Saisie des téléphones portables : Darmanin durcit la lutte contre les consommateurs de drogues
Je t’invite à explorer une décision qui fait déjà couler beaucoup d’encre aujourd’hui, 24 avril 2025 : Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a annoncé il y a quelques minutes, à 11h22 précisément, qu’il enverra :
dans les prochaines heures une circulaire à l’ensemble des Procureurs de la République pour systématiser la saisie des téléphones portables des consommateurs de drogues.
Une mesure choc, qui s’inscrit dans une lutte acharnée contre le narcotrafic, mais qui soulève aussi pas mal de questions.
Analysons ensemble ce que ça implique, entre répression, efficacité et zones d’ombre, avec une petite touche d’humour pour ne pas trop se prendre la tête – après tout, perdre ton téléphone, ça peut faire mal, mais en rire, ça fait du bien !
Une mesure née à Bayonne, généralisée à toute la France
Tout commence avec une expérimentation menée par le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier.
Depuis un moment, il a mis en place une stratégie plutôt radicale : saisir et confisquer les téléphones portables des consommateurs de drogues lorsqu’il est prouvé que l’appareil a servi à contacter un dealer, souvent via des messageries cryptées.
Darmanin, séduit par l’idée, a décidé d’étendre cette pratique à l’échelle nationale.
Je vais donner une instruction, une circulaire cet après-midi à tous les procureurs de la République de France
a-t-il déclaré ce matin sur franceinfo, ajoutant que les consommateurs et vendeurs pris en flagrant délit « non seulement paieront l’amende forfaitaire que nous avons mise en place, mais par ailleurs se verront saisir leur téléphone portable ».
L’objectif ? Frapper là où ça fait mal.
Selon le procureur de Bayonne, les trafics de drogue s’appuient de plus en plus sur des réseaux cryptés, surnommés « Ubershit » ou « Ubercoke ».
Ton smartphone, cet objet que tu chéris tant (avoue, tu paniques rien qu’à l’idée de le perdre), devient une arme dans les mains des dealers… et une cible pour la justice.
En le saisissant, on coupe un maillon essentiel de la chaîne. Mais est-ce vraiment aussi simple que ça ?
Les narcocriminels s’en prennent aux prisons et aux agents pénitentiaires parce que nous tapons là où ça fait mal. Le temps de l’impunité est terminé. pic.twitter.com/UZgByHUjVt
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 24, 2025
Pourquoi les téléphones portables ? Une stratégie qui vise le portefeuille
Darmanin est clair : pour lui, la saisie des téléphones portables est plus dissuasive qu’une simple poursuite judiciaire.
La saisie de manière générale, la saisie d’argent, la saisie de voitures, la saisie de téléphones, la saisie de vos objets est parfois plus dissuasive qu’une poursuite judiciaire
a-t-il expliqué.
Et il n’a pas tort sur un point : ton téléphone, c’est un peu une extension de toi. Photos, messages, applis… tout est dedans. Le perdre, c’est comme perdre une partie de ta vie (et de ton budget, vu le prix des smartphones aujourd’hui !).
Mais il y a un autre aspect à cette stratégie : l’argent.
La loi permet déjà de vendre les biens saisis – téléphones, voitures, motos – avant même une condamnation définitive.
En clair, ton iPhone dernier cri pourrait finir sur Leboncoin avant que tu aies pu dire « mais je suis innocent ! ».
Cette mesure s’inscrit dans une logique plus large de Darmanin, qui, depuis qu’il est ministre de la Justice, insiste pour « frapper au portefeuille » les réseaux criminels et leurs clients.
En janvier 2025, il avait déjà demandé aux procureurs de prioriser les saisies de biens et la traque des flux financiers pour lutter contre le narcotrafic. Aujourd’hui, il passe à la vitesse supérieure en ciblant directement les consommateurs.
Une répression assumée… mais à quel prix ?
Le procureur de Bayonne, à l’origine de cette expérimentation, défend une « répression plus assumée de l’usage des stupéfiants et des consommateurs ».
Concrètement, si tu te fais attraper avec un peu de cannabis ou autre, ton téléphone sera saisi et confisqué, soit dans le cadre d’une mesure alternative aux poursuites, soit via une ordonnance pénale ou un jugement.
L’idée, c’est de te responsabiliser : en achetant de la drogue, tu alimentes un système qui cause des violences, des règlements de comptes, et des drames.
Une campagne du ministère de l’Intérieur, lancée en février 2025, le disait d’ailleurs sans détour :
Chaque jour, des personnes payent le prix de la drogue que vous achetez.
Mais soyons honnêtes, cette mesure ne va pas sans poser de questions.
D’abord, sur le plan légal : est-ce vraiment proportionné de saisir un téléphone pour une simple consommation ?
Ensuite, sur le plan pratique : comment prouver que ton téléphone a été utilisé pour contacter un dealer ? Et si tu es juste un utilisateur occasionnel, est-ce que ça justifie de te priver d’un outil aussi essentiel ?
Sans parler des dérives possibles : imagine un policier un peu zélé qui décide de saisir ton téléphone juste parce que tu avais l’air suspect… Flippant, non ?
Une goutte d’eau face à un océan de problèmes
Darmanin mise gros sur cette saisie des téléphones portables, mais est-ce vraiment la solution miracle ?
Le narcotrafic, c’est un monstre à plusieurs têtes.
En 2023, les autorités françaises ont saisi 23,5 tonnes de cocaïne, contre 4,1 tonnes en 2010, preuve que le problème ne fait que grossir.
Et les consommateurs ? En 2024, les infractions liées à l’usage de stupéfiants ont augmenté de 10 %, et celles liées au trafic de 6 %. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : réprimer les consommateurs, c’est bien, mais ça ne s’attaque qu’à une partie du problème.
Les trafiquants, eux, sont des pros de l’adaptation. Si les messageries cryptées deviennent trop risquées, ils trouveront autre chose – des pigeons voyageurs, peut-être ? 🤭😁 (Bon, j’exagère, mais tu vois l’idée.)
Et puis, il y a la question des moyens. En janvier 2025, des magistrats et enquêteurs dénonçaient déjà un manque criant de ressources pour lutter contre la criminalité financière liée au narcotrafic.
Saisir des téléphones, c’est une chose, mais sans une stratégie globale – plus de prévention, plus d’éducation, plus de moyens pour la justice – ça risque de ressembler à un pansement sur une jambe de bois.
Et toi, qu’en penses-tu ?
Alors, cette mesure, tu la vois comme un coup de génie ou un coup dans l’eau ?
D’un côté, on peut comprendre l’idée : responsabiliser les consommateurs, perturber les réseaux, taper là où ça fait mal.
De l’autre, ça sent un peu la surenchère répressive, dans un contexte où Darmanin semble vouloir multiplier les annonces choc pour marquer des points.
Entre nous, perdre ton téléphone pour un joint, c’est un peu comme se faire couper un bras pour une égratignure, non ?
Mais peut-être que ça te fera réfléchir la prochaine fois que tu penseras à acheter un petit sachet…
En attendant de voir les effets concrets de cette circulaire, une chose est sûre : le débat est loin d’être clos.
Et toi, si tu te faisais saisir ton téléphone, tu ferais quoi ? Tu supplierais le policier, ou tu te mettrais à écrire des lettres à l’ancienne pour commander ta prochaine dose ?
Allez, je te laisse y penser !