La cote de popularité de Macron rebondit : pourquoi son influence peut tout changer en 2027
Je vous propose d’analyser ensemble les raisons de la récente remontée de la cote de popularité d’Emmanuel Macron, un phénomène qui pourrait redessiner les contours de l’élection présidentielle de 2027.
Selon le dernier sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche publié en avril 2025, 26% des Français se disent satisfaits de l’action du président, un chiffre stable après une hausse notable de 5 points en mars, passant de 21% à 27%.
Cette embellie, bien que fragile, confère à Macron une influence croissante dans un paysage politique fragmenté.
Pourquoi cette cote de popularité retrouve-t-elle des couleurs, et surtout, qui pourrait en bénéficier ou en souffrir ?
Un regain porté par les crises internationales
Le contexte géopolitique tendu, marqué par la guerre en Ukraine et les menaces de guerre commerciale initiées par les États-Unis, a permis à Macron de se repositionner comme un leader sur la scène internationale.
Le sondage Ipsos note une hausse de 16 points des préoccupations des Français pour les « crises internationales », désormais troisième priorité (33%) derrière le pouvoir d’achat (46%) et l’avenir du système social (37%).
Cette visibilité a dopé sa cote de popularité, notamment auprès des sympathisants écologistes (+9 points), socialistes (+8 points) et des Républicains (+6 points). En adoptant une posture de chef d’État « au-dessus de la mêlée », Macron capitalise sur ce que les analystes appellent « l’effet de distinction », qui le place en surplomb des querelles politiques nationales.
Une influence décisive pour 2027
À deux ans de la présidentielle, la cote de popularité de Macron, bien que modeste, lui offre une capacité d’influence non négligeable.
En tant que président sortant, son soutien pourrait propulser un candidat du bloc central, notamment Édouard Philippe, qui bénéficie d’une popularité solide (44% d’opinions favorables selon Ipsos en 2022).
Philippe, perçu comme un successeur naturel, pourrait tirer parti de l’appui de Macron pour consolider sa position face à des concurrents comme Gabriel Attal, dont la cote d’avenir, bien que forte, reste inférieure.
À l’inverse, un soutien explicite de Macron pourrait paradoxalement fragiliser un candidat en raison de son impopularité persistante auprès de certains électorats, notamment les sympathisants de gauche (79% des Insoumis et 76% des socialistes le jugent mauvais président, selon Odoxa).
Qui pourrait être torpillé ?
La montée en puissance de Macron dans les sondages pourrait compliquer la stratégie de figures comme Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui dominent les cotes d’avenir avec respectivement 33% et 34% de satisfaits.
Le Rassemblement National, malgré une base électorale solide, pourrait voir son élan freiné si Macron parvient à fédérer le centre et la droite modérée autour d’un candidat fort. De même, à gauche, Jean-Luc Mélenchon et les leaders écologistes, déjà en difficulté pour s’imposer, risquent d’être marginalisés si Macron mobilise l’électorat centriste et socialiste contre l’extrême droite.
François Bayrou, avec une cote de popularité en berne (24%, -3 points), apparaît également vulnérable, son image de Premier ministre étant éclipsée par celle du président.
Les limites de cette embellie
Malgré ce regain, la cote de popularité de Macron reste précaire. Avec 73% d’opinions défavorables selon le baromètre Odoxa d’avril 2025, le président est loin de reconquérir la confiance des Français.
Les préoccupations domestiques, comme le pouvoir d’achat, continuent de dominer les esprits, et les critiques sur sa gestion intérieure persistent. De plus, sa popularité s’érode auprès des catégories modestes et intermédiaires, un électorat clé pour 2027.
Cette dynamique suggère que son influence, bien que réelle, pourrait être à double tranchant : un soutien de Macron pourrait autant galvaniser qu’aliéner.
En conclusion, la cote de popularité d’Emmanuel Macron, bien qu’en légère hausse, redonne au président une marge de manœuvre pour façonner la course à 2027.
Son soutien pourrait faire décoller un candidat comme Édouard Philippe tout en compliquant les ambitions du RN et de la gauche radicale.
Cependant, dans un climat de défiance généralisée, chaque mouvement de Macron sera scruté et pourrait se retourner contre lui.
