sage
Dans les rayons surchargés des supermarchés, où les emballages rivalisent de promesses, une petite échelle colorée s’impose doucement : le Nutri-Score.
Pour certains, c’est une boussole dans le chaos des choix alimentaires, un repère qui distingue le vert salvateur du rouge suspect.
Mais qu’est-ce que ce label, né en France en 2017, et adopté depuis par plusieurs pays européens ?
Pourquoi certains consommateurs ne jurent que par ses teintes émeraude, et est-ce vraiment un guide fiable dans notre quête d’une vie plus saine ?
Plongeons dans cette aventure chromatique, entre espoirs, limites et réflexions.
Une palette pour décoder l’assiette
Le Nutri-Score, c’est d’abord une simplicité désarmante : cinq lettres, de A à E, mariées à une palette allant du vert profond à l’orange sombre.
Derrière cette façade, un algorithme évalue la densité nutritionnelle d’un produit sur 100 grammes ou millilitres.
Les points négatifs s’accumulent avec le sucre, le sel, les graisses saturées et les calories ; les points positifs s’ajoutent grâce aux fibres, protéines, fruits, légumes ou noix.
Le résultat ?
Une note qui classe une barre de céréales ou un soda en un clin d’œil.
Pour les adeptes du vert, c’est une promesse de clarté : un yaourt nature noté A rassure, une pizza industrielle flirtant avec le D invite à la prudence.
Les disciples du A et du B
Dans cette croisade pour le bien-manger, certains consommateurs ont fait du Nutri-Score leur credo.
Ils arpentent les allées, scannant les emballages, ne posant dans leur panier que ce qui brille en vert ou flirte avec le B.
Une mère de famille pourrait délaisser une marque de biscuits notée C pour une autre en A, tandis qu’un étudiant opte pour des chips B, voyant là un compromis entre plaisir et raison.
Ce choix radical reflète une aspiration : déléguer à ce logo le soin de trier le bon grain de l’ivraie, dans un monde où le temps manque pour disséquer les listes d’ingrédients.
Mais cette foi soulève une interrogation : le vert est-il toujours synonyme de salut ?
Une vérité à demi-teinte
Le Nutri-Score a ses mérites, et ils ne sont pas minces.
Des études montrent qu’il aide à comparer des produits similaires – deux mueslis, deux plats préparés – et à privilégier ceux qui pèsent moins lourd en sucres ou en sel.
En 2025, une version plus stricte, annoncée récemment, affine encore son regard sur le sel et le sucre, répondant aux critiques sur sa indulgence passée envers certains aliments transformés.
Pourtant, ses limites dansent dans l’ombre.
Une huile d’olive, riche en bons lipides, peut sombrer dans le C, tandis qu’un soda light, bardé d’édulcorants, parade en vert.
Le degré de transformation, les additifs, les pesticides ? Hors de son champ. Le Nutri-Score voit les nutriments, pas l’histoire d’un produit.
Un outil, pas une doctrine
Alors, faut-il vouer un culte au vert ?
Pour certains, comme ce retraité qui évite tout ce qui dépasse le C, c’est une balise rassurante.
Pour d’autres, c’est un premier pas, à compléter par un regard curieux sur l’étiquette entière.
Prenons un cas : une pâte à tartiner notée B peut séduire, mais ses émulsifiants discrets rappellent que le score ne dit pas tout.
Utile, oui, le Nutri-Score guide les âmes pressées ou novices.
Fiable ? En partie, tant qu’on le voit comme un allié, non un oracle.
Dans cette quête d’équilibre, il éclaire le chemin, mais c’est à nous de marcher avec discernement.