Imaginez un instant.
Les dorures de l’Élysée, les tapis rouges, les conseils des ministres… et au milieu, lui : Cyril Hanouna, l’animateur roi du PAF, propulsé président de la République française.
Oui, vous avez bien lu. L’homme qui fait vibrer les fanzouzes chaque soir sur C8, celui qui jongle entre clashs, vannes et happenings improbables, à la tête du pays.
Fiction délirante ou cauchemar plausible dans une ère où la frontière entre télé-réalité et politique s’effrite ?
Allumez le poste, on décrypte ça avec un œil acéré et une plume qui gratte là où ça dérange.
Un président en direct, 24/7
Avec Cyril aux manettes, fini les allocutions solennelles et les discours compassés.
Le type qui a fait de Touche pas à mon poste un cirque cathodique permanent ne va pas se contenter de communiqués lissés par des conseillers en com’.
Non, lui, il diffuserait les conseils des ministres en live, avec un numéro vert pour que les Français votent par SMS :
« Pour ou contre la réforme des retraites ? Tapez 1 ou 2 ! »
Entre deux interventions, il inviterait des chroniqueurs – Gilles Verdez en ministre de l’Intérieur, ça vous tente ? – et balancerait des happenings : un débat avec Marine Le Pen arbitré par un lancer de frites.
La politique en prime time, sponsorisée par des placements de produits pour des trottinettes électriques.
La République des buzz et des clashs
Hanouna président, ce serait la consécration du buzz comme art de gouverner. Oubliez les longues négociations diplomatiques : un tweet bien senti, un clash en duplex avec un chef d’État récalcitrant, et hop, l’affaire est pliée.
Angela Merkel qui fait la gueule sur un traité ? « Angela, t’es relou, viens sur le plateau, on en parle ! »
Et les opposants politiques ? Transformés en punching-balls lors de joutes verbales retransmises en direct. Le Parlement deviendrait une arène, avec des députés briefés comme des chroniqueurs : « Alors Manu, t’as voté contre ma loi, t’assumes ou t’es un mytho ? »
La France entière scotchée à son écran, entre rires nerveux et effroi.
Les fanzouzes au pouvoir ?
Mais le vrai twist, ce serait le peuple d’Hanouna aux commandes. Ses fans, les fanzouzes, deviendraient une force politique.
Des manifs en doudounes fluo, des slogans hurlés comme des « Baba, t’es le boss ! » devant l’Assemblée nationale. Exit les technocrates en costard, place à une gouvernance participative version télé-réalité : des référendums lancés sur un coup de tête, des lois votées en fonction des trending topics sur X.
Et pourquoi pas une première dame recrutée via un casting sauvage ? « Toi aussi, deviens l’élue du président, envoie ta vidéo ! »
Et après ? Le chaos ou le génie ?
Alors, Hanouna président, délire génialissime ou apocalypse assurée ?
D’un côté, il y a l’énergie brute, la proximité avec le peuple, cet art de parler à ceux que les élites snobent.
De l’autre, une France transformée en plateau télé géant, où le fond s’efface derrière la forme, où la démocratie devient un jeu de like et de buzz.
Une chose est sûre : avec Cyril à l’Élysée, on ne s’ennuierait pas.
Mais entre deux éclats de rire, on se demanderait peut-être ce qu’il reste de l’idée même de République.
Allez, éteignez la télé, c’est l’heure de voter… ou de zapper.
[…] Entre rire jaune et frisson d’angoisse, on se demande : ce trublion pourrait-il vraiment marcher sur les traces de Coluche ? Décryptage d’une hypothèse qui agite – ou amuse – les foules. […]