YouTube, la pub et Baba : une guerre des rĂšgles en direct
Hanouna et les mails : une provocation qui fait des vagues
Hier soir, mercredi 5 mars 2025, Cyril Hanouna a une fois de plus jetĂ© de lâhuile sur le feu lors de la diffusion de Touche Pas Ă Mon Poste (TPMP) sur sa chaĂźne YouTube via Zoubida.tv.
En plein direct, il a dĂ©voilĂ© les messages mails et une conversation privĂ©e Ă©changĂ©e avec un journaliste qui lâinterrogeait sur les droits de diffusion des publicitĂ©s de son Ă©mission. Ce dernier voulait savoir si diffuser des spots tĂ©lĂ© classiques sur YouTube, en contournant les rĂšgles de monĂ©tisation de la plateforme, pouvait lui valoir des ennuis. PlutĂŽt que de rĂ©pondre calmement, Baba a choisi de tout balancer Ă lâantenne, dans un mĂ©lange de dĂ©fi et de showmanship.
Depuis cette nuit, cette sortie fait enfler une polĂ©mique dans la presse et sur les rĂ©seaux sociaux, oĂč les mĂ©dias sâinterrogent : jusquâoĂč ira Hanouna dans sa guerre contre les conventions ?
Une tempĂȘte qui amplifie encore le buzz autour de ses frasques publicitaires et du dernier message de Hanouna au journaliste…(voir plus bas)
Alors, est-ce vraiment interdit ? Risque-t-il un ban ? Et quid des conséquences judiciaires ?
Je me suis plongé dans le vif du sujet.
Les conditions de YouTube : publicité sous contrÎle
YouTube est clair dans ses Conditions dâutilisation et ses RĂšgles de la communautĂ©.
La plateforme impose aux créateurs de contenu de passer par son systÚme de monétisation intégré pour diffuser des publicités.
Selon les Directives relatives aux contenus adaptés aux annonceurs (disponibles sur le site officiel de YouTube), les créateurs ne peuvent pas insérer des publicités externes ou diffuser un flux télévisé avec des spots préenregistrés sans passer par les outils de la plateforme.
En dâautres termes, importer un flux comme celui de Zoubida.tv, avec ses propres pubs (K-Way, Coca-Cola, etc.), viole potentiellement la rĂšgle qui stipule que YouTube doit garder le contrĂŽle exclusif de la monĂ©tisation.
Un porte-parole de YouTube a dâailleurs rĂ©agi en dĂ©clarant : « Cette pratique est contraire Ă nos conditions », comme rapportĂ© dans la polĂ©mique initiale.
Cela ne veut pas dire que câest automatiquement illĂ©gal, mais câest un gros doigt dâhonneur aux mĂ©canismes de la plateforme.
Un ban probable pour Hanouna ?
YouTube applique un systÚme de sanctions progressives via ses RÚgles de la communauté.
Une premiÚre infraction entraßne généralement un avertissement, sans pénalité immédiate.
Si Hanouna persiste â par exemple, en continuant Ă diffuser son flux avec des pubs externes â, il risque une frappe (strike), qui bloque temporairement les uploads pendant une semaine.
Trois strikes en 90 jours, et câest la terminaison de la chaĂźne. L’Arcom jubile…
Avec 300 000 viewers en moyenne par soir sur YouTube, selon les estimations tirĂ©es des premiers streams de Zoubida.tv, un ban serait un coup dur : perte dâaudience, de revenus (potentiellement des dizaines de milliers dâeuros par Ă©mission via la monĂ©tisation officielle), et un sĂ©rieux revers pour son image de « rebelle invincible ».
Cela dit, YouTube est souvent prudent avec les gros comptes.
Hanouna pourrait recevoir une mise en garde avant une sanction plus lourde, surtout si Bolloré, son allié, met la pression en coulisses via Vivendi (propriétaire de Dailymotion).
à premiÚre vue, ça semble paradoxal : pourquoi YouTube, propriété de Google, plierait-il face à un rival affaibli comme Dailymotion ?
Pourtant, BollorĂ© dispose de leviers subtils â financiers, politiques et stratĂ©giques â qui pourraient lui permettre de peser dans la balance. Mais ceci est une autre histoire, recentrons-nous sur l’affaire « on s’en bat les couilles » de ce matin đ
Donc…probabilitĂ© dâun ban immĂ©diat ? Faible, mais pas nulle sâil joue trop avec le feu.
Risques judiciaires : la loi française en embuscade
CĂŽtĂ© juridique, câest plus nĂ©buleux.
En France, la loi de 2023 sur les influenceurs (loi n° 2023-451) interdit la promotion dĂ©guisĂ©e de produits sans mention explicite â jusquâĂ 300 000 euros dâamende et deux ans de prison.
Si Hanouna cite des marques en direct sans contrat dĂ©clarĂ© (il a vantĂ© K-Way, Coca-cola, Perrier, Mac Do et plusieurs dizaines d’autres marques), ça pourrait ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme de la pub clandestine.
Mais YouTube nâest pas soumis Ă lâArcom, donc pas de sanction directe de ce cĂŽtĂ©-lĂ .
Le hic, câest si les marques nâont pas payĂ© : lĂ , câest un risque personnel pour Hanouna, pas une violation des rĂšgles de la plateforme.
Les autoritĂ©s françaises pourraient enquĂȘter, mais sans plainte claire ou preuve de paiement occulte, ça reste hypothĂ©tique.
Pour lâinstant, pas de menace imminente, sauf si un concurrent ou une marque porte lâaffaire en justice. (hum…on imagine que c’est plus que probable d’ailleurs…)
« Je mâen bats les couilles » : Hanouna fidĂšle Ă lui-mĂȘme
Interrogé sur cette polémique, Cyril Hanouna a répondu avec sa délicatesse légendaire :
Je mâen bats les couilles de vos histoires en fait ! AmitiĂ©s.
Une réplique qui a fait hurler de rire ses fans et soupirer ses détracteurs.
Le reporter, avec un sens de lâhumour bien placĂ©, nâa pas hĂ©sitĂ© Ă lâintĂ©grer dans son article, transformant cette saillie en titre accrocheur.
Preuve, sâil en faut, que Baba maĂźtrise lâart de transformer une polĂ©mique en buzz, mĂȘme quand il joue avec les limites.
Reste Ă voir si YouTube rira autant que lui.