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Faux acte notarié et cyberharcèlement : l’enquête d’Aqababe sur Xavier Dupont de Ligonnès dérape

Actualités Affaires criminelles
Temps de lecture : 3 minutes

Faux acte notarié et cyberharcèlement : la traque d’Aqababe pour retrouver Xavier Dupont de Ligonnès vire au scandale

Je vous invite à analyser une affaire qui a secoué les réseaux sociaux en avril 2025 : la chasse numérique orchestrée par l’influenceur Aqababe pour retrouver Xavier Dupont de Ligonnès, suspecté d’avoir assassiné sa famille en 2011 à Nantes.
Ce qui semblait être une initiative audacieuse a rapidement dérapé, avec la diffusion d’un faux acte notarié et le cyberharcèlement d’un streamer innocent.

Retour sur un scandale qui interroge les dérives des enquêtes participatives en ligne.

Une traque numérique aux allures de télé-réalité

Le 18 avril 2025, Aqababe, connu pour ses révélations sur le milieu de la télé-réalité, annonce sur Instagram vouloir résoudre l’une des énigmes criminelles les plus médiatisées de France.
Il crée un canal dédié, « Retrouvons XDDL », où il partage en temps réel des éléments de son enquête : photos floues, signalements à l’étranger, et même une prétendue localisation de Dupont de Ligonnès au Japon.
Porté par ses 1,2 million d’abonnés, il transforme cette traque en un phénomène viral, suivi par des centaines de milliers d’internautes.
Cependant, cette démarche, qualifiée de « télé-réalité criminelle », suscite rapidement des critiques pour son manque de rigueur.

Un document troublant au cœur de la controverse

Parmi les éléments partagés, un supposé acte notarié fait sensation. Ce document, diffusé en version floutée sur Instagram, suggère que Xavier Dupont de Ligonnès aurait légué un appartement à un jeune homme.
Des bribes de texte mentionnent le nom du fugitif, des signatures de notaires et un cachet officiel, alimentant les spéculations.

Aqababe, loin de clarifier, attise l’engouement avec un commentaire énigmatique : « Dis bien merci ».
Pourtant, une enquête du journal Libération révèle que l’acte est un faux : l’un des notaires cités n’était pas en activité à la date indiquée, et ce dernier a donc saisi la justice.

Le notaire victime du faux acte notarié porte plainte

Dans le sillage de la controverse autour du faux acte notarié diffusé par Aqababe, l’un des notaires cités dans le document a décidé effectivement d’agir en justice.
Ce professionnel, dont le nom apparaissait sur l’acte falsifié, aurait donc saisi le procureur. Il a constaté qu’il n’était pas en activité à la date mentionnée sur le document, révélant ainsi la supercherie.
Cette plainte souligne les conséquences graves de la diffusion de fausses informations, même dans le cadre d’une enquête autoproclamée.

Un streamer victime d’un cyberharcèlement injustifié

La situation prend une tournure dramatique lorsque la version non floutée de ce faux acte notarié circule sur les réseaux.
Elle révèle le nom complet et l’adresse d’un streamer grenoblois, connu sous le pseudo FlynnWinch.
Présenté à tort comme bénéficiaire du legs, cet homme, sans lien avec Dupont de Ligonnès, devient la cible d’un déferlement de haine en ligne.

Des internautes sonnent à sa porte, d’autres perturbent ses lives sur Twitch.
En quelques heures, sa vie bascule, victime d’une rumeur alimentée par un document falsifié et la viralité incontrôlée des réseaux sociaux.

Le procureur de Nantes et l’avocat d’Aqababe réagissent

Face à l’emballement, le procureur de Nantes publie le 28 avril 2025 un communiqué cinglant, déclarant qu’ »aucun élément factuel et vérifiable » n’a été transmis aux autorités.
Aqababe, mis en cause, assure que les documents seront bientôt remis, mais la crédibilité de son enquête s’effrite.

Son avocat, interrogé par CheckNews, défend son client, affirmant qu’il n’avait « aucune intention de nuire » et qu’il a partagé ces éléments dans un canal privé pour éviter les dérives. Une justification fragile, tant la diffusion de contenus non vérifiés a eu des conséquences graves.

Les dangers des enquêtes participatives en ligne

Cette affaire met en lumière les risques des initiatives numériques menées sans encadrement.
Si la communauté d’Aqababe a permis de mobiliser des milliers de personnes, elle a aussi amplifié la désinformation et causé un préjudice réel à un innocent.
La facilité avec laquelle un faux document peut déclencher une vague de cyberharcèlement rappelle l’urgence de réguler ces pratiques.

Alors que les réseaux sociaux amplifient les rumeurs, la responsabilité des influenceurs dans la gestion de leurs publications devient un enjeu crucial.

Si vous avez été témoin ou victime de cyberharcèlement lié à des rumeurs en ligne, partagez votre expérience en commentaire pour enrichir le débat.

Crédits Photo : Capture d'écran/TPMP



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