De lâombre Ă la lumiĂšre : un parcours tĂ©lĂ©visuel hors norme
Cyril Hanouna, alias « Baba », câest lâhistoire dâun mec qui a dĂ©marrĂ© dans les bas-fonds de la tĂ©lĂ©, lĂ oĂč personne ne parie sur vous.
Au début des années 2000, il traßne sur des émissions obscures, fait des blagues potaches sur Fun Radio avec Arthur, joue les seconds couteaux.
Pas de quoi crier au génie. Mais le gars a du bagout, une énergie brute, et surtout une résilience à toute épreuve.
AprĂšs des flops retentissants â qui se souvient de ses tentatives avortĂ©es sur France 2 ou TF1 ? â il rebondit en 2010 avec Touche pas Ă mon poste ! sur France 4.
Le concept ? Parler télé, déconner, fédérer une bande de chroniqueurs improbables.
Le transfert sur D8 (devenue C8) en 2012 marque son explosion : 2,5 millions de tĂ©lĂ©spectateurs en moyenne, un empire cathodique bĂąti sur des nouilles dans le slip ou la soufflante dans le trou du cul d’un chien.
Génie du divertissement ou clown autoproclamé ?
Ă ce stade et Ă mon avis (mais ça n’engage que moi), il est les deux : un entertainer qui a compris que lâaudience se gagne dans le chaos.
Leader cathodique : le trĂŽne vacille, mais tient bon
Aujourdâhui, Hanouna est un titan du PAF. MalgrĂ© la fin de C8 sur la TNT en fĂ©vrier 2025, dĂ©cidĂ©e par lâArcom aprĂšs 7,6 millions dâeuros dâamendes pour ses dĂ©rapages, il reste une machine Ă audience.
Sur Europe 1 avec On marche sur la tĂȘte, il continue de rameuter les foules.
Son style ? Un mélange de proximité brute et de polémiques savamment orchestrées.
Pas dâĂ©locution policĂ©e, pas de vocabulaire ampoulĂ© : il parle comme le mec dâĂ cĂŽtĂ©, celui qui rĂąle au bistrot parce quâil n’a pas eue de cacahuĂštes gratuites avec sa pinte.
Une stratĂ©gie ? Ăvidemment. En sâĂ©loignant du jargon des Ă©lites, il se pose en porte-voix du « peuple », des Gilets jaunes aux banlieues qui bossent.
Clown pour les uns, génie tactique pour les autres, il a transformé sa simplicité en arme de séduction massive.
Lâascension politique : du plateau Ă lâĂlysĂ©e ?
Et puis, il y a ce virage politique (qui lui a probablement valu cet amour de l’Arcom pour lui qu’on connait tous Ă prĂ©sent).
Depuis 2018, TPMP ne rigole plus seulement des télé-réalités : il invite Mélenchon, Le Pen, des ministres, des extrémistes.
Hanouna devient un faiseur dâopinion, un tribun cathodique.
Les rumeurs de candidature en 2027 enflamment les dĂ©bats (on se souvient de mon billet humoristique vu par 2 ou 3 lecteurs sur le sujet et de ma fake affiche de campagne prĂ©sidentielle d’Hanouna que vous pouvez retrouver ici).
Marianne rapporte quâil y pense sĂ©rieusement, sâinspirant de Zelensky ou Beppe Grillo, des clowns devenus rois.
Mais a-t-il les reins solides ? Entre sa fortune (estimée entre 50 et 100 millions) et son réseau Bolloré, il a les moyens.
Reste la question du tempĂ©rament : face Ă la violence dâune campagne, lâourson potache tiendra-t-il le choc ?
GĂ©nie visionnaire ou clown qui surestime son costume, lâavenir le dira.
Adulé, détesté, mais jamais ignoré
Hanouna polarise.
Des milliers le vomissent â « vulgaritĂ© incarnĂ©e », « marionnette de BollorĂ© » â pourtant, on ne parle que de lui.
Jaloux, vraiment ? Peut-ĂȘtre.
Il incarne ce rĂȘve français : partir de rien, devenir incontournable. Sa popularitĂ© repose sur son authenticitĂ© crue, son humour borderline, ses clashs (Boyard, 4000 euros dâamende par la justice et 3 millions par l’Arcom), et cette capacitĂ© Ă capter lâair du temps.
Génie ou clown, peu importe : il est un miroir de la France, celle qui rit, qui gueule, qui vote.
Et ça, personne ne peut lui enlever.