Boulangeries 1er mai

Pourquoi les boulangeries risquent de fermer leurs portes le 1er mai en France

Emploi Le Saviez-vous ? Vie & Société
Temps de lecture : 4 minutes

1er mai : les boulangeries françaises face au risque de fermeture

Je t’invite Ă  analyser ensemble une affaire qui sent le pain chaud mais risque de laisser un goĂ»t amer : le 1er mai, jour de la FĂȘte du Travail, pourrait bien forcer les boulangeries françaises Ă  baisser le rideau.
Oui, toi qui savoures ta baguette croustillante, prépare-toi à découvrir pourquoi ce jour férié unique en son genre fait trembler les artisans du fournil.
Entre lois floues, amendes salées et une tradition française en péril, cette histoire a de quoi te faire lever les yeux de ton croissant.

Un jour férié pas comme les autres

En France, le 1er mai n’est pas juste un jour fĂ©riĂ© oĂč l’on parade avec du muguet.
C’est le seul jour oĂč, selon le Code du travail, aucun salariĂ© ne doit pointer au boulot, toutes professions confondues.
Enfin, presque. Comme le précise service-public.fr :

seul le 1er mai est obligatoirement chÎmé pour tous les salariés (toutes entreprises et catégories confondues).

Une rÚgle gravée dans le marbre, mais qui, dans les faits, ressemble plus à une pùte mal pétrie.
Pourquoi ? Parce que certaines activités, comme les hÎpitaux ou les transports publics, peuvent continuer à fonctionner. Mais les boulangeries, elles, se retrouvent dans un pétrin juridique.

Quand les fournils se rebellent

Évaluons ensemble la situation. Jusqu’à rĂ©cemment, personne ne se posait vraiment la question.
Les boulangers ouvraient leurs boutiques le 1er mai, les salariés étaient payés double, les clients repartaient avec leur pain frais, et tout le monde était content.

Jusqu’à l’an dernier, personne ne s’était posĂ© la question. On avait toujours travaillĂ©, les gens sont payĂ©s double, tout le monde Ă©tait content, et les clients consomment ce jour-lĂ 

confie Dominique Anract, prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration nationale de la boulangerie, Ă  l’AFP.

Mais en 2024, patatras !
Cinq boulangeries en VendĂ©e se sont fait Ă©pingler par l’inspection du travail pour avoir fait travailler leurs employĂ©s ce jour-lĂ .

Résultat ?
Des amendes de 750 euros par salariĂ©, et mĂȘme 1 500 euros si le salariĂ© est mineur.

Aïe, ça pique plus qu’une baguette mal cuite.

Une loi plus floue qu’une pñte sans levain

Analysons ensemble ce qui cloche. La loi française, en bonne bureaucrate, adore les zones grises.
Le Code du travail, chapitre III, ne donne pas de liste claire des activités qui doivent absolument rester ouvertes le 1er mai.
Les boulangeries, elles, s’appuyaient sur une vieille dĂ©rogation de 1986, signĂ©e par une certaine Madame Aubry.
Cette position ministĂ©rielle laissait entendre que les boulangers pouvaient employer des salariĂ©s ce jour-lĂ , surtout s’ils avaient dĂ©jĂ  une dĂ©rogation pour le repos dominical.
Mais en 2006, la Cour de cassation a mis un coup de rouleau à pùtisserie sur cette rÚgle, la déclarant obsolÚte.

Depuis, c’est le flou artistique. Et quand les inspecteurs du travail ont dĂ©barquĂ© en VendĂ©e en 2024, ils n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  sortir le carnet de contraventions.

Des exceptions au compte-gouttes

Je te propose de regarder les rares cas oĂč une boulangerie pourrait Ă©chapper Ă  la rĂšgle.
Selon la ConfĂ©dĂ©ration nationale de la boulangerie, une boutique qui livre des hĂŽpitaux, des prisons ou des Ehpad pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme « essentielle » et donc autorisĂ©e Ă  faire travailler ses salariĂ©s le 1er mai.
Idem pour la seule boulangerie d’une petite commune, oĂč l’absence de pain frais pourrait provoquer une rĂ©volte digne d’une comĂ©die de MoliĂšre.
Mais pour les autres ? Nada. Seuls les patrons ou les membres de la famille non salariés peuvent mettre la main à la pùte.
Imagine ton boulanger prĂ©fĂ©rĂ©, tout seul derriĂšre son comptoir, essayant de servir une file de clients affamĂ©s. Pas franchement l’idĂ©e du siĂšcle.

Le gouvernement Ă  la rescousse (ou presque)

Bonne nouvelle, toi qui rĂȘves de ta baguette du 1er mai : la ministre du Travail, Catherine Vautrin, a entendu le cri du cƓur des boulangers.

Je m’engage Ă  soutenir les initiatives parlementaires qui feront Ă©voluer la loi et permettront aux salariĂ©s des boulangeries de travailler le 1er mai s’ils le souhaitent

a-t-elle déclaré sur France 2.
Des députés planchent déjà sur une proposition de loi pour clarifier tout ça.

Ça fait partie de ces contraintes qui mĂ©ritent d’ĂȘtre desserrĂ©es

ajoute-t-elle, avec un pragmatisme qui donne envie de lui offrir une brioche.
Mais attention, on n’est pas encore sortis du four. En attendant, la ConfĂ©dĂ©ration nationale conseille aux boulangers de jouer la prudence et de ne pas faire travailler leurs salariĂ©s, sous peine de se retrouver avec une amende plus salĂ©e qu’une fougasse aux olives.

Et toi, tu en penses quoi ?

Je t’invite Ă  rĂ©flĂ©chir avec moi. D’un cĂŽtĂ©, le 1er mai est une conquĂȘte sociale, un jour oĂč l’on cĂ©lĂšbre les travailleurs en leur offrant un repos bien mĂ©ritĂ©.
De l’autre, priver les Français de leur pain frais, c’est un peu comme leur demander de renoncer Ă  leur cafĂ© du matin. SacrilĂšge ! Sans parler des salariĂ©s qui, payĂ©s double, pourraient ĂȘtre ravis de bosser ce jour-lĂ .
Alors, doit-on assouplir la loi pour sauver nos boulangeries, ou respecter la tradition du repos obligatoire ?
Une chose est sĂ»re : cette histoire montre Ă  quel point la France reste attachĂ©e Ă  ses traditions, qu’il s’agisse de pain croustillant ou de droits des travailleurs. E

t toi, tu choisirais quoi : une baguette ou une journée de farniente ?

Une tradition française en danger ?

Analysons ensemble l’impact Ă©conomique. Dominique Anract estime que fermer toutes les boulangeries le 1er mai, c’est priver le secteur de 70 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 10 millions de taxes pour l’État. Pas nĂ©gligeable, surtout quand on sait que la baguette est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Laisser les boulangeries fermer, c’est un peu comme dire adieu à une partie de l’ñme française.

Et franchement, toi, tu imagines un 1er mai sans ta viennoiserie préférée ? Moi, je vote pour une réforme, ne serait-ce que pour éviter une crise nationale de manque de croissants.



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