La nature pourrait-elle effacer toute trace humaine en un clin dâĆil ?
Tu te demandes peut-ĂȘtre ce quâil adviendrait de nos villes, de nos routes, de nos selfies gravĂ©s sur des disques durs si lâhumanitĂ© faisait ses valises du jour au lendemain ?
Jâai eu la mĂȘme pensĂ©e un soir, en regardant une sĂ©rie post-apo, un bol de popcorn sur les genoux. (je sais je sais…ça ne va pas m’arranger pour le rĂ©gime que je n’ai pas encore commencĂ© đ)
Et si la nature décidait de tout effacer, comme une grande ménageuse cosmique ?
Je tâinvite Ă analyser ensemble cette question fascinante : combien de temps faudrait-il pour que la nature efface toute trace humaine ?
Spoiler : ça va plus vite que tu ne le crois, et moi, ça me donne presque le vertige.
Une question qui titille lâimagination
Combien de temps faudrait-il Ă la nature pour effacer toutes traces dâune humanitĂ© disparue ?
Cette question, elle remue. Imagine : plus un seul humain sur Terre. Nos gratte-ciel, nos ponts, nos stades de foot⊠tout ça laissĂ© Ă lâabandon. Est-ce que la nature va galĂ©rer Ă reprendre ses droits, ou est-elle plus balĂšze quâon ne le pense ?
Eh bien, accroche-toi, parce que nos crĂ©ations, si impressionnantes soient-elles, ne sont pas aussi Ă©ternelles quâon aime le croire.
Des constructions avec une date dâexpiration
Tu sais, moi, quand je passe sous un viaduc ou devant un immeuble flambant neuf, je me dis parfois :
Wow, câest du solide, ça va durer des siĂšcles.
Erreur monumentale ! Nos bùtiments modernes, aussi high-tech soient-ils, sont conçus avec une durée de vie limitée.
ValĂ©rie LâHostis, experte en matĂ©riaux et adjointe au directeur des programmes Ănergie du CEA, le dit sans dĂ©tour dans un article de Sciences et Avenir publiĂ© en 2023 :
Les archéologues du futur, dans 2000 ans, ne retrouveront rien de nos édifices à nous. Parce que nous les construisons avec une date de péremption.
Prends le viaduc de Millau, ce chef-dâĆuvre dâingĂ©nierie française. Il est bĂąti pour tenir 120 ans.
Et encore, câest si on lâentretient comme un bijou. Sans humains pour passer le balai, la corrosion, les fissures et les intempĂ©ries feront leur job en un rien de temps.
Pareil pour les immeubles dâhabitation des annĂ©es 70 : ils Ă©taient calibrĂ©s pour 50 ans. Aujourdâhui, beaucoup sont dĂ©jĂ sur le point dâĂȘtre dĂ©molis. La nature nâaura quâĂ donner un petit coup de pouce pour que tout sâeffondre, comme un chĂąteau de cartes oubliĂ© sous la pluie.
Pourquoi nos bĂątiments sont si fragiles ?
Tu te demandes peut-ĂȘtre pourquoi on construit des trucs aussi Ă©phĂ©mĂšres.
Câest une question de normes et de fonctions.
Nos ouvrages modernes sont spĂ©cialisĂ©s : un pont doit porter des voitures, un silo doit confiner des grains, un monument doit ĂȘtre joli.
DĂšs quâune fissure apparaĂźt ou que les normes changent, on dĂ©monte et on recommence.
Compare ça aux pyramides Ă©gyptiennes ou aux aqueducs romains, qui misaient sur la masse et des matĂ©riaux ultra-rĂ©sistants. Nous, on est plus dans une logique de consommation rapide, mĂȘme pour nos gratte-ciel. RĂ©sultat ? Sans entretien, la nature efface toute trace humaine en quelques dĂ©cennies Ă peine.
Imagine une ville comme Paris sans habitants. En 20 ans, les plantes grimpantes envahissent les façades, les racines fissurent lâasphalte, et les inondations rouillent les structures mĂ©talliques. En un siĂšcle, la plupart des immeubles sont en ruines.
En 500 ans, il ne reste que des monticules méconnaissables. Moi, ça me fait bizarre de penser que la Tour Eiffel pourrait un jour ressembler à un tas de ferraille avalé par la végétation.
Et toi, tâen penses quoi ?
Les déchets nucléaires : nos traces les plus tenaces
Bon, dâaccord, tout ne disparaĂźt pas si vite.
Il y a un truc qui pourrait rĂ©sister Ă lâĂ©preuve du temps : nos dĂ©chets nuclĂ©aires. Oui, ces machins quâon planque sous terre pour ne plus y penser.
