Roblox : quand un jeu pour enfants devient le théâtre de tueries de masse
Savais-tu que Roblox, ce terrain de jeu virtuel où les enfants construisent des maisons en bonbons et élèvent des licornes, cache un côté bien plus sombre ?
Pendant que certains gamins s’amusent à créer des mondes féeriques, d’autres s’adonnent à des activités carrément morbides : ils recréent des tueries de masse.
Je t’invite à analyser ensemble ce phénomène qui donne des frissons…
Roblox, un terrain de jeu pas si innocent
Roblox, c’est quoi au juste ?
Pas vraiment un jeu, mais plutôt une immense plateforme où des millions d’utilisateurs, souvent très jeunes, laissent libre cours à leur imagination.
On y construit des mondes, on y partage des aventures, on y explore des univers interactifs.
Bref, un paradis numérique pour les mômes… du moins, en théorie.
Parce que depuis quelque temps, un mouvement glauque a pris ses quartiers sur la plateforme : des utilisateurs recréent des fusillades de masse bien réelles, comme celles qui ont marqué l’histoire des États-Unis.
Imagine un peu : pendant que ton petit cousin construit un château en Lego virtuel, d’autres jouent à simuler des drames qui ont brisé des vies.
Columbine et Uvalde en version pixels
Évaluons ensemble l’ampleur du problème.
Sur Roblox, certaines cartes te transportent directement devant Columbine High School, théâtre de la fusillade du 20 avril 1999, ou encore face à Robb Elementary School à Uvalde, où une tragédie a eu lieu le 24 mai 2022.
Ces lieux, tristement célèbres, sont reconstitués avec une précision effrayante : les couloirs, les murs, les dialogues… tout y est, jusqu’aux slogans haineux scandés par des avatars.
Le but ? Simuler ces tueries.
Derrière ces créations, une communauté qui ne cache pas ses intentions, avec un nom qui en dit long : Active Shooter Studios (A.S.S).
Leur objectif est clair : reproduire l’horreur en version numérique, sans filtre ni morale.
Un réseau bien huilé pour propager l’horreur
Ces reconstitutions ne se cantonnent pas à Roblox. Les créateurs s’organisent via un Discord privé où ils échangent des liens, des vidéos et des astuces pour contourner les interdictions.
Sur TikTok, des extraits de ces simulations morbides circulent, souvent relayés pour attirer de nouveaux joueurs.
Reddit joue aussi un rôle clé : les utilisateurs y partagent des conseils pour retrouver des serveurs bannis ou accéder à des jeux via des liens privés.
Même YouTube est de la partie, avec des vidéos qui servent de vitrine pour promouvoir ces simulations.
Par exemple, une vidéo repérée sur le Discord d’A.S.S. met en scène la fusillade de Virginia Tech de 2007, avec des extraits qui attirent les curieux vers ces cartes macabres.
Un rapport de l’ADL (Anti-Defamation League) tire la sonnette d’alarme : ces cartes ne sont pas là pour informer ou sensibiliser.
Elles sont conçues pour imiter les tueries avec un réalisme dérangeant, allant jusqu’à inclure des détails graphiques et gores.
Selon l’ADL :
ces cartes d’A.S.S. ne sont pas de simples jeux ; elles sont des reproductions détaillées et graphiquement dérangeantes de fusillades de masse réelles, conçues pour imiter ces événements avec une précision morbide et du gore
Pas besoin d’être un génie pour comprendre que c’est un problème majeur, surtout sur une plateforme fréquentée par des enfants.
Une modération qui patine face à l’ampleur du phénomène
Roblox, Discord, TikTok, Reddit… toutes ces plateformes jurent qu’elles agissent.
Roblox a supprimé le groupe A.S.S. et ses serveurs associés, mais à chaque fois, une nouvelle version réapparaît en quelques heures, comme une mauvaise herbe numérique.
Discord affirme avoir pris des mesures avant même qu’on ne les alerte, en fermant serveurs et comptes liés à cette communauté. TikTok et Reddit promettent aussi de faire le ménage, mais les résultats sont loin d’être convaincants.
Avec 85 millions de joueurs quotidiens sur Roblox, dont une majorité de mineurs, la situation est plus qu’inquiétante.
On parle d’enfants exposés à des simulations d’une violence extrême, sans aucun encadrement.
Quand la culture de la violence s’invite dans le jeu
Aux États-Unis, les tueurs de masse ont acquis un statut étrange dans certains cercles : des anti-héros glorifiés, presque mythifiés. Cette fascination morbide se retrouve aujourd’hui sur Roblox, où des adolescents transforment ces drames en jeux. Pour eux, c’est une façon de jouer avec des « légendes » qu’ils ne comprennent pas vraiment.
Mais soyons honnêtes : à 12 ans, qui a l’esprit critique nécessaire pour saisir la gravité de ces événements ? Ces gamins, en recréant des tueries en 3D, participent à une banalisation de la violence, transformant un trauma collectif en divertissement.
C’est un peu comme si on faisait un jeu sur une catastrophe naturelle pour s’amuser à rejouer les pires moments.
Et toi, que peux-tu faire face à ça ?
Toi, parent ou joueur occasionnel, tu te sens peut-être démuni face à ce genre de dérives. Je te comprends, moi aussi je suis resté bouche bée en découvrant l’ampleur du phénomène.
Si tu as des enfants qui jouent sur Roblox, prends le temps de vérifier les mondes qu’ils explorent. Parle-leur de ce qu’ils voient, de ce qu’ils ressentent.
Et si tu tombes sur une de ces cartes morbides, signale-la immédiatement à la plateforme. Ça ne réglera pas tout, mais c’est un début.
Quant à Roblox et aux autres géants du net, ils doivent sérieusement revoir leur modération. Laisser des enfants jouer à simuler des tueries, c’est une ligne rouge qu’on n’aurait jamais dû franchir.
Un phénomène qui interroge notre rapport au virtuel
Ce qui se passe sur Roblox, c’est un miroir déformant de notre société. La fascination pour les armes, la glorification de la violence, l’absence de recul… tout ça se retrouve dans ces simulations. Mais ce qui me choque le plus, c’est qu’on laisse des enfants s’amuser avec des sujets aussi graves, sans aucun garde-fou. Alors, oui, Roblox reste une plateforme incroyable pour la créativité, mais elle doit aussi assumer ses responsabilités.
Je t’invite à réfléchir avec moi : jusqu’où est-on prêt à laisser aller l’imagination, quand elle bascule dans l’horreur ?
Pour moi, la réponse est claire : il est temps de poser des limites, et vite.