Squelettes médiévaux

Une trentaine de squelettes médiévaux à Bruxelles : un chantier rue de la Régence dévoile le passé

Histoire Nature et Découverte Vie & Société
Temps de lecture : 3 minutes

Archéologie à Bruxelles : des ossements médiévaux découverts rue de la Régence


Bruxelles, ville de contrastes, nous rappelle qu’elle est aussi un livre d’histoire à ciel ouvert.
C’est sur le site rtbf.be de que je suis tombé ce matin sur cette incroyable histoire du jour !
Dans le quartier chic du Sablon, rue de la Régence, un chantier anodin de Vivaqua et de la STIB a fait surgir un trésor inattendu : une trentaine de squelettes médiévaux, vestiges d’un cimetière oublié de l’ancien hôpital Saint-Jean.

Utilisé dès 1300 jusqu’au 18e siècle, ce lieu de sépulture raconte une histoire poignante, celle des pauvres, des femmes sans refuge pour accoucher, des enfants abandonnés, mais aussi, plus tard, des nobles du quartier.
Un miroir du Bruxelles d’antan, où la misère côtoyait l’opulence.

Des os qui murmurent le passé

Dans une tranchée à peine profonde d’un mètre, Valérie Ghesquière, archéologue des musées Royaux d’Art et d’Histoire, est à l’œuvre.

Oui, là c’est une omoplate. Mais ce n’est pas la sienne. C’est un autre individu qu’il y a au-dessus

observe-t-elle, accroupie, une spatule et un pinceau à la main.
Avec des étudiants de l’ULB et de la KULeuven, elle dégage les squelettes avec une minutie chirurgicale.

On est en train de dégager petit à petit les sépultures qui apparaissent. Une par une quand c’est possible. Mais elles sont souvent recoupées les unes par les autres

explique-t-elle. Chaque os est une pièce d’un puzzle vieux de plusieurs siècles, un fragment d’histoire qu’il faut manipuler avec soin.

Un cimetière, deux visages

Ce cimetière, rattaché à l’hôpital Saint-Jean, était un refuge pour les plus démunis.

C’est intéressant parce qu’en effet, c’est une population qui est différente des cimetières paroissiaux puisqu’on a forcément des gens qui se rendent à l’hôpital, qui n’ont pas forcément les moyens d’avoir un médecin à domicile. Donc on va avoir une partie bien spécifique de la population

souligne Valérie Ghesquière.
Mais à partir du 16e siècle, le lieu attire aussi une autre clientèle. Marc Meganck, historien chez Urban Brussels, précise :

On se trouve dans le quartier du Sablon et il y a de nombreux hôtels particuliers qui sont construits, notamment le Palais d’Egmont ou encore l’hôtel de la famille des Tour et Taxis. Et il y a évidemment des familles nobles qui choisissent ce cimetière pour se faire enterrer. Donc voilà, on a vraiment un mix, je dirais, entre des populations très pauvres qui sont enterrées ici et des populations très favorisées. Ça nous raconte une certaine histoire de Bruxelles.

Faire parler les squelettes médiévaux

Une fois exhumés, ces ossements seront confiés à une anthropologue de l’Institut des Sciences Naturelles.

Faire parler des squelettes, c’est vraiment très intéressant. On peut retracer des pathologies, des maladies, des carences alimentaires. Et donc de mieux comprendre une population qui a vécu ici à Bruxelles

explique-t-on sur place. Ces analyses promettent de révéler les conditions de vie, les maux et les luttes de ces Bruxellois d’un autre temps.
Étaient-ils rongés par la malnutrition ? Souffraient-ils de maladies infectieuses ?
Chaque squelette est une fenêtre sur une époque où la médecine était rudimentaire et la survie, un combat quotidien.

Un chantier contre la montre

Les fouilles, entamées dans le cadre de travaux de réfection des canalisations et de modernisation des rails de tram, doivent s’achever rapidement.
La date butoir ? Le 25 mai, jour des 20 kilomètres de Bruxelles, dont le parcours traverse précisément cet endroit.

D’ici là, les archéologues travaillent sans relâche pour préserver ce patrimoine. Car derrière chaque os, c’est une histoire humaine qui ressurgit, un écho du passé qui rappelle que Bruxelles, sous ses airs modernes, reste une ville ancrée dans ses racines médiévales.

Une découverte qui, espérons-le, ne sera pas ensevelie sous les impératifs du progrès.


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