Dans une France où les réseaux sociaux dictent l’agenda médiatique, Louis Boyard, le jeune député insoumis de 24 ans, a encore frappé fort sur X.
Jeudi 20 février 2025, il a publié un post qui, en théorie, devait marquer les esprits par son contenu politique percutant.
Mais, comme souvent sur les réseaux, c’est l’image qui a volé la vedette, plongeant le texte militant dans l’ombre d’une affiche cinématographique aussi provocante qu’hypnotique.
Le texte de Louis Boyard : un plaidoyer engagé contre Bolloré et Hanouna
Dans son post, Boyard célèbre une victoire judiciaire contre Cyril Hanouna, animateur star de C8, condamné pour injure publique envers un élu du Parlement – lui-même.
L’animateur doit verser 3 000 € de dommages et intérêts, somme que Boyard promet de redistribuer aux victimes camerounaises de Vincent Bolloré, propriétaire de l’empire médiatique Canal+.
Le député dénonce une stratégie orchestrée par Bolloré pour imposer une ligne éditoriale « ultra-réactionnaire » sur C8, citant 35 condamnations de la chaîne par l’Arcom entre 2012 et 2024, culminant dans sa fermeture prochaine, le 28 février.
Il évoque aussi une campagne de déstabilisation contre lui, révélée par Mediapart, et alerte sur les risques de désinformation par des groupes privés, appelant à une réforme législative urgente. Un monologue dense, engagé, mais noyé sous l’enthousiasme pour l’illustration.
✅Victoire ! Cyril Hanouna a été reconnu coupable du délit d’injure publique envers un membre élu du Parlement. Il est notamment condamné à verser la somme de 3 000 € à titre de dommages et intérêts.
C’est 3 000 € de gagnés pour les victimes de Vincent Bolloré au Cameroun,… pic.twitter.com/9E23C4EcrS
— Louis Boyard (@LouisBoyard) February 20, 2025
Une image à l’affiche qui fait tourner les têtes
L’image accompagnant le post est une véritable bombe visuelle : un montage évoquant une affiche de film hollywoodien.
On y voit Cyril Hanouna en gros plan, lunettes de soleil et barbe sombre, avec un air menaçant, tandis que Vincent Bolloré, en costume et cravate, apparaît en arrière-plan, comme une ombre omnipotente.
En rouge et bleu éclatant, le titre « HANOUNA CONDAMNÉ » domine la composition, dans une typographie dramatique.
Cette création, digne d’un blockbuster, a captivé les utilisateurs de X, éclipsant le texte de Boyard.
Les commentaires, souvent sarcastiques ou amusés, ignorent presque complètement le plaidoyer politique pour se focaliser sur l’esthétique pop et provocatrice de l’image.
Hanouna lui-même succombe au buzz
Hier soir, dans l’émission Touche pas à mon poste, Hanouna n’a pas résisté à l’appel du buzz. En direct, il a projeté l’illustration, riant et ironisant sur sa propre « starification » en « méchant de cinéma ».
Une séquence qui a amplifié l’hystérie autour de l’image, confirmant que, sur les réseaux, le visuel l’emporte toujours sur le discours.
Boyard, malgré son intention de dénoncer les dérives d’un empire médiatique, se retrouve réduit à l’auteur d’un meme viral, prouvant une fois de plus la superficialité parfois désarmante des réseaux sociaux.
Un paradoxe qui, en 2025, continue de fasciner et d’agacer.
Affaire @Cyrilhanouna / Louis Boyard : la justice a tranché ! #TPMP pic.twitter.com/KfoN7HCpKl
— TPMP (@TPMP) February 20, 2025