système MAL

Découverte d’un groupe sanguin inédit : le système MAL pourrait-il sauver des vies ?

Santé Sciences & Technologie Vie & Société
Temps de lecture : 5 minutes

🩸Le système MAL : un nouveau groupe sanguin qui pourrait révolutionner les transfusions


Toi, oui toi, qui as peut-être déjà donné ton sang ou reçu une transfusion sans te poser trop de questions, savais-tu que ton sang pourrait cacher bien plus de secrets qu’un simple A, B, AB ou O ?
Aujourd’hui, je t’invite à explorer une découverte fascinante qui pourrait sauver des vies : l’identification d’un nouveau groupe sanguin, le système MAL.
Après des décennies de mystère, les scientifiques viennent de mettre un nom sur une anomalie sanguine qui pourrait faire toute la différence lors des transfusions.

Prêt à en apprendre plus sur cette révolution qui, même si elle concerne peu de monde, pourrait un jour te toucher de près ?

Un groupe sanguin qu’on a ignoré pendant 50 ans

Remontons le temps jusqu’en 1972 (une année millesimée puisqu’elle m’a vu naître🤭), dans un hôpital britannique.
Une femme enceinte passe un examen de routine, et là, surprise : les médecins découvrent que ses globules rouges ne portent pas une molécule qu’ils devraient avoir.
Cette molécule, c’est un petit marqueur biologique, un antigène nommé AnWj, que 99,9 % des gens possèdent.
À l’époque, on n’a pas su quoi en faire, alors on a rangé l’échantillon dans un coin et on est passé à autre chose.
Mais ce détail, qui semblait anodin, a fini par refaire surface, et pas qu’un peu !

Cinquante ans plus tard, grâce à des avancées en génétique, ce mystère a enfin un nom : le système MAL.
Officialisé en décembre 2024 dans une étude publiée dans la revue Blood, ce nouveau groupe sanguin repose sur une protéine appelée MAL – un acronyme pour « Myelin and Lymphocyte« , car on la trouve aussi dans la myéline du système nerveux et dans les lymphocytes du système immunitaire.
Sur les globules rouges, cette protéine sert de support à l’antigène AnWj, une sorte d’étiquette biologique que presque tout le monde affiche.

Sauf que chez cette patiente de 1972, cet antigène était totalement absent, et personne ne comprenait pourquoi.

Pourquoi le système MAL est une découverte capitale

Analysons ensemble ce que ça change.
Tu penses peut-être que A, B, AB, O, plus ou moins le Rhésus, c’est tout ce qu’il y a à savoir sur les groupes sanguins. Eh bien, détrompe-toi ! En réalité, il existe des dizaines de systèmes de classification, basés sur des antigènes à la surface des globules rouges.
Ces marqueurs, c’est comme un code-barres que ton système immunitaire scanne pour savoir si le sang qu’on te transfuse est un ami ou un intrus.
Si ça ne matche pas, ton corps peut rejeter la transfusion, et là, ça devient dangereux.

Le système MAL, bien qu’ultra-rare, est crucial précisément pour ça.
Chez les personnes qui n’ont pas l’antigène AnWj, une transfusion standard – même compatible en ABO et Rhésus – peut déclencher une réaction immunitaire.
Jusqu’à récemment, ces patients passaient sous les radars, car les tests classiques ne détectaient pas cette incompatibilité.

Mais maintenant qu’on a identifié le système MAL, on peut mieux repérer ces cas rares et éviter des complications graves.
Louise Tilley, hématologue au National Health Service, ne cache pas sa joie :

C’est un immense accomplissement, le fruit d’un long travail d’équipe, d’avoir enfin identifié ce nouveau système de groupe sanguin et de pouvoir ainsi offrir une prise en charge optimale à des patients certes rares, mais dont les besoins sont essentiels

a-t-elle déclaré dans un communiqué de l’Université de Bristol.

Une enquête génétique digne d’un polar

Louise Tilley et son équipe ont passé près de vingt ans à creuser cette énigme. Ils ont découvert que l’absence de l’antigène AnWj est souvent liée à une anomalie génétique : chez certains patients, les deux copies du gène MAL sont altérées, ce qui empêche la production de la protéine MAL, et donc de l’antigène.
Mais ce n’est pas tout !

Dans d’autres cas, le gène MAL est intact, et pourtant, l’antigène reste introuvable. Les chercheurs pensent qu’une maladie du sang pourrait « éteindre » temporairement ce gène, bloquant la production du marqueur sans toucher à l’ADN. Ce mécanisme est encore flou, mais il ouvre la porte à de nouvelles recherches sur les troubles sanguins.

Pour confirmer leur hypothèse, les scientifiques ont fait une expérience : ils ont introduit un gène MAL fonctionnel dans des cellules qui n’avaient pas l’antigène AnWj.
Et là, magie : l’antigène est réapparu ! C’est la preuve que ce gène est bien le chef d’orchestre de ce marqueur. Mais il y a encore des mystères à éclaircir.
Par exemple, chez les nouveau-nés, l’antigène AnWj est absent à la naissance, même chez ceux qui l’exprimeront plus tard. Il n’apparaît qu’au bout de quelques jours, et personne ne sait encore pourquoi il y a ce décalage.

Une avancée qui concerne une poignée de personnes… mais qui compte énormément

Tu te demandes peut-être si cette découverte te concerne directement.
Soyons clairs : le système MAL est ultra-rare. On estime que plus de 99,9 % des gens dans le monde ont l’antigène AnWj. Mais pour cette infime minorité qui ne l’a pas, cette découverte pourrait littéralement sauver des vies.
Avant, ces patients risquaient des réactions graves à une transfusion sans que personne ne comprenne pourquoi. Aujourd’hui, grâce au système MAL, les médecins peuvent les identifier et adapter leur prise en charge.

C’est un peu comme si on avait enfin trouvé la pièce manquante d’un puzzle médical. Et même si ça ne touche qu’un petit nombre de personnes, c’est une victoire immense.
Parce que la médecine, c’est aussi ça : savoir repérer les exceptions, celles qui passent entre les mailles du filet, et leur offrir une solution.
Moi, ça me rappelle cette fois où j’ai cherché pendant des heures une chaussette disparue dans ma machine à laver – un détail minuscule, mais qui m’a rendu fou jusqu’à ce que je la retrouve.

Eh bien, pour ces patients, le système MAL, c’est un peu leur chaussette retrouvée : un petit rien qui change tout.

Et si toi aussi, tu faisais partie de ces exceptions ?

Je te propose de réfléchir à une chose : et si tu faisais partie de ces rares personnes avec un profil sanguin hors normes ?
Bon, soyons honnêtes, c’est peu probable, mais cette découverte nous rappelle à quel point notre corps peut être une boîte à surprises. La prochaine fois que tu donneras ton sang ou que tu auras besoin d’une transfusion, tu pourras te dire que la science a encore progressé pour mieux te protéger.

Et puis, cette histoire du système MAL, c’est aussi une belle leçon de persévérance. Pendant 50 ans, ce groupe sanguin est resté un mystère, mais des chercheurs comme Louise Tilley n’ont jamais lâché l’affaire.
Alors, la prochaine fois que tu seras sur le point d’abandonner un projet – comme moi avec mes résolutions de sport chaque année – pense à eux. Ça motive, non ?




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