Ă Ivry-sur-Seine, la moisissure envahit les HLM : une vie infernale pour les habitants
Je tâinvite Ă pĂ©nĂ©trer dans un univers oĂč les murs ne sont plus des refuges, mais des ennemis silencieux.
Ă Ivry-sur-Seine, dans la rĂ©sidence sociale La SabliĂšre, la moisissure sâest installĂ©e comme une invitĂ©e indĂ©sirable, transformant le quotidien des habitants en un combat de chaque instant.
Ces locataires, coincĂ©s dans des HLM oĂč lâhumiditĂ© rĂšgne en maĂźtre, ne demandent quâune chose : vivre dignement.
Alors, prĂȘt Ă dĂ©couvrir cette rĂ©alitĂ© qui colle Ă la peau, mais pas aux murs ?
Quand les murs suintent et les poumons sâessoufflent
Imagine-toi, toi, dans ton petit appart, en train de scruter un mur qui, dâun coup, se met Ă ressembler Ă une Ćuvre dâart contemporaine⊠mais version champignons.
Câest ce que vit Fatoumata Foufana, une mĂšre de famille asthmatique.
Depuis que la moisissure a décidé de squatter sa chambre, elle a transformé son salon en dortoir improvisé.
Jâinstalle un matelas dans le salon. Je ne peux pas rester dormir dans cette chambre, je vais mourir
confie-t-elle. Et elle nâest pas seule. Au 2, rue Pierre-Guignois, les tĂ©moignages se multiplient, tous plus glaçants les uns que les autres.
Les murs, les plafonds, les fenĂȘtres : la moisissure est partout, comme une mauvaise blague qui sâĂ©ternise.
Depuis 2021, les locataires de cette rĂ©sidence gĂ©rĂ©e par ICF Habitat, une filiale de SNCF Immobilier, tirent la sonnette dâalarme.
Ils ont vu leurs conditions de vie se dĂ©grader Ă vue dâĆil.
Peinture neuve ? Une illusion qui sâĂ©caille en quelques semaines.
Air pur ? Un lointain souvenir. La moisissure, elle, prospÚre, et avec elle, les problÚmes de santé.
Asthme, allergies, toux chroniques : les habitants paient le prix fort dâun logement indigne.
Un ravalement de façade qui a tout empiré
Analysons ensemble lâorigine de ce fiasco. Tout commence en 2020, avec un ravalement de façade censĂ© redonner un coup de jeune Ă ces 12 bĂątiments.
Mais, surprise, ce lifting a eu lâeffet inverse. Selon un expert en assurance, les travaux auraient fragilisĂ© les joints dâĂ©tanchĂ©itĂ© des façades, les rendant aussi impermĂ©ables quâune passoire.
RĂ©sultat : lâeau sâinfiltre, lâhumiditĂ© sâinstalle, et la moisissure se rĂ©gale. Un comble pour un projet qui devait amĂ©liorer la vie des locataires !
Les habitants, eux, nâen peuvent plus.
Ils ont alerté leur bailleur, écrit des courriers, organisé des réunions. Mais les réponses se font rares, et les solutions, encore plus.
On nous promet des réparations, mais rien ne bouge
soupire un locataire. Pendant ce temps, les factures de chauffage grimpent â parce que, oui, il faut bien essayer de sĂ©cher ces murs trempĂ©s â et les nerfs sâeffilochent.
Toi, tu ferais quoi à leur place ? Perso, je serais déjà en train de camper devant le bureau du bailleur avec une pancarte !
La moisissure, un fléau sanitaire sous-estimé
Je te propose dâaller un peu plus loin. La moisissure, ce nâest pas juste une question dâesthĂ©tique ou de murs qui font la grimace.
Câest un problĂšme de santĂ© publique. Selon une Ă©tude de lâAgence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire (Anses), lâexposition prolongĂ©e Ă la moisissure peut aggraver les maladies respiratoires et dĂ©clencher des allergies.
Pour des personnes comme Fatoumata, asthmatique, câest un cauchemar quotidien. Et pourtant, les bailleurs sociaux, censĂ©s garantir des logements dĂ©cents, semblent regarder ailleurs.
Ă Ivry-sur-Seine, les locataires se sentent abandonnĂ©s. Ils ont beau signaler les infiltrations, les murs gorgĂ©s dâeau, les odeurs Ăącres, les rĂ©ponses sont souvent les mĂȘmes :
On va envoyer quelquâun.
Sauf que ce quelquâun, soit il ne vient pas, soit il passe une couche de peinture qui ne rĂ©sout rien.
Un pansement sur une jambe de bois, en somme. Et pendant ce temps, la moisissure continue son invasion, sournoise, insidieuse, comme un locataire qui ne paierait jamais son loyer.
Des locataires qui refusent de baisser les bras
Ăvaluons ensemble la force de ces habitants. Car, malgrĂ© tout, ils ne se laissent pas abattre. Certains ont pris les choses en main, en contactant des associations comme la ConfĂ©dĂ©ration nationale du logement (CNL) pour faire valoir leurs droits.
Dâautres documentent mĂ©ticuleusement chaque dĂ©gĂąt, chaque fissure, chaque tache noire, dans lâespoir que leur dossier finisse par peser assez lourd pour faire bouger les choses.
Ils se battent, seuls, face à un géant du logement social qui semble avoir oublié sa mission : offrir un toit digne à ceux qui en ont besoin.
Toi, tu les vois, ces hĂ©ros du quotidien ? Parce que, franchement, il faut du courage pour continuer Ă vivre dans un appart oĂč chaque inspiration est un risque.
Ils mĂ©ritent mieux quâun bailleur qui joue Ă lâautruche et des murs qui suintent. Ils mĂ©ritent quâon parle dâeux, quâon relaie leur combat, quâon fasse assez de bruit pour que quelquâun, quelque part, se dĂ©cide enfin Ă agir.
Et maintenant, on fait quoi ?
Alors, toi qui lis ça, confortablement installĂ© (jâespĂšre) dans un appart sans moisissure, tu te demandes peut-ĂȘtre ce que tu peux faire.
DĂ©jĂ , partager cette histoire, câest un bon dĂ©but. Faire connaĂźtre la situation de ces locataires, câest leur donner une voix.
Ensuite, si tu veux aller plus loin, renseigne-toi sur les associations qui soutiennent les locataires, comme la CNL. Et si, par malheur, tu vis toi aussi dans un logement indigne, nâhĂ©site pas Ă te rapprocher dâun avocat spĂ©cialisĂ© ou dâune association. Parce que, crois-moi, tu nâes pas seul, et la moisissure, elle, nâa pas le droit de gagner.
Je tâinvite Ă garder un Ćil sur Ivry-sur-Seine.
Cette histoire, elle nâest pas finie. Les locataires de La SabliĂšre continuent de se battre, et nous, on doit continuer de les soutenir. Parce quâun logement, ce nâest pas juste quatre murs et un toit. Câest un refuge, un cocon, un endroit oĂč lâon devrait pouvoir respirer sans crainte. Et ça, personne ne devrait avoir Ă le nĂ©gocier.