Mohamed Amra enfin arrêté alors qu’il pensait qu’en Roux-manie tout le monde était roux…

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Il aura fallu 284 jours, une traque impitoyable et une coopération européenne au cordeau pour que la cavale de Mohamed Amra, alias « La Mouche », s’écrase enfin contre les murs de la réalité.
Ce samedi 22 février 2025, l’ennemi public numéro un, ce narcotrafiquant à la fois insaisissable et sanguinaire, a été cueilli en Roumanie, près d’un centre commercial, comme un vulgaire client en retard pour les soldes.

Fin de partie pour celui qui, depuis le 14 mai 2024, incarnait le chaos d’un système débordé par ses propres failles.

UNE ÉVASION SANGLANTE AU PÉAGE D’INCARVILLE

Tout commence il y a neuf mois, sur l’autoroute A154, au péage d’Incarville, dans l’Eure.
Le 14 mai 2024, un fourgon pénitentiaire roule, banal, transportant Amra vers une nouvelle étape de son parcours judiciaire.
Soudain, un commando armé jusqu’aux dents surgit, aussi précis que brutal.
Une Peugeot 5008 noire défonce le véhicule, des kalachnikovs crachent leur haine.

Deux agents pénitentiaires, Fabrice Moello et Arnaud Garcia, tombent sous les balles, fauchés dans leur mission.
Trois autres sont grièvement blessés.

Amra, lui, s’évapore dans la fumée des pneus brûlés, libéré par ses acolytes cagoulés. Une scène digne d’un film, mais ici, le sang est bien réel.

284 JOURS DE FUITE, UNE FRANCE SOUS TENSION

Pendant 284 jours, « La Mouche » a nargué la France entière.
De Rouen à Marseille, en passant par l’Espagne, la Belgique et finalement la Roumanie, son ombre a plané, insaisissable.
Ce multirécidiviste de 30 ans, né à Rouen dans le quartier de la Sablière, n’était pas un petit poisson. Trafic de drogue, complicité d’assassinat, tentative d’homicide : son CV criminel sentait la poudre et la mort.

La traque, elle, mobilisait des centaines d’enquêteurs, le GIGN, Interpol. Une « notice rouge » flottait sur son nom, comme un avis de tempête.
Et pourtant, il zigzaguait, invisible, jusqu’à ce samedi fatidique.

LA CHUTE, UN SOULAGEMENT AMER

À Bucarest, les menottes ont claqué. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a salué sur X « la coopération décisive » de la Roumanie.


Emmanuel Macron a parlé d’un « formidable succès », une pensée émue pour les familles des agents tués. Soulagement, oui, mais teinté d’amertume. Car cette arrestation ne ramènera pas Fabrice et Arnaud, ni ne réparera les failles béantes du système pénitentiaire qui ont permis ce carnage. Mohamed Amra risque désormais la perpétuité, mais à quel prix ? Deux vies fauchées, une nation secouée, et une question qui cogne : comment a-t-il pu voler si longtemps sous les radars ?

LA MOUCHE ROUX : LE BUZZ MOQUEUR DES RÉSEAUX

Et là, cerise sur le gâteau de cette cavale rocambolesque : « La Mouche » s’était teint en roux pour brouiller les pistes !
Oui, vous avez bien lu, un roux flamboyant, façon Ed Sheeran perdu dans un polar.
Sauf que le plan capillaire a foiré, et sur X, c’est l’hystérie.

« Il a confondu Interpol avec un casting pour Rouky le Rouquin », s’esclaffe un twitto.

« Il croyait passer inaperçu en roux-manie….« , ricane un autre.
Les mèmes pleuvent, les montages avec des perruques orange fusent. Le narcotrafiquant qui voulait jouer les caméléons finit en risée numérique, son ego teint en roux aussi cramé que ses rêves de liberté.

ET MAINTENANT ?

L’instruction judiciaire va s’étirer, longue, laborieuse. Les complices, eux, courent encore peut-être. « La Mouche » est à terre, mais le nid reste à démanteler. Cette arrestation, c’est une victoire, certes, mais aussi un miroir tendu à une France qui doit regarder ses fractures en face. Le rideau tombe sur 284 jours de cavale, mais le spectacle, lui, ne fait que commencer.

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