lâchers de ballons interdits

Les lâchers de ballons bientôt interdits : célébrer sans polluer est-il possible ?

Ecologie Nature et Découverte Vie & Société
Temps de lecture : 3 minutes

🎈Vers la fin des lâchers de ballons : une fête plus respectueuse de l’environnement


Imaginez un instant : une kermesse de village, des enfants aux visages illuminés, des ballons colorés qui s’envolent dans le ciel bleu, symboles de joie, d’espoir, ou d’hommage.
Pendant longtemps, ces lâchers de ballons ont été le clou des festivités, que ce soit pour un mariage, une commémoration ou une fête caritative.

Souvenez-vous, en novembre 2017, de ces 150 ballons blancs lâchés en mémoire de la petite Maëlys, ou encore de ceux qui ont marqué les deux ans des attentats du 13 novembre 2015.

Mais derrière ces instants poétiques se cache une vérité bien moins reluisante : ces ballons, une fois dans les airs, deviennent des déchets.
Et ces déchets tuent.

Robin des Bois : 20 ans de combat contre la pollution des ballons

Depuis deux décennies, l’association Robin des Bois mène une croisade acharnée contre les lâchers de ballons, une pratique qu’elle qualifie d’« abandon de déchets » pur et simple.
Selon plusieurs associations, plus d’un million de ballons s’envolent chaque année en France, un chiffre difficile à confirmer mais qui donne le vertige.

Une fois dans l’atmosphère, ces ballons finissent par retomber – sur terre, dans les mers – ou explosent en fragments de latex qui polluent les écosystèmes.

Les millions de fragments de ballons sont ingérés par les poissons, cachalots, dauphins, tortues et oiseaux marins, provoquant intoxications, occlusions intestinales ou enchevêtrements dans les liens

alertent des associations de protection marine dans une tribune publiée en février 2025.

Charlotte Nithart, présidente de Robin des Bois, ne mâche pas ses mots :

On n’est pas là pour emmerder les gens comme certains le pensent et pour interdire toute fête. Mais on peut le faire autrement et sans polluer.

Et les mentalités évoluent.
En France, quatorze départements ont déjà interdit les lâchers de ballons, un progrès notable porté par des années de sensibilisation auprès des préfets, maires et organisateurs d’événements.

Des ballons biodégradables ? Un argument qui ne passe pas

Face aux critiques, les fabricants de ballons se défendent en affirmant que leurs produits sont désormais en latex naturel, donc « 100 % biodégradables ».
Un argument balayé par les défenseurs de l’environnement.

Cette mention n’a aucun caractère normatif ou réglementaire et est souvent mensongère

rétorque Charlotte Nithart, pointant la présence de substances cancérigènes dans ces ballons.

L’association MerTerre, dans une tribune rappelle que l’appellation « biodégradable » ne justifie en aucun cas l’abandon de déchets dans la nature, une position partagée par l’Ademe.

Des interdictions qui se multiplient, mais un combat loin d’être gagné

Le combat de Robin des Bois a porté ses fruits.
Dès 2014, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a signé un arrêté interdisant les lâchers de ballons dans certaines zones sensibles, comme les communes classées Natura 2000 ou celles exposées aux feux de forêt. D’autres départements, comme les Bouches-du-Rhône en 2017, ont suivi avec des interdictions permanentes, rejoints récemment par la Corrèze, la Creuse et l’Essonne.

Mais au niveau national, la bataille est loin d’être terminée. En 2019, une proposition d’interdiction au Sénat a été rejetée.
Brune Poirson, alors secrétaire d’État à la Transition écologique, avait déclaré :

J’essaie de limiter l’utilisation des ballons de baudruche. Cela étant, si nous voulons sensibiliser les Français à l’importance de l’écologie, il faut choisir ses combats, sans vouloir tout interdire systématiquement.

Une réponse que Charlotte Nithart juge « complètement à côté de la plaque ».

Des alternatives pour célébrer sans détruire

Et si on arrêtait de s’entêter ? Les alternatives aux lâchers de ballons existent et gagnent du terrain.
L’AFM, organisatrice du Téléthon, recommande désormais à ses antennes locales de privilégier des arches ou des guirlandes de ballons, des options « plus pérennes, moins contraignantes administrativement voire plus économiques ».

Un ancien gérant d’une société d’événementiel confie avoir abandonné les lâchers de ballons il y a dix ans, faute de demande.

Je ne pense pas que la pollution vienne seulement des lâchers de ballons

ironise-t-il, amer.
Mais pour Charlotte Nithart, l’objectif est clair :

Tant que les ballons restent au sol, cela nous va.

Un avenir sans lâchers de ballons ?

Les lâchers de ballons, symboles d’une époque révolue, sont en sursis.
Entre la prise de conscience écologique et les interdictions qui se multiplient, la pratique pourrait bien disparaître.
Mais il reste du chemin. Les mentalités évoluent, certes, mais il faudra encore du temps pour que la fête rime définitivement avec respect de l’environnement.

Alors, la prochaine fois que vous organiserez un événement, posez-vous la question : et si on faisait la fête autrement ?


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