Des vélos en classe : une révolution anti-sédentarité dans un lycée de Bruz
Imaginez un peu : des ados qui pédalent en plein cours, entre deux équations ou une leçon sur les autotrophes, pendant que la prof jette un œil approbateur.
Non, ce n’est pas une dystopie sportive, mais bien une réalité au lycée Anita Conti de Bruz, près de Rennes.
Ici, on a décidé de déclarer la guerre à la sédentarité, ce fléau qu’on nous serine comme la nouvelle peste du siècle.
Et franchement, en voyant ces gamins sur leurs « vélos-bureaux », on se dit que l’idée a du génie.
Retour sur cette drôle d’actualité insolite que j’ai trouvé par hasard ce matin sur le site de France3 Région.
Quand les chaises deviennent l’ennemi public numéro un
Au départ, l’idée vient d’une réflexion toute simple : comment faire pour que les 900 élèves de ce lycée breton bougent davantage ?
Christophe Briand, le proviseur, a voulu repenser les espaces pour pousser tout le monde à se remuer.
Résultat : une vingtaine de « vélos-bureaux » ont débarqué, financés par la Fédération de parents d’élèves et l’Agence régionale de santé.
Comptez 500 euros pour un modèle avec bureau amovible, 700 pour ceux avec une table réglable.
Ces engins, silencieux et équipés de vitesses, s’installent aussi bien en salle de classe qu’au CDI, où la lumière inonde les bouquins et les élèves en pleine révision.
Le cardiologue François Carré, spécialiste du sport, n’y va pas par quatre chemins : la sédentarité, c’est « un problème de santé publique majeure ».
Selon lui, un ado de 14-15 ans passe 75 % de son temps assis hors sommeil, soit 12 heures par jour.
C’est très mauvais pour la santé parce que ça favorise le développement d’environ 35 maladies.
martèle-t-il.
Il compare même l’incrédulité face à ce danger à celle qu’on avait quand on a commencé à dire que fumer tue. Le rectorat, dans un communiqué, enfonce le clou : la sédentarité est « le véritable fléau du XXIe siècle ».
Bouger, ça booste les performances scolaires et cognitives, et changer de posture aide à bosser plus efficacement.
Les élèves adoptent les vélos-bureaux avec enthousiasme
Julien Capitaine, en seconde, n’en revenait pas quand il a appris l’arrivée des vélos :
Quand j’ai appris qu’on allait en recevoir, j’étais étonné.
Mais il a vite été conquis :
C’est une bonne surprise et c’est vraiment bien, car il peut être lassant d’être huit heures sur une chaise.
Même son de cloche chez Zoé, qui révise sa bio en pédalant :
Franchement oui ! C’est un peu un automatisme et ça me permet même d’être plus concentrée, tu ne joues pas avec tes crayons ou tes cahiers.
En classe, on pédale une trentaine de minutes avant de passer le vélo à un camarade, sous le regard des profs, tous briefés sur les bienfaits de l’initiative.
Le personnel aussi se met au pédalage
Et ce n’est pas réservé aux élèves.
Emmanuelle, 52 ans, assistante de scolarité, a adopté le concept.
On peut rester statique très longtemps sans s’en apercevoir
confie-t-elle.
Depuis qu’elle pédale une demi-heure par jour, elle se sent mieux, surtout après deux lumbagos en 2021.
Un bienfait pour sa santé !
Sylvain Portier, prof d’EPS de 53 ans et porteur du projet, a vu les capacités cardio-respiratoires des jeunes chuter ces dernières années, notamment à cause des écrans. Son but ? « Casser les temps de sédentarité », pour les élèves comme pour le personnel administratif.
Une culture du mouvement qui s’installe
Au-delà des vélos, c’est tout un état d’esprit qui s’installe.
Certains profs organisent des « pauses actives », comme l’explique Zoé :
Le lundi, on a maths et, entre les deux heures, on va marcher 5 ou 10 minutes avec le prof pour s’aérer l’esprit.
Fini le temps où on restait scotché à son téléphone dans le couloir.
À Bruz, on apprend en bougeant, et ça pourrait bien inspirer d’autres établissements.
Alors, prêt à pédaler pour réviser ?
