Mardi 4 mars : Le paradoxe qui fait enfler les ventres
Une journée pour dire non à l’obésité, mais oui aux crêpes
En France, on ne manque jamais une occasion de se payer une bonne tranche de ridicule.
Le mardi 4 mars 2025, on a décidé de célébrer la toute première Journée nationale de lutte contre l’obésité.
Sublime idée, n’est-ce pas ?
Sauf que quelqu’un, quelque part dans les bureaux feutrés d’un ministère, a oublié de checker le calendrier.
Ce même jour, c’est Mardi Gras, la fête où l’on se gave de beignets, de crêpes et de gaufres jusqu’à ce que les boutons de nos jeans crient grâce.
Une coïncidence si absurde qu’elle en devient presque poétique : lutter contre les kilos en trop tout en s’enfilant des calories par kilos entiers.
Bravo, la France, tu viens d’inventer le régime paradoxal.
Le gras, c’est la vie, mais pas trop
On pourrait presque en rire si ce n’était pas si révélateur.
D’un côté, les autorités agitent des drapeaux rouges : l’obésité galope, les chiffres grimpent plus vite que le prix du beurre en supermarché – 17 % des adultes français sont touchés, selon les dernières études, et les enfants ne sont pas en reste.
De l’autre, on célèbre une tradition où le mot d’ordre est « fais-toi plaisir, c’est qu’un jour par an ».
Les gamins déguisés en Spider-Man engloutissent des bugnes pendant que les campagnes de santé publique nous sermonnent sur le sucre caché.
C’est un peu comme installer une journée de sensibilisation à la sobriété le soir du Beaujolais nouveau. Timing impeccable.
Une tartufferie bien française
Cette superposition, elle dit tout de notre génie national : vouloir le beurre, l’argent du beurre et une petite crêpe Nutella en dessert.
On adore les grandes causes, les beaux discours, mais dès qu’il s’agit de cohérence, on repassera.
Les nutritionnistes doivent s’arracher les cheveux devant ce fiasco symbolique.
Pendant ce temps, les boulangeries se frottent les mains, et les influenceurs healthy sur Insta postent des stories de « beignets allégés » – parce que, oui, on peut toujours rêver d’un monde où le gras ne fait pas grossir.
Et si on arrêtait de se mentir ?
Alors, que retenir de ce mardi 4 mars ?
Peut-être qu’il est temps d’arrêter de jongler entre bonne conscience et mauvaises habitudes.
Si on veut vraiment enrayer l’obésité, il faudra plus qu’une journée coincée entre carnaval et carême.
En attendant, passez-moi un beignet, je réfléchis mieux le ventre plein.
