🐈🐈⬛Île aux chats : le projet fou de Jakarta pour transformer un problème en atout
Et si les chats errants de Jakarta devenaient les stars d’une île paradisiaque ?
C’est l’idée un peu dingue du gouverneur de la capitale indonésienne, Pramono Anung, qui veut transformer un problème de société en une opportunité touristique.
Avec 860 000 félins sans maître qui rôdent dans les rues de cette métropole de 11 millions d’habitants, l’homme a un plan : les envoyer sur une île aux chats dans l’archipel des Mille-Îles, au large de Jakarta.
Objectif ? Désengorger la ville, régler des soucis sanitaires et, pourquoi pas, attirer des hordes de touristes amoureux des matous.
Mais est-ce vraiment une si bonne idée ?
Une île aux chats pour désengorger Jakarta
Jakarta croule sous les chats errants – on parle de 1,5 million dans l’aire métropolitaine, selon le Jakarta Post.
Ces félins, souvent livrés à eux-mêmes, posent des problèmes de santé publique et de sécurité.
Alors, le gouverneur a eu une illumination : pourquoi ne pas créer une île aux chats, un peu comme au Japon ?
Là-bas, des endroits comme Tashirojima ou Aoshima sont devenus des aimants à touristes grâce à leurs populations de chats, qui dépassent parfois le nombre d’habitants.
L’idée n’est pas nouvelle. Le Japon a déjà créé plusieurs îles aux chats devenues des destinations touristiques à succès
explique Pramono Anung. À Jakarta, on rêve d’un engouement similaire, surtout auprès de la communauté locale des amoureux des félins.
C’est un rêve que nous avons depuis longtemps
confie Sonny Kastara Dhaniswara, une figure de ce mouvement.
Un projet qui mêle tourisme et santé publique
Mais derrière le côté mignon de l’île aux chats, il y a un vrai enjeu sanitaire.
Jakarta est fière d’avoir éradiqué la rage depuis 2004, et elle veut que ça dure. Les chats errants, eux, peuvent transmettre des maladies comme la toxoplasmose ou même le Covid-19, sans parler des dégâts matériels qu’ils causent.
Le projet inclut donc un centre de réhabilitation et un hôpital vétérinaire sur l’île.
La stérilisation est un moyen efficace et éthique pour maîtriser la population féline sans recourir à l’élimination
insiste Suharini Eliawati, cheffe de l’agence municipale d’agriculture.
D’ailleurs, le gouverneur a été félicité pour avoir stérilisé 1 000 chats en un mois, avec un objectif de 21 000 d’ici la fin de l’année.
Une retraite au soleil pour ces félins, ça semble idyllique, non ?
Une idée qui fait grincer des dents
Pourtant, tout le monde n’est pas convaincu.
Certains y voient une « menace existentielle » pour les chats, comme le souligne un autre article du Jakarta Post.
Sur l’île japonaise d’Aoshima, par exemple, la population féline a drastiquement chuté à cause d’un manque de ressources et d’un tourisme en berne.
À Jakarta, on craint que ces chats, une fois déplacés, ne dépendent trop d’un « hypothétique afflux de touristes » et de l’aide publique.
Et même si le président indonésien, Prabowo Subianto, a adopté un chat errant nommé Bobby Kertanegara, devenu le « Premier chat » du pays, « leurs miaulements risquent bien de ne pas être entendus ».
Alors, ce projet d’île aux chats, coup de génie ou fausse bonne idée ?
À vous de me le dire dans les commentaires.