Une réforme des titres-restaurants pour relancer la restauration les dimanches ?
Le secteur de la restauration en France pourrait bientôt connaître un souffle nouveau.
Le Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (Snarr) milite pour une réforme audacieuse : autoriser l’utilisation des titres-restaurants les dimanches et jours fériés.
Une proposition qui, selon un récent sondage, séduit largement les Français et pourrait redynamiser un secteur encore fragilisé par les secousses de la crise Covid.
Mais cette mesure, qualifiée de « bon sens » par ses défenseurs, est-elle vraiment la solution miracle pour relancer la fréquentation des restaurants ?
Décryptage d’une initiative qui fait débat.
Les français plébiscitent l’assouplissement des titres-restaurants
Le Snarr, en collaboration avec l’institut Odoxa, a interrogé les Français sur cette idée d’élargir l’usage des titres-restaurants aux dimanches et jours fériés.
Les résultats sont sans appel :
Deux Français sur trois sont favorables à cette proposition.
Plus précisément, 67 % des sondés soutiennent cet assouplissement, voyant dans les titres-restaurants bien plus qu’un simple avantage salarial.
Pour beaucoup, ils sont devenus un « outil budgétaire et social » essentiel, surtout dans un contexte où le pouvoir d’achat reste une préoccupation majeure.
Les profils les plus enthousiastes ? « Les 35-49 ans (78 %), les CSP- (76 %) et les habitants de l’agglomération parisienne (71 %) » se démarquent comme les plus favorables à cette réforme.
Et pour cause : 32 % des Français affirment qu’ils fréquenteraient davantage les restaurants si cette mesure était adoptée.
Une aubaine pour un secteur de la restauration qui peine à retrouver ses niveaux de fréquentation d’avant la pandémie, malgré une lente reprise.
Une mesure pour redonner de l’élan à la restauration
Esther Kalonji, déléguée générale du Snarr, ne mâche pas ses mots.
Pour elle, cette réforme est une évidence :
Les Français sont attachés aux titres-restaurants autant qu’à leur liberté dans l’usage qu’ils souhaitent en faire.
Elle insiste sur l’impact positif d’une telle mesure, qui offrirait « un peu d’air pour un secteur qui n’a toujours pas retrouvé ses fréquentations d’avant Covid et qui subit depuis des mesures chaque année plus pénalisantes ».
Mieux encore, cette initiative ne coûterait rien aux finances publiques, ce qui en fait une solution pragmatique et accessible.
Le Snarr voit dans cette réforme une opportunité « gagnante-gagnante » : les Français gagneraient en flexibilité, et les restaurateurs verraient leur clientèle augmenter les jours traditionnellement plus calmes.
Une manière de redonner vie aux dimanches et jours fériés, souvent désertés, tout en soutenant un secteur économique clé.
Les titres-restaurants face à un dilemme plus large
Mais cette proposition ne fait pas l’unanimité.
Esther Kalonji pointe du doigt un autre problème : l’utilisation des titres-restaurants en grande surface, une pratique plébiscitée par les Français, mais qui, selon elle, nuit directement à la restauration.
En permettant aux titres-restaurants d’être utilisés les dimanches et jours fériés, le Snarr espère rééquilibrer la balance et encourager les Français à privilégier les restaurants plutôt que les supermarchés pour leurs dépenses.
Reste à savoir si le gouvernement, actuellement en pleine concertation sur une réforme globale des titres-restaurants, donnera suite à cette proposition.
Une chose est sûre : dans un climat où chaque euro compte, cette mesure pourrait bien changer la donne pour des millions de Français et de restaurateurs.
