Quand la télé avale ses propres enfants
Christophe Dechavanne, le showman aux mille vies, vient de lâcher une bombe dans Quelle époque ! sur France 2, le samedi 1er mars 2025.
Condamné pour avoir conduit sous coke – en récidive, s’il vous plaît –, le voilà qui plie bagage, ému aux larmes, et balance un adieu qui sent la fin d’une ère.
Mais derrière les néons et les plateaux, c’est toute une mécanique qui se dévoile : celle d’un système médiatique qui te porte aux nues avant de te cracher dessus.
Alors, suicide télévisuel ou coup de bluff ?
Je décortique le bordel.
Le rideau tombe : ce qu’il a lâché samedi soir
Samedi, Dechavanne débarque sur le plateau de Léa Salamé, la gueule fatiguée (j’éviterai de dire enfarinée vous comprendrez pourquoi) mais le verbe tranchant.
Dès le début, il prend la parole, la voix qui casse, et balance :
Je suis traité comme un criminel alors que je n’ai frappé personne, je n’ai pas froissé une tôle.
Il martèle qu’il a fait appel de sa condamnation du 20 février 2025 – 1 200 euros d’amende, permis annulé, Porsche confisquée – et que, jusqu’à preuve du contraire, « je suis présumé innocent à ce jour ».
Et puis, il sort un truc lunaire : « J’ai fait fabriquer 90 millions de capotes, sans demander un euro à personne, pour qu’elles soient gratos pour les mineurs jusqu’à 16 ans aujourd’hui ! »
Une tirade façon sauveur du peuple, comme si distribuer des capotes allait effacer la coke dans son sang.
Il parle des réseaux sociaux, de cette « extrême violence » qui le démonte, et finit par lâcher : « Je vous dis au revoir à tous et je vous aime. »
Un au revoir qui cogne, un possible clap de fin. Les larmes roulent, le public est K.-O., et toi, tu te demandes si c’est du génie ou du désespoir.
Un bad boy en récidive : l’histoire d’une chute
Flashback : 17 août 2024, Toulon-sur-Allier. Dechavanne se fait serrer à 120 km/h là où c’est 80 max.
Test salivaire, bam, positif à la cocaïne.
Pas une première, vu son antécédent de 2021.
Son avocat, Dylan Slama, tente un sketch au tribunal de Moulins : la coke viendrait d’un « échange buccal » avec une nana qui avait sniffé.
Le juge ricane et tranche le 20 février.
Dechavanne jure qu’il n’est pas un toxico, juste un mec qui a merdé.
Mais dans ce milieu, un faux pas, et t’es mort. RTL-TVI le dégage de Les Orages de la vie, France 2 le laisse se retirer sans broncher.
Le prince des 90’s devient le pestiféré du PAF.
Le lynchage 2.0 : quand Twitter remplace le tribunal
Sur X, c’est la curée. « Adieu le privilégié », « La drogue, fini pour lui ».
Dechavanne, samedi, flingue cette meute qui le voit en « criminel ».
Il a un point : il n’a tué personne, pas comme un Palmade.
Mais les réseaux s’en battent les reins. C’est le nouveau bûcher, et lui, il grille.
Il balance cash :
Toute ma vie, j’ai essayé de faire du bien, et là, on me traite si mal.
Le mec qui faisait hurler de rire la France avec Ciel, mon mardi ! et Coucou c’est nous ! (que j’adorais) se retrouve à mendier un peu de clémence.
Tragique et absurde.
Le roi nu : une mise en scène ou un vrai craquage ?
Et si c’était un dernier rôle ?
Dechavanne, c’est un acteur, un maître du show.
Ce retrait « volontaire », ces larmes en direct, ça sent le grand numéro.
Il dit « au revoir », mais son appel garde une porte ouverte.
Pourtant, ça pue le réel.
Quand il lâche « je vous aime » avec les yeux noyés, tu vois un mec qui sent sa carrière s’effondrer.
France 2 assure que c’est son choix, pas une mise à la porte.
Mais qui va le reprendre après ce merdier ? Le public oublie, parfois ; les boss de chaîne, jamais.
Et maintenant, le vide
Quelle époque ! perd son flingueur attitré, et Léa Salamé va devoir assurer solo – ou avec un joker inconnu.
Dechavanne, lui, s’évapore, peut-être pour toujours.
Samedi, il a pas juste quitté un plateau, il a dit fuck à un monde qui l’a adulé puis lynché.
La télé, cette salope sans cœur, te fait briller et te carbonise.
Christophe, t’as joué avec le diable, et t’as pris la foudre.
Respect pour le passé, mais là, c’est rideau. Ou pas ? À voir s’il revient en ninja.
Mon avis perso : Dechavanne, du rire à l’indifférence
Dechavanne, il me faisait marrer y a 35 ans.
Coucou c’est nous !, ce mec qui balançait des vannes avec une énergie de dingue, c’était quelque chose.
Aujourd’hui ?
Il m’indiffère à un point que j’peux pas expliquer. Sa sortie sur les « 90 millions de capotes gratos pour les mineurs », sérieux, c’est du délire pathétique.
T’es là à pleurnicher, à te la jouer héros des capotes pendant que t’as conduit défoncé et mis des vies en danger.
Éjecté car drogué et inconscient, j’ai zéro larme pour lui.
Ma compassion, elle va aux 400 gus de #C8, virés à cause des décisions politiques de types dans son style – des élites qui se torchent avec les règles et laissent les autres dans la merde.
Lui, samedi, il a rien dit sur C8, mais il aurait pu.
Un come-back modeste, 270 000 curieux en moyenne, loin des gloires de TF1 (Puremédias, 26 juin 2021).
Il avait kiffé, il l’avait dit sur le plateau de TPMP :
C’est un jeu cool, je vais me faire des potes.
La chaîne de Bolloré, c’était juste un plan B, un strapontin avant de retrouver un vrai trône.
Alors quand elle coule, pourquoi il s’en battrait les steaks ? Il a déjà tourné la page et oublié que Hanouna et la chaîne C8 lui ont quand même tendu la main…
Il aurait pu balancer un « moi, je m’en sors, mais les petites mains de chez Bolloré, elles, elles trinquent à cause de l’Arcom et des bien-pensants ».
Au lieu de ça, il chiale sur son sort et ses capotes. Je ne serai jamais de ceux qui achèvent quelqu’un déjà à terre, contrairement à certains bobos qui ne savent faire que ça, mais je pense depuis ces derniers mois aux techniciens, aux pigistes de C8, pas à ce mec qui a toujours un parachute doré.
Lui, il rebondira. Les autres, ils crèvent en silence.
Aller, pour se quitter on chante tous en coeur cette petite cantine improvisée que j’ai pondu pour endormir les enfants le soir :
« Au clair de MA lune,
mon ami Pierrot,
Prête-moi ta tune
pour acheter ma coco
MA CARRIERE EST MORTE
JE N’AI PLUS DE BLé
OUVRE MOI TA PORTE
MAIS RANGE BIEN TON VIER… »
(c) Blogdefou.com