ValĂ©rie LâHostis explique que les dispositifs de stockage, comme ceux dĂ©veloppĂ©s au CEA, sont conçus pour durer des millions dâannĂ©es. On parle de âpoupĂ©es russesâ : une matrice de verre pour les radionuclĂ©ides, de lâacier inoxydable, un tunnel mĂ©tallique, le tout enterrĂ© Ă 500 mĂštres dans de lâargile choisie avec soin.
LâidĂ©e, câest que quand ces barriĂšres cĂ©deront, la radioactivitĂ© sera dĂ©jĂ inoffensive. Mais en attendant, ces bunkers souterrains pourraient bien ĂȘtre les derniĂšres traces humaines sur Terre.
Câest presque ironique, non ? Nos plus beaux monuments sâeffacent en un clin dâĆil, mais nos ordures radioactives jouent les stars immortelles.
Si des aliens dĂ©barquent dans un million dâannĂ©es, ils risquent de trouver nos dĂ©chets nuclĂ©aires et de se dire :
Eh bien, ces humains avaient un sacré sens de la déco souterraine.
Et la nature dans tout ça ?
La nature, elle, nâa pas besoin de se presser pour effacer toute trace humaine.
Elle est patiente, mais diablement efficace.
Les plantes colonisent, les animaux sâinstallent, les riviĂšres reprennent leurs droits. En quelques annĂ©es, des villes entiĂšres peuvent ressembler Ă des jungles.
Pense Ă Tchernobyl : 30 ans aprĂšs lâaccident, la zone dâexclusion est devenue une rĂ©serve naturelle oĂč les loups, les cerfs et mĂȘme les ours prospĂšrent.
Sans nous, la Terre se remettrait vite Ă faire ce quâelle fait de mieux : ĂȘtre sauvage et vivante.
Moi, je trouve ça Ă la fois rassurant et un peu vexant. Rassurant, parce que ça montre que la planĂšte peut rebondir. Vexant, parce que tout ce quâon a construit, tout ce quâon trouve si important, pourrait disparaĂźtre sans laisser de trace.
Ăa remet les choses en perspective, non ?
Un futur sans nous : Ă quoi ressemblerait-il ?
Ăvaluons ensemble ce que ça donnerait, un monde oĂč la nature efface toute trace humaine.
En 1000 ans, il ne resterait presque rien de nos villes. Quelques pierres des bĂątiments les plus anciens, peut-ĂȘtre, comme Notre-Dame ou les chĂąteaux mĂ©diĂ©vaux.
Nos plastiques ? Ils se dégradent en micro-particules, mais ne disparaissent jamais vraiment, hélas.
Nos routes, nos ponts, nos gratte-ciel ? PulvĂ©risĂ©s par le temps, les tempĂȘtes et la vĂ©gĂ©tation.
Dans 10 000 ans, mĂȘme nos dĂ©chets nuclĂ©aires commenceront Ă perdre leur Ă©clat, enfouis sous des couches de sĂ©diments.
Ce qui est fou, câest que nos traces les plus durables ne seront pas celles quâon voulait laisser.
Pas nos musĂ©es, pas nos bibliothĂšques, mais des bunkers radioactifs et des dĂ©bris plastiques flottant dans les ocĂ©ans. Ăa donne envie de rĂ©flĂ©chir Ă ce quâon laisse derriĂšre nous, non ?
Moi, je me dis que je devrais peut-ĂȘtre trier un peu mieux mes poubelles, histoire de ne pas lĂ©guer un hĂ©ritage trop encombrant.
Et si on prenait soin de nos traces dĂšs maintenant ?
Cette histoire dâeffacement, ça me pousse Ă me poser des questions.
Et toi, ça te fait quoi ? Je trouve ça presque libĂ©rateur de savoir que la nature est plus forte que nos ambitions. Mais en mĂȘme temps, ça me donne envie de faire mieux, de construire des choses qui durent autrement â pas juste des bĂątiments, mais des idĂ©es, des gestes, des souvenirs.
Peut-ĂȘtre que la clĂ©, ce nâest pas de dĂ©fier la nature, mais de travailler avec elle.
Alors, la prochaine fois que tu passes devant un immeuble ou que tu jettes un Ćil Ă une vieille photo, pense à ça : tout ça pourrait disparaĂźtre plus vite quâon ne le croit.
Mais pour lâinstant, on est lĂ , et on a encore le temps de laisser une trace qui compte.
Quâest-ce que tu choisirais de prĂ©server, toi, si tu pouvais ?
Moi, je crois que je commencerais par une bonne discussion autour dâune pinte â ça ne laisse pas de ruines, mais ça fait du bien au cĆur.