Affaire du petit Grégory : où en sont les analyses ADN en 2025 ?
Je vous propose de faire le point sur les derniers développements de l’affaire du petit Grégory, et plus précisément sur les avancées des analyses ADN dans cette enquête qui captive la France depuis plus de 40 ans.
Le meurtre non élucidé de Grégory Villemin, retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984, continue de susciter espoirs et frustrations, notamment à travers les progrès scientifiques.
Voici un récapitulatif des rebondissements récents, des attentes des parties prenantes et des réactions médiatiques.
De nouvelles expertises ADN : un espoir relancé en 2024
En mars 2024, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Dijon a ordonné de nouvelles expertises ADN et des analyses de reconnaissance vocale, à la demande des parents de Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin.
Ces investigations, dévoilées par RTL, portaient sur les traces ADN retrouvées sur les cordelettes ayant servi à ligoter l’enfant, son anorak, son menton, ainsi que sur des courriers du “corbeau” – notamment celui daté du jour de sa mort.
Les comparaisons ont été effectuées avec l’ADN de Michel Villemin, oncle de Grégory décédé en 2010, et d’autres membres de la famille élargie. Une étude de faisabilité sur la biométrie vocale a également été demandée pour analyser les enregistrements du corbeau, comparés à des voix d’oncles, tantes et de Bernard Laroche, premier suspect tué par Jean-Marie Villemin en 1985.
Me Marie-Christine Chastant-Morand, avocate des parents, a salué cette décision, déclarant à TF1 Info :
La justice se donne les moyens de continuer à faire des investigations pour parvenir à la vérité.
Un espoir douché en mars 2025
Malheureusement, le 26 mars 2025, le parquet général de Dijon a annoncé que ces expertises n’ont “pas apporté d’éléments significatifs dans la manifestation de la vérité”, selon le procureur général Philippe Astruc, cité par La Dépêche.
Les analyses ADN, pourtant prometteuses, n’ont pas permis d’identifier de nouveaux suspects ni de confirmer les hypothèses existantes.
France Bleu a relayé la déception de Gérard Welzer, avocat de Marie-Ange Laroche, veuve de Bernard Laroche, qui regrette “ces annonces de résultat négatif”, tandis que Me François Saint-Pierre, avocat des Villemin, a maintenu que ses clients restaient “confiants dans la justice”.
Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées : certains internautes dénoncent une “enquête maudite”, tandis que d’autres appellent à poursuivre les efforts scientifiques, espérant que de futures technologies puissent faire parler les preuves.
Un corbeau identifié en 2023 : une fausse piste
Un rebondissement antérieur avait pourtant redonné espoir. En octobre 2023, une analyse ADN de parentèle, ordonnée après une demande des Villemin en 2021, a permis d’identifier l’auteure d’une lettre anonyme envoyée le 24 juillet 1985 aux grands-parents de Grégory, Monique et Albert Villemin.
Cette femme, une Guadeloupéenne résidant à Paris à l’époque, a été trahie par son empreinte génétique, comme l’a rapporté Le Parisien. Fascinée par l’affaire, elle a reconnu être l’auteure de la missive, mais sans lien avec le meurtre.
Si cette découverte a prouvé l’efficacité des analyses ADN, elle a aussi déçu : “une fausse piste”, ont conclu les gendarmes.
Me Chastant-Morand a néanmoins souligné que cela renforçait la foi des Villemin dans les avancées scientifiques :
Le temps peut nous aider avec les progrès de la science.
Des déclarations choc et des espoirs persistants
Quelques jours avant l’annonce des expertises de 2024, François Daoust, ancien directeur de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, a jeté un pavé dans la mare.
Il a affirmé à que “l’identité du tueur est connue” mais qu’une “erreur de procédure” a empêché son inculpation, sans révéler de nom.
Cette déclaration a suscité un tollé, Sud Ouest rapportant des doutes sur sa véracité faute de preuves concrètes. Malgré ces revers, les parents de Grégory maintiennent leur quête de vérité.
Centre Presse Aveyron a rappelé que des cold cases similaires, comme l’affaire des disparues de Perpignan, ont été résolus grâce à l’ADN des décennies plus tard, laissant entrevoir un espoir ténu pour l’avenir.
Une affaire qui continue de fasciner
L’affaire Grégory reste un symbole des limites et des espoirs de la justice française.
Les nouvelles technologies, comme l’ADN de parentèle – qui a résolu l’affaire Élodie Kulik – sont une lueur d’espoir, mais aussi une source de frustration face à l’absence de résultats concrets.
Quarante ans après, le mystère demeure, mais l’évolution scientifique pourrait, un jour, lever le voile sur ce drame.
Que pensez-vous de ces nouveaux développements ? Croyez-vous que l’ADN finira par révéler la vérité ? Partagez votre avis en commentaire ci-dessous.