Les expériences de mort imminente : que sait-on vraiment de ce voyage aux frontières de la vie ?
Bienvenue dans ce nouvel épisode de votre rendez-vous science et paranormal, les amis, où je décortique l’irrationnel avec un scalpel bien aiguisé.
Aujourd’hui, je vous invite à découvrir un sujet qui donne des frissons : les expériences de mort imminente, ou EMI pour les intimes.
Vous savez, ces récits où des gens frôlent la mort, voient une lumière au bout d’un tunnel, flottent au-dessus de leur corps, et reviennent transformés.
Entre science, mystère et un soupçon d’au-delà, les EMI défient tout ce qu’on croit savoir sur la conscience et la mort.
Alors, que sait-on vraiment de ces voyages aux confins de la vie ?
Accrochez-vous, on part explorer l’inconnu.
Un phénomène universel qui intrigue
Imaginez : vous êtes à deux doigts de quitter ce monde, et soudain, vous vous retrouvez à flotter au-dessus de votre corps, à traverser un tunnel sombre qui débouche sur une lumière éclatante, ou à revoir des proches disparus.
Ces récits, on les entend depuis des siècles, et ils ne sont pas rares.
Selon une étude de Jeffrey Long datant de 2014, « Les expériences de mort imminente (EMI) sont rapportées par environ 17 % de ceux qui frôlent la mort ».
On apprend également qu’en 2005, 95 % des cultures mondiales avaient déjà documenté des EMI. Ce qui frappe, c’est leur universalité.
Que vous soyez au Japon, en Italie ou dans une tribu d’Amérique du Sud, les témoignages se ressemblent : un sentiment de paix, une sortie du corps, un tunnel, une lumière.
Même des cultures aussi différentes que le Japon shintoïste et l’Italie catholique décrivent les mêmes sensations, malgré des croyances opposées.
La science face à l’indicible
Côté science, les EMI ont commencé à être prises au sérieux en 1975, grâce à Raymond Moody et son livre La vie après la vie.
Il a recueilli 150 témoignages et identifié des schémas : détachement corporel, tunnel, lumière, paix profonde.
Puis, en 1983, Bruce Greyson a créé l’échelle de Greyson, un outil avec 16 questions pour quantifier ces expériences, comme « le temps semblait-il accélérer ou ralentir ? ».
Un score supérieur à 7, et hop, vous avez une EMI officielle.
Mais expliquer ces phénomènes, c’est une autre paire de manches.
Dans les années 70-80, on pensait que l’hypoxie cérébrale – un manque d’oxygène dans le cerveau – était la clé.
Susan Blackmore, dans Dying to Live, expliquait que la vision du tunnel venait d’une défaillance du cortex visuel : la périphérie s’éteint en premier, créant cet effet de rétrécissement.
Sauf que des études plus récentes, comme celles de Sam Parnia à l’Université de New York, ont montré que des EMI surviennent même chez des patients avec une saturation en oxygène normale. Alors, on fait quoi de ça ?
Le cerveau joue-t-il les chefs d’orchestre ?
Les neurosciences ont d’autres pistes.
Quand le cerveau est en stress extrême, il libère des endorphines et de la sérotonine, ce qui pourrait expliquer l’euphorie et les visions mystiques.
Mais une découverte de 2023, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, a secoué les certitudes.
Des chercheurs de l’Université du Michigan ont observé chez des rats en arrêt cardiaque une explosion d’ondes gamma – celles associées à une conscience élevée – jusqu’à 30 secondes après l’arrêt du cœur.
L’étude AWARE II de Sam Parnia a confirmé des résultats similaires chez des humains : chez certains patients réanimés après un arrêt cardiaque, ces ondes gamma étaient particulièrement intenses pendant leur EMI.
Est-ce que cette flambée neuronale crée une hyperconscience, une sorte de réalité plus intense que notre quotidien ?
Peut-être, mais ça n’explique pas tout, notamment les récits de sorties corporelles hyper précises, comme celui de Pam Reynolds, qui a décrit son opération chirurgicale alors que son cerveau était à l’arrêt.
Et si la conscience dépassait le cerveau ?
Face à ces mystères, certains chercheurs, comme Pim van Lommel, osent des hypothèses audacieuses : et si la conscience n’était pas juste un produit du cerveau ?
L’étude AWARE a tenté de tester ça en plaçant des images visibles uniquement du plafond dans des salles de réanimation.
Si un patient en EMI pouvait les décrire, ce serait une preuve de perception extracorporelle.
Résultat : sur 2 060 arrêts cardiaques, aucun des survivants n’a vu les images.
Mais ça ne ferme pas la porte au débat. Les EMI nous poussent dans nos retranchements, entre science et métaphysique.
Elles nous rappellent que, malgré nos avancées, on ne sait pas encore comment 86 milliards de neurones créent notre monde intérieur.
Alors, gardons l’esprit ouvert : les réponses de demain se cachent peut-être dans ces questions qu’on n’ose pas encore poser.