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Gisèle Pelicot attaque Paris Match pour photos volées

Actualités Affaires criminelles
Temps de lecture : 3 minutes

Une plainte contre Paris Match pour atteinte à la vie privée

Je vous invite à analyser une affaire judiciaire retentissante : Gisèle Pelicot, figure emblématique du combat contre les violences sexuelles, a engagé une action en justice contre l’hebdomadaire Paris Match pour la publication de photographies prises sans son consentement.

Cette démarche, annoncée le 29 avril 2025, fait suite à la diffusion de clichés jugés intrusifs, ravivant le débat sur le respect de la vie privée et le consentement.

Des photographies publiées sans autorisation

Le 17 avril 2025, Paris Match a publié sept photographies de Gisèle Pelicot, montrant la septuagénaire accompagnée d’un homme présenté comme son nouveau compagnon, dans les rues de l’Île-de-Ré, où elle réside désormais.
Ces images, qualifiées de « photos volées » par ses avocats, ont été prises à son insu, sans qu’aucune autorisation préalable n’ait été demandée.
Selon Me Antoine Camus, cette publication constitue une « atteinte intolérable au respect de la vie privée et à l’image de Gisèle Pelicot »

L’hebdomadaire avait été averti par une mise en demeure avant la parution, mais n’y a pas répondu.

Un combat ancré dans la question du consentement

Gisèle Pelicot s’est imposée comme une icône féministe lors du procès des viols de Mazan, entre septembre et décembre 2024.
Pendant une décennie, elle a subi des viols orchestrés par son ex-mari, Dominique Pelicot, qui la droguait pour permettre à une cinquantaine d’hommes de l’agresser. En refusant le huis clos lors du procès, elle a voulu que la « honte change de camp », un message qui résonne dans cette nouvelle affaire. Ses avocats, Antoine Camus et Stéphane Babonneau, soulignent :

Il est encore une fois question ici de consentement et de libre arbitre : deux principes fondamentaux que Paris Match a cru pouvoir ignorer en privant unilatéralement Gisèle Pelicot de la maîtrise de ce qu’elle déciderait de partager ou non sur sa vie privée.

Une action judiciaire aux enjeux symboliques

L’affaire sera examinée le 11 juin 2025 à 13h30 par le tribunal judiciaire de Nanterre.
Gisèle Pelicot réclame 30 000 euros de dommages et intérêts et exige que la condamnation, si elle est prononcée, soit publiée en une du magazine. Cette plainte s’inscrit dans une volonté affirmée de protéger son intimité, comme l’explique Me Camus :

À chaque fois que l’intimité de la vie privée de notre cliente sera atteinte, on va réagir et faire condamner

Son fils, David, a appelé au boycott de Paris Match, dénonçant une violation du consentement, un écho direct au calvaire vécu par sa mère.

Une reconstruction entravée par les médias

Depuis la fin du procès, Gisèle Pelicot s’efforce de reconstruire sa vie loin des projecteurs.
Elle travaille sur un livre, prévu pour janvier 2026, afin de raconter son histoire avec ses propres mots.
Me Camus a démenti les allégations de Paris Match selon lesquelles elle aurait signé un contrat avec HBO pour une adaptation cinématographique, précisant :

Aujourd’hui elle se reconstruit et se concentre sur son livre pour garder le contrôle de son histoire.

La publication des photos, accompagnées d’une équipe vidéo professionnelle dans certaines images, a été vécue comme une nouvelle intrusion, amplifiée par l’absence de communication préalable du magazine.

Un précédent et une indignation collective

Ce n’est pas la première fois que Paris Match est pointé du doigt par l’entourage de Gisèle Pelicot. Lors du procès, l’hebdomadaire avait publié une photo de son mariage avec Dominique Pelicot, déjà perçue comme une atteinte à sa vie privée.
L’indignation s’est également exprimée sur les réseaux sociaux, où des voix ont qualifié l’attitude du magazine de « scandaleuse », rappelant les 3 000 photos et vidéos prises à son insu durant son calvaire.

Cette affaire met en lumière les tensions entre liberté de la presse et respect de la vie privée, dans un contexte où le consentement est au cœur du combat de Gisèle Pelicot.

Si vous pensez que la vie privée des victimes doit être mieux protégée, partagez votre opinion ou votre expérience dans les commentaires ci-dessous.

Crédits photo : CHRISTOPHE SIMON / AFP



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