🦕L’autoroute des dinosaures existe-t-elle vraiment sur une île écossaise ?
Imaginez un instant : une île perdue dans les brumes écossaises, où les vagues caressent des rivages oubliés, et où, sous vos pieds, des empreintes de dinosaures racontent une histoire vieille de 167 millions d’années.
Non, ce n’est pas le scénario d’un blockbuster hollywoodien, mais bien la réalité brute et fascinante de l’île de Skye, dans les Hébrides.
Là, des traces fossilisées, comme des fantômes gravés dans la pierre, viennent de refaire surface, dévoilant une époque où des géants préhistoriques foulaient des lagunes subtropicales.
Alors, prêts à remonter le temps ?
Un Jurassic Park écossais
Skye, c’est un peu le décor parfait pour une épopée jurassique.
Surnommée parfois le « Jurassic Park des Hébrides », cette île sauvage vient de livrer un trésor : 131 empreintes de dinosaures, mises au jour et décrites dans une étude publiée le 2 avril 2025 dans PLOS One.
Ces traces, qui oscillent entre 25 et 60 centimètres, sont les vestiges d’un ballet ancien, celui des théropodes, ces carnivores aux allures féroces, et des sauropodes, ces colosses au cou interminable.
À une époque où le climat de Skye était loin de ses pluies glaciales actuelles, ces titans parcouraient des lagunes tièdes, laissant derrière eux des empreintes de dinosaures qui défient le temps.
Des lagunes et des titans
Il y a 167 millions d’années, pas de whisky ni de kilts sur Skye, mais un paysage exotique, presque tropical, avec des eaux salées bordées de sable humide.
C’est dans ce décor que les dinosaures ont joué leur partition.
Les théropodes, peut-être cousins du Megalosaurus, mesuraient jusqu’à 9 mètres de long, tandis que les sauropodes, proches du Cetiosaurus, pouvaient atteindre 18 mètres.
Leurs pas, figés dans la roche grâce à une alchimie de sédiments et de boue, dessinent aujourd’hui des pistes qui s’étendent parfois sur plus de 12 mètres.
Lentes, tranquilles, ces empreintes de dinosaures racontent des balades sans hâte, comme si ces bêtes profitaient du calme avant la tempête de l’extinction.
#Newly discovered footprints on the Isle of Skye reveal that Jurassic dinosaurs, including theropods and sauropods, roamed ancient Scottish lagoons 167 million years ago, offering insights into their behavior and environment. @plos @PLOSONE https://t.co/Xa83L9dcfb
— Phys.org (@physorg_com) April 2, 2025
Théropodes en solo, sauropodes en bande
Ce qui frappe sur ce site, baptisé Prince Charles’s Point, c’est la domination des théropodes.
Leurs traces à trois doigts contrastent avec les marques rondes et massives des sauropodes.
Pas de stégosaures ni d’ornithopodes ici, juste ces deux clans de géants.
Pourquoi ? Mystère. Peut-être préféraient-ils les eaux peu profondes des lagunes aux zones vaseuses.
Ou peut-être que leurs cousins n’ont simplement pas eu la chance de laisser leur signature.
Ce qui est sûr, c’est que ces empreintes de dinosaures offrent une fenêtre rare sur le Jurassique moyen, une période où ces espèces s’épanouissaient et se diversifiaient.
Un écho historique inattendu
Et puis, il y a ce petit clin d’œil du destin : le site n’est pas qu’un cimetière de traces préhistoriques. C’est aussi là que Bonnie Prince Charlie, figure tragique de l’histoire écossaise, aurait posé le pied en 1746, fuyant après la bataille de Culloden.
Entre les empreintes de dinosaures et les pas d’un prince en cavale, Skye semble avoir un don pour capturer les échos du passé.
En somme, ces découvertes ne sont pas juste des cailloux gravés. Elles sont une invitation à rêver, à imaginer ces colosses déambulant sous un ciel d’un autre âge.
Skye, avec ses empreintes de dinosaures, nous rappelle que la Terre a bien des histoires à murmurer à qui sait écouter.