Origine du SARS-CoV-2 : une étude pointe le commerce d’animaux sauvages
Je vous invite à explorer une nouvelle étape dans la quête de l’origine du SARS-CoV-2, le virus responsable de la pandémie de Covid-19.
Une étude récente, publiée dans la revue Cell, met en lumière le rôle potentiel du commerce d’animaux sauvages sur le marché de Huanan à Wuhan, en Chine, dans la propagation initiale du virus.
Alors que l’hypothèse d’un accident en laboratoire a été de plus en plus pointée du doigt ces dernières semaines dans la presse et l’opinion publique, on refait marche arrière en pointant de nouveau les bestioles.
Sans prétendre résoudre définitivement le mystère, cette recherche apporte des éléments significatifs à un débat scientifique toujours vif.
Une analyse génétique au cœur de l’enquête
Dirigée par Jonathan Pekar, biologiste à l’université de San Diego, l’équipe internationale à l’origine de cette étude s’est appuyée sur des analyses génétiques pour retracer les premiers pas du SARS-CoV-2.
En comparant ces données avec l’émergence du SARS-CoV-1, responsable de l’épidémie de SRAS en 2003, les chercheurs ont identifié des similitudes troublantes.
Le marché de Huanan, où étaient vendus divers animaux sauvages, aurait servi de point de départ à la propagation du virus, un scénario rappelant celui observé lors de l’épidémie de SRAS.
Cette hypothèse s’appuie sur la présence de matériel génétique du virus dans des échantillons prélevés sur le marché début 2020, juste après sa fermeture.
Le commerce d’animaux sauvages, un vecteur plausible
L’étude suggère que le commerce d’animaux sauvages, tels que les chiens viverrins ou les civettes, pourrait avoir facilité la transmission du virus de l’animal à l’humain. Ces espèces, souvent entassées dans des conditions insalubres sur les marchés, sont connues pour leur susceptibilité aux coronavirus.
Simon Dellicour, coauteur et directeur du laboratoire d’épidémiologie spatiale à l’Université libre de Bruxelles, précise :
Nous ne prétendons pas du tout avoir réuni toutes les pièces du puzzle.
Les chercheurs soulignent que, malgré ces indices, des données cruciales manquent encore pour confirmer comment le virus a franchi la barrière des espèces.
Un débat entre deux hypothèses
Depuis le début de la pandémie, deux grandes hypothèses s’affrontent pour expliquer l’origine du SARS-CoV-2.
La première, privilégiée par cette étude, est celle d’une transmission zoonotique, où le virus aurait été transmis à l’humain via un hôte intermédiaire, probablement un animal sauvage vendu sur le marché de Huanan.
La seconde hypothèse, moins soutenue par cette recherche, évoque une fuite accidentelle d’un laboratoire à Wuhan.
Bien que cette dernière reste envisagée, l’étude récente renforce la piste zoonotique en s’appuyant sur des preuves génétiques et épidémiologiques.
Pourquoi ces recherches sont-elles cruciales ?
Comprendre l’origine du SARS-CoV-2 ne se limite pas à une quête académique. Identifier les mécanismes ayant permis l’émergence du virus est essentiel pour prévenir de futures pandémies.
Le commerce d’animaux sauvages, souvent mal réglementé, représente un risque sanitaire majeur, comme l’a montré l’épidémie de SRAS il y a deux décennies.
Cette étude appelle à une vigilance accrue sur ces pratiques et à des investigations plus poussées pour combler les lacunes dans les données disponibles.
Si vous avez des informations ou des témoignages sur les marchés d’animaux sauvages ou l’origine du Covid-19, partagez-les en commentaire ci-dessous.