ASLA contre ARCOM : l’association a-t-elle une chance de faire tomber le censeur médiatique ?

ASLA contre ARCOM
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L’ASLA contre l’ARCOM : une bataille pour la liberté ou un coup d’épée dans l’eau ? Quand l’ASLA dégaine contre la censure médiatique

ASLA : qui sont ces chevaliers de l’ombre ?

L’ASLA, ou Association de Soutien aux Lanceurs d’Alerte, n’est pas une nouvelle marque de prêt-à-porter ni un énième collectif écolo-bobo.
Non, c’est une entité qui se bat, les poings serrés, pour défendre ceux qui osent ouvrir leur gueule dans un monde où le silence est d’or – surtout quand il s’agit de critiquer le pouvoir ou ses satellites.

Fondée avec l’idée de protéger les voix dissidentes, l’ASLA s’est taillé une réputation de trublion dans le paysage associatif français.
Leur credo ? La liberté d’expression, le pluralisme, et une méfiance viscérale envers les institutions qui sentent trop fort la naphtaline bureaucratique.
Et aujourd’hui, ils ont décidé de s’attaquer à un gros poisson : l’ARCOM, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

La plainte qui fait trembler les antennes

Le 28 février 2025, l’ASLA a dégainé une arme lourde : un recours devant le Conseil d’État contre l’ARCOM, accusée d’excès de pouvoir et de dérive partisane.
Pourquoi cette charge ? Parce que l’ARCOM, selon eux, joue les juges et les bourreaux avec une partialité éhontée.
Le retrait de C8 de la TNT, prononcé fin février, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
L’ASLA hurle au scandale : pendant que les chaînes privées comme C8 ou CNews se prennent des uppercuts pour leurs lignes éditoriales jugées trop à droite, les mastodontes publics – France Télévisions, Radio France – imposeraient une pensée unique progressiste sans jamais être inquiétés.

Leur demande initiale ? Que l’ARCOM applique les mêmes règles de pluralisme partout, sans favoritisme.
Silence radio de l’ARCOM.
Alors, l’ASLA, épaulée par Maître Philippe Prigent, a décidé de passer à l’offensive.

Une chance de victoire ou un baroud d’honneur ?

Soyons réalistes : la partie n’est pas gagnée d’avance.
Le Conseil d’État, temple de la juridiction administrative, n’est pas connu pour sa tendresse envers les trublions.
L’ARCOM, forte de son statut d’autorité indépendante, peut se cacher derrière la loi de 1986 sur la liberté de communication, qu’elle interprète à sa sauce.
Pourtant, l’ASLA a un atout : la montée en puissance d’un ras-le-bol populaire contre la régulation perçue comme arbitraire.
Si elle parvient à prouver un traitement inéquitable – chiffres, exemples, témoignages à l’appui –, elle pourrait fissurer la façade de l’ARCOM.

Mais le Conseil d’État, souvent aligné sur les intérêts institutionnels, risque de botter en touche ou de valider la décision sous prétexte de « légalité formelle ».
Les chances ? Disons 40/60, avec un léger avantage pour l’establishment.

La procédure : un marathon juridique

Concrètement, le recours déposé le 28 février va suivre un chemin tortueux.

D’abord, le Conseil d’État va examiner la recevabilité : l’ASLA a-t-elle un intérêt à agir ?
Oui, sans doute, vu son objet social.
Ensuite, place à l’instruction : échanges de mémoires entre les parties, analyse des preuves.
L’ARCOM devra justifier sa décision sur C8 et son inaction sur les chaînes publiques.
Un rapporteur public proposera une solution, suivie d’une audience publique – probablement dans plusieurs mois, vu les délais.

Enfin, le verdict tombera : annulation, rejet ou renvoi.
Un feuilleton à suivre, avec du pop-corn et un œil critique.

Et après ?

Si l’ASLA gagne, ce serait un séisme : une réforme de l’ARCOM pourrait être imposée, redonnant un souffle de pluralisme à la TNT.
Si elle perd, elle aura au moins braqué les projecteurs sur une institution opaque.

Dans tous les cas, ce bras de fer révèle une fracture : d’un côté, ceux qui veulent des médias libres, de l’autre, ceux qui préfèrent les tenir en laisse.

À vous de choisir votre camp.

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