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Pourquoi les BD Fantask ont-elles disparu si vite ?

Cases & Pages Le Saviez-vous ?
Temps de lecture : 3 minutes

Fantask : la météorite des comics français


Nous sommes en fĂ©vrier 1969 (je ne suis mĂȘme pas encore nĂ©) , la France dĂ©couvre les super-hĂ©ros Marvel avec des yeux Ă©carquillĂ©s.
Les Fantask, ces petits formats sortis tout droit des presses des éditions Lug, débarquent comme une tornade.
Les Quatre Fantastiques, Spider-Man, le Surfer d’Argent
 des noms qui claquent, des couleurs qui pĂštent, une rĂ©volution dans un pays oĂč la BD, c’était encore souvent Spirou ou Tintin.

Mais sept numéros plus tard, pouf, rideau. Censuré, kaput, fini.

Alors, c’était quoi, ces Fantask ? Pourquoi ont-elles pris une claque aussi monumentale, et comment Strange a-t-il ramassĂ© les morceaux ?
Accrochez-vous, on plonge dans l’histoire.

Fantask : le big bang des super-héros en France

Les Fantask, c’est d’abord une idĂ©e folle de Marcel Navarro et Claude Vistel, les cerveaux derriĂšre Lug.
En 1968, Claude, la fille du cofondateur Alban Vistel, tombe sur les comics Marvel dans un bouquin, Les plus grands chefs-d’Ɠuvre de la BD.
Elle flaire le filon, contacte Marvel via Transworld Features, et bim, les droits sont dans la poche.

Février 1969, le numéro 1 sort : grand format, couleurs flashy, des héros bigger than life.

Les Fantask, c’est la premiùre fois que les Français voient Spider-Man tisser sa toile ou le Surfer d’Argent planer sur sa planche cosmique.
Un choc culturel, un ovni dans le paysage. Mais ce vent de liberté va vite se prendre un mur.

La censure : le coup de massue

Sept numĂ©ros, c’est tout ce que Fantask aura eu le temps de vivre.
Pourquoi ? La Commission de surveillance et de contrĂŽle des publications destinĂ©es Ă  l’enfance et Ă  l’adolescence, un nom Ă  rallonge pour un bulldozer moral.

En août 1969, elle dégaine un avis assassin :

Cette publication est extrĂȘmement nocive en raison de sa science-fiction terrifiante, de ses combats traumatisants, de ses rĂ©cits au climat angoissant et assortis de dessins aux couleurs violentes. L’ensemble de ces visions cauchĂ©mardesques est nĂ©faste Ă  la sensibilitĂ© juvĂ©nile.

Sérieux ? Des types en collants qui se tapent dessus, ça passe pas.
La loi de 1949 sur les publications jeunesse, nĂ©e aprĂšs la guerre pour “protĂ©ger” les mĂŽmes, frappe fort.
Fantask est interdit
, les stocks invendus partent au pilon. Rideau.

Strange : le phénix qui renaßt des cendres

Mais Lug ne baisse pas les bras. ÉchaudĂ©s, ils reviennent en janvier 1970 avec Strange.
Exit le grand format et les couleurs criardes au dĂ©part – on passe au petit format, monochrome, vert ou rose selon les numĂ©ros.
Plus discret, moins provoc’.
Le numĂ©ro 1 de Strange balance du lourd : X-Men, Iron Man, Daredevil, Surfer d’Argent. Spider-Man arrive plus tard, au numĂ©ro 18, mais il deviendra la star.

Pourquoi ça marche ? Parce que Lug apprend à jouer avec la censure.
Ils autocensurent, lissent les angles, virent le sang, adoucissent les dialogues.
Strange devient le porte-Ă©tendard des comics Marvel en France, pendant que Fantask reste un souvenir amer, un rĂȘve avortĂ©.

Une legacy qui coûte cher

Aujourd’hui, les Fantask sont des reliques.
Sept numĂ©ros, une poignĂ©e d’exemplaires survivants, et une cote qui grimpe en flĂšche.

Un numĂ©ro 1 en bon Ă©tat ? Comptez entre 150 et 500 euros, voire plus si vous tombez sur un collectionneur prĂȘt Ă  vendre un rein.
Strange, lui, a durĂ© 28 ans, 335 numĂ©ros, et a pavĂ© la voie Ă  la hype Marvel qu’on connaĂźt. Mais Fantask, c’est le mythe originel, le martyr qui a pris les coups pour que les autres vivent.
Sans lui, pas de Strange, pas de Spider-Man dans nos kiosques.

Un sacrifice qui résonne encore.

Découvrez ce site incroyable sur lequel vous pouvez feuilleter les Fantask et autre livres de la collection Strange en toute liberté et en Français !


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