Une revanche masquée dans l’impasse des Olivettes à Marseille
Une traque invisible mais implacable
Imaginez-vous vivre dans une petite rue tranquille de Marseille, l’impasse des Olivettes, dans le 4e arrondissement.
Une vie paisible, jusqu’à ce qu’un déluge de contraventions s’abatte sur vous.
C’est l’histoire d’Hervé Street, un entrepreneur marseillais qui, depuis 2022, a vu son quotidien transformé en cauchemar administratif.
En deux ans, pas moins de 56 PV ont atterri dans sa boîte aux lettres, tous signés par la même personne : une policière.
Et pas n’importe laquelle : sa propre voisine.
Quand la policière dépasse les bornes
Hervé, comme ses voisins, n’en revient pas.
Cette femme, qu’il a à peine croisée au détour d’un couloir ou d’un trottoir, s’est muée en justicière autoproclamée.
Selon son témoignage recueilli par France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2024, elle opérait en toute discrétion, frappant à l’aube ou à la tombée de la nuit.
Une stratégie bien rodée pour éviter les regards indiscrets.
Mais à force de voir les amendes s’accumuler, les habitants ont fini par flairer le coup.
Et bingo : l’auteure de cette pluie de sanctions n’était autre qu’une résidente de leur rue, cachée derrière son uniforme.
Le retour des PV et la victoire au tribunal
Cette voisine ne se contentait pas de sanctionner les stationnements douteux ou les poubelles mal triées.
Elle allait jusqu’à verbaliser le camion-poubelle municipal, lui collant une amende de 135 euros alors que les éboueurs faisaient simplement leur boulot.
Elle leur a demandé de se garer ailleurs, comme si c’était possible dans une impasse
s’indigne Hervé.
Pour lui, c’est clair : on frôle l’abus de pouvoir. Excédé, il décide de ne pas se laisser faire et alerte l’IGPN, le gendarme des gendarmes.
Une première plainte, suivie d’une accalmie de six mois.
Plus une seule contravention. Le calme avant la tempête.
Une affaire qui dépasse l’impasse
Mais la trêve n’a pas duré.
Passé ce répit, les PV ont repris de plus belle, touchant Hervé et ses voisins, pourtant « irréprochables » selon ses dires.
Face à cet acharnement, il porte plainte une deuxième fois, puis une troisième.
Cette dernière fait mouche : l’IGPN ouvre une enquête sérieuse.
Résultat ? Le tribunal finit par trancher en faveur des habitants.
Sur les 56 amendes infligées à Hervé, 20 sont annulées, et trois dispenses de peines sont accordées.
La policière, elle, est mise à pied par sa hiérarchie. Cerise sur le gâteau : elle doit déménager de l’impasse des Olivettes, laissant derrière elle un quartier enfin libéré de son zèle punitif.
L’histoire ne s’arrête pas là. Cette agente, déjà impliquée dans une autre affaire pour avoir humilié une personne en garde à vue, devra répondre de ses actes devant la justice.
Pour les riverains, son départ sonne comme une délivrance. Finis les matins à guetter la boîte aux lettres avec angoisse.
Mais cette affaire pose une question : jusqu’où peut aller un représentant de l’ordre quand il s’agit de régler des comptes personnels ?
À Marseille, l’impasse des Olivettes respire enfin, mais le souvenir de cette voisine revancharde reste gravé.