🐟Et si les poissons migrants survivaient dans les rivières asséchées ?
Te rends-tu compte, toi qui lis ça, que sous tes pieds, dans ces rivières qu’on croit mortes, il y a des poissons qui s’accrochent ?
Pas des héros de blockbuster, non, juste des survivants discrets, des oubliés de la nature qu’on laisse crever sans un regard.
Les rivières asséchées, ces cicatrices de la sécheresse et du réchauffement climatique, ne sont pas aussi vides qu’on le pense.
Les études ichtyologiques – ouais, la science des poissons, rien de glamour mais tout de fascinant – montrent que certaines espèces adaptées tiennent bon, même quand l’eau se fait rare.
Des espèces adaptées au chaos aquatique
Prends le Clarias gariepinus, par exemple, ce poisson-chat africain qu’on appelle aussi poisson-lung.
Ce gars-là, il respire l’air avec un organe bizarre, une sorte de poumon primitif, et il peut ramper sur la terre ferme pour rejoindre une flaque quand sa rivière s’évapore.
Des études, comme celles publiées dans Nature Reviews Earth & Environment, soulignent que ces espèces adaptées aux rivières intermittentes – celles qui s’assèchent par cycles – sont des champions de la résilience.
Elles hibernent dans la boue, attendent la pluie, et hop, elles repartent comme si de rien n’était.
Mais ici, en France, on a nos propres warriors aquatiques, moins exotiques peut-être, mais tout aussi bluffants.
Une anecdote qui sent le vécu
L’autre jour, je tombe sur une histoire qui m’a scotché.
Un pêcheur du coin, appelons-le Jean, traînait ses bottes dans un coin paumé de la Drôme.
La rivière Véore, réduite à une flaque boueuse après des semaines sans pluie, n’inspirait pas grand-chose.
Et là, dans ce trou d’eau minable, il trouve un Cottus perifretum, un chabot rare, une bestiole qu’on croyait presque disparue dans le coin.
Ce poisson, avec sa tête de gremlin et son corps trapu, s’était planqué là, attendant des jours meilleurs.
Jean, avec ses mains calleuses, l’a sorti de là, ébahi, avant de le relâcher plus loin, là où l’eau coulait encore.
Ça te parle, non ? Ce moment où la nature te fait un clin d’œil, te rappelle qu’elle n’a pas dit son dernier mot.
Les migrations oubliées : un cri silencieux
Ces poissons migrants, comme les saumons ou les anguilles, on les imagine dans des rivières gonflées, pas dans des lits à sec.
Pourtant, les rivières asséchées bouleversent leurs parcours. Les barrages, la pollution, le climat qui part en vrille : tout ça les bloque.
Mais certains, les plus malins, trouvent des micro-refuges, des poches d’eau temporaires.
Les ichtyologues appellent ça des « migrations avortées » ou « déplacées ». Moi, j’y vois une lutte, un truc brut et humain, presque.
Parce que toi et moi, on connaît ça, non ? Se battre pour avancer, même quand tout semble foutu.
Et nous dans tout ça ?
Alors, qu’est-ce qu’on fait, toi et moi, face à ces rivières asséchées et leurs poissons en sursis ?
On peut continuer à scroller, à zapper, ou on peut écouter. Les bénévoles qui sauvent des truites dans la Drôme, montrent qu’on peut agir.
Pas besoin d’être un savant, juste d’avoir les yeux ouverts.
Ces poissons migrants, ces oubliés, ils nous parlent de résilience, de ce qu’on pourrait être si on arrêtait de baisser les bras.