Starter packs d’IA

Alerte : oui, les starter packs d’IA menacent la planète !

Ecologie Le Saviez-vous ? Sciences & Technologie
Temps de lecture : 4 minutes

Quand les starter packs viraux d’IA consument l’énergie et l’eau

La folie des starter packs envahit les réseaux

Tu as sûrement vu passer ces starter packs sur les réseaux sociaux.
J’en ai fait un article ici. Pire ! je me suis moi-même amusé à en faire quelques uns, pas plus tard qu’hier.
Il faut dire, qu’a sa petit échelle, on se dit qu’on va pas faire grand mal à la planète en faisant sa figurine en quelques secondes…
Oui mais voilà…c’est aussi ce que se disent des milliers d’autres personnes, au même instant sur la planète, en faisant leur demandes à l’IA.

La tendance est partout : transformer ta personnalité en une figurine sous blister, avec tes objets fétiches, tes fringues préférées ou tes petites manies.
Tu donnes ton prénom, une description rapide, quelques mots-clés, et hop, une IA comme ChatGPT ou Stable Diffusion te pond une image sur mesure.

Avant ça, on s’amusait déjà à se voir en héros de dessins animés façon Studio Ghibli.
C’est mignon, c’est viral, mais derrière ces joujoux numériques se cache une vérité qui grince : ces starter packs d’IA sont un gouffre énergétique et hydrique, et ils abîment la planète à une vitesse folle.

Figurines que j’ai réalisé de mes personnages héros de mon jeu vidéo Grandma Badass
Figurines que j’ai réalisé de mes personnages héros de mon dernier jeu vidéo Magret & Facedebouc

Un délire qui coûte cher à la Terre

Créer ces images, c’est loin d’être anodin.
Les fermes de serveurs qui font tourner ces IA consomment une énergie colossale.
Selon une étude de l’université de Pennsylvanie, générer 1000 images avec un modèle d’IA, c’est l’équivalent en CO2 de 6,6 km parcourus en voiture à essence.

Une seule image ? Autant d’énergie que pour recharger ton smartphone.

Le ministère de la Transition écologique, dans un rapport alarmant, souligne que l’IA est un gouffre : énergie, eau, métaux rares, infrastructures… tout y passe.
Et l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) enfonce le clou : d’ici 2026, la consommation électrique de l’IA pourrait être multipliée par dix, doublant l’appétit des data centers, qui engloutissent déjà 4 % de l’énergie mondiale.

Des serveurs assoiffés et surchauffés

Les data centers, ces usines à pixels, tournent à plein régime et surchauffent.
Pour éviter qu’ils ne grillent, il faut les refroidir en continu, et ça demande de l’eau – beaucoup d’eau.
Des échangeurs de chaleur font circuler de l’eau froide près des serveurs, et plus les requêtes affluent, plus ils boivent.

Une seule image générée par IA peut engloutir entre 1,8 et 12 litres d’eau.
Un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese) révèle que l’entraînement de ChatGPT version 3 a réclamé 700 000 litres d’eau.
L’OCDE prédit que d’ici 2027, l’IA pourrait consommer 6,6 milliards de mètres cubes d’eau.

À ce rythme, les starter packs d’IA ne sont plus un jeu innocent, mais un désastre écologique en puissance.

Les images, pires que le texte

Aurélie Bugeau, professeure d’informatique à l’Université de Bordeaux, met les pieds dans le plat :

Il est extrêmement compliqué, si ce n’t impossible, d’avoir une estimation des impacts environnementaux de cette application particulière.

Mais elle l’admet, l’impact de la génération d’images est bien plus lourd que celui d’un simple texte.
Les modèles d’IA pour les images demandent une puissance de calcul énorme, et ça se paye en énergie et en eau.
Elle ajoute qu’il faudrait aussi regarder la fin de vie des équipements ou les changements de consommation liés à l’IA pour avoir une vue d’ensemble.

Problème : les géants de la tech jouent les cachottiers.

Nous n’avons pas toutes les informations de consommation

déplore-t-elle.

Un autre chemin est possible

Face à cette gabegie, il y a une solution toute simple : pourquoi ne pas confier ce travail à des artistes ?
Eux aussi peuvent te dessiner une figurine personnalisée, avec les mêmes infos, sans faire tourner des serveurs qui crachent du CO2 et vident les nappes phréatiques.

Les starter packs d’IA, c’est peut-être fun, mais à quel prix ?
La planète n’a pas besoin de ces tendances virales pour suffoquer un peu plus.
Oui mais voilà…c’est gratuit !

Alors, la prochaine fois que tu veux jouer avec ton avatar numérique, pense à l’eau, à l’énergie, et à ce qu’on laisse aux générations futures.
Mais il faut bien avouer que c’est vraiment bien foutu et amusant !


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