Êtes-vous fou si vous parlez tout seul à voix haute ?

Le Saviez-vous ? Santé Vie & Société
Temps de lecture : 2 minutes

Parler seul à voix haute : une fenêtre sur l’esprit, selon la psychologie


Dans le théâtre silencieux de nos vies, parler seul à voix haute résonne comme une mélodie étrange, un écho que beaucoup jugent d’un sourcil perplexe.
Pourtant, loin des clichés réducteurs, la psychologie moderne y voit une danse subtile de l’esprit, un outil discret qui tisse des ponts entre pensée et sérénité.

Les études s’accumulent, murmurant une vérité apaisante : ce monologue audible, souvent moqué, est une clé pour ordonner le chaos intérieur, stimuler l’intellect et apaiser les tempêtes émotionnelles.

Un miroir de l’intelligence

Et si parler seul était une marque de génie discret ?
Gary Lupyan, esprit éclairé de l’Université du Wisconsin-Madison, nous invite à y voir plus qu’une excentricité.

Ses recherches dessinent un tableau fascinant : nommer à voix haute ce que l’on cherche – une fourchette égarée parmi un fouillis d’images – accélère la découverte.
Les mots, en s’échappant des lèvres, réveillent la mémoire, aiguillonnent l’attention.
C’est une lanterne dans le brouillard du quotidien, un fil d’Ariane pour retrouver ses clés ou démêler une idée embrouillée.

Loin d’être un simple tic, cette habitude devient une alliée, un levier pour structurer l’invisible.

Un souffle pour l’âme et l’action

Mais le verbe ne se contente pas d’éclairer l’esprit ; il le pousse à l’élan.
Des joueurs de basket, en scandant leurs gestes d’encouragements ou d’instructions, ont vu leurs performances s’élever, leurs mouvements s’affiner.

Parler à voix haute, c’est tendre une perche à soi-même, un guide dans le tumulte des décisions hâtives ou des tâches complexes.
Avant une réunion cruciale, répéter son discours à l’air libre affine les mots ; après un faux pas, murmurer une critique bienveillante aide à rebâtir l’élan.

C’est une célébration douce des petites victoires, une boussole pour rester ancré dans l’instant.

Et que dire des émotions, ces vagues parfois indomptables ?
Une étude de 2019 murmure que le monologue extérieur dompte les impulsions, éclaire les sentiments. Verbaliser, c’est poser un baume sur l’anxiété, clarifier l’indécision.
Les affirmations positives, lancées dans l’espace, chassent les ombres de l’autocritique, renforçant une confiance fragile.

Même s’adresser à son chat, dans un élan complice, devient un reflet de soi, un pas vers le bien-être.

Et puis, il y a ce détour intrigant : parler de soi à la troisième personne. « Pourquoi Alain Delon doute-t-il ? » au lieu de « Pourquoi suis-je perdu ? »
Des chercheurs du Michigan ont observé cette ruse subtile : elle crée une distance, un recul salvateur.
Face à une image troublante ou un souvenir douloureux, cette voix extérieure apaise l’orage cérébral, réduit la morsure des émotions.
Les scanners le confirment : l’activité liée à la souffrance s’efface plus vite, laissant place à une clarté apaisante.

Ainsi, parler seul n’est pas une errance, mais une quête. Une manière d’habiter pleinement son esprit, de danser avec ses pensées, d’apprivoiser ses ombres.

La psychologie, dans sa sagesse, nous tend ce miroir : et si, dans ces mots jetés au vent, se cachait une forme discrète de liberté ?


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