Un sanctuaire pour sauver les phasmes de l’île Lord Howe d’une seconde extinction
Imaginez un monde où un insecte, déclaré mort depuis des décennies, réapparaît comme par magie.
Pas une blague, pas une légende urbaine, mais une réalité qui secoue les consciences.
Les phasmes de l’île Lord Howe, ces créatures élancées qu’on croyait disparues à jamais, ont refait surface au début des années 2000. Et aujourd’hui, des zoos du monde entier, avec celui de Prague en tête de cortège, se battent pour leur offrir une seconde chance. Parce que oui, même un insecte peut devenir un symbole de résilience.
Un programme pour défier l’extinction
Le zoo de Prague n’a pas lésiné sur les moyens.
On parle d’un véritable bunker pour insectes : un bâtiment climatisé, des protocoles de désinfection dignes d’un hôpital, et une équipe qui bichonne ces phasmes comme des rockstars.
Pourquoi tant d’efforts ?
Parce que les phasmes de l’île Lord Howe, ou Dryococelus australis pour les intimes, sont aussi fragiles qu’essentiels.
Le zoo a recréé un écosystème sur mesure pour maximiser leurs chances de survie. Infections bactériennes, virus, rien ne doit venir troubler leur renaissance.
Prague n’est pas seul dans cette quête : les zoos de Londres, San Diego, et d’autres encore forment une sorte d’alliance mondiale pour protéger cet insecte unique.
Une disparition signée par des intrus
Jusqu’en 1918, l’île Lord Howe se pose comme un confetti paradisiaque entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, est le fief de ces phasmes. Ces bestioles, qui peuvent atteindre 20 cm, vivent leur vie tranquille, pollinisant ici, décomposant là, bref, jouant les piliers discrets de leur écosystème.
Jusqu’à ce qu’un navire, le SS Makambo, s’échoue.
À bord, des rats noirs. En quelques années, ces envahisseurs dévorent tout, y compris l’avenir des phasmes.
Résultat : en 1920, l’espèce est déclarée éteinte. Rideau.
Mais la nature a plus d’un tour dans son sac. Quasiment un siècle plus tard, des survivants sont repérés sur un rocher isolé près de l’île.
Un miracle ? Peut-être. Une responsabilité, surtout.
À bien des égards, pollinisation, décomposition ou simplement en guise de nourriture pour les autres animaux, ces invertébrés rendent la vie possible pour tous
explique Paige Howorth, entomologiste au zoo de San Diego. Sans ces phasmes, c’est tout un équilibre qui vacille.
Pourquoi ça nous concerne tous
On pourrait se dire : un insecte, la belle affaire.
Mais ce serait rater l’essentiel. Les phasmes de l’île Lord Howe ne sont pas juste une curiosité.
Ils incarnent la fragilité de notre planète et la possibilité de réparer nos erreurs.
Les rats qui les ont décimés ? Une métaphore des dégâts humains.
Les zoos qui les sauvent ? Une lueur d’espoir.
Ce combat, c’est celui d’une humanité qui refuse de baisser les bras face à la sixième extinction de masse. Et si Prague y croit, pourquoi pas nous ?
Chaque phasme qui survit est une victoire. Pas seulement pour l’espèce, mais pour l’idée qu’on peut encore changer la donne.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler d’un zoo qui se démène pour un insecte, ne riez pas. C’est peut-être le début d’une révolution verte.