Le wokisme face à un mur : échecs et polémiques dans le cinéma et les jeux vidéo
Le vent tourne, et pas qu’un peu. Ces dernières années, le wokisme, ce mouvement qui se veut « éveillé » aux injustices sociales, s’est infiltré à grands pas dans les industries du cinéma et des jeux vidéo.
Mais au lieu de triompher, il se prend des claques retentissantes : flops commerciaux, polémiques en pagaille et rejet massif des fans.
Alors, qu’est-ce qui coince ? Pourquoi ce qui se voulait une révolution progressiste finit par sentir le réchauffé indigeste ?
Je décrypte les ratés, les vrais, avec des exemples bien concrets.
Le wokisme, c’est quoi déjà ?
À la base, le wokisme – dérivé de « woke », « éveillé » en anglais – vient des luttes afro-américaines des années 60, un cri pour rester vigilant face au racisme et aux inégalités.
Aujourd’hui, c’est devenu un fourre-tout idéologique : diversité forcée, inclusion à tout prix, réécriture des normes sous le prisme du politiquement correct.
L’intention ? Louable, sur le papier.
Mais dans la pratique, ça donne souvent des œuvres qui sonnent faux, où l’agenda passe avant le plaisir ou la cohérence. Et ça, le public le sent à des kilomètres.
Blanche-Neige version 2025 : le conte qui ne fait plus rêver
Prenons le cas du prochain Blanche-Neige de Disney, prévu pour 2025.
Exit les nains, jugés « problématiques » par certains – Peter Dinklage, star de Game of Thrones, a lui-même critiqué leur présence comme stéréotypée.
Résultat ? Disney les remplace par des « créatures magiques » diverses, et Rachel Zegler, l’actrice principale d’origine colombienne, annonce fièrement :
Nous ne sommes plus en 1937. Blanche-Neige ne sera pas sauvée par un prince, elle sera une leader.
Ok, pourquoi pas. Mais pourquoi réécrire un conte ancestral pour en faire une fable woke moderne ?
Les fans grognent, les puristes hurlent au sacrilège, et les premiers retours laissent présager un bide.
Le wokisme ici ? Une greffe qui ne prend pas sur une histoire qui n’en demandait pas tant.
Assassin’s Creed Shadows : Ubisoft et le Japon en feu
Dans le gaming, Assassin’s Creed Shadows d’Ubisoft a mis le feu aux poudres.
Le jeu, qui vient de sortir cette semaine, met en scène Yasuke, un samouraï noir historique au Japon féodal.
Oui, il a existé, mais son rôle reste flou dans les archives.
Ubisoft en fait un héros central, au côté d’une ninja femme, Naoe.
Résultat ? Une levée de boucliers, surtout au Japon, où des voix conservatrices dénoncent une « insulte culturelle ».
Elon Musk lui-même s’en mêle sur X, accusant Ubisoft de « tuer l’art » avec ses politiques DEI (Diversité, Équité, Inclusion).
Ajoutez à ça des accusations de dialogues trop contemporains et une inclusivité jugée « forcée », et vous avez une polémique qui plombe un jeu déjà retardé.
Le wokisme voulait ouvrir des horizons, mais il a surtout ouvert une guerre.
Les trois mousquetaires au féminin : un flop en corset
Au cinéma, l’adaptation woke des Trois Mousquetaires version 2023, avec une Milady badass et des héroïnes qui éclipsent les hommes, n’a pas convaincu.
Pareil pour Charlie’s Angels (2019) ou Ocean’s 8 : des castings 100 % féminins vendus comme un statement, mais qui ont laissé le public de marbre.
Pourquoi ? Parce que remplacer des figures iconiques par des versions « genrées » sans vraie profondeur narrative, ça sent l’opportunisme plus que la révolution.
Les chiffres parlent : ces films ont peiné à rentabiliser leurs budgets, preuve que le wokisme ne suffit pas à remplir les salles.
Pourquoi ça ne marche pas ?
Le problème, c’est la lourdeur. Quand une œuvre sacrifie son âme – son histoire, son authenticité – sur l’autel du message, elle perd son public.
Les gens veulent vibrer, pas se faire sermonner.
Ajoutez à ça une impression de « woke washing » : des studios qui surfent sur la vague pour cocher des cases, sans vraie conviction.
Les échecs de The Marvels ou Star Wars Outlaws (autre déception d’Ubisoft) montrent que diversité mal intégrée rime avec désintérêt.
Et puis, il y a la révolte des fans, lassés de voir leurs univers préférés triturés pour des raisons qui leur échappent.
Et demain, ça change ou pas ?
Difficile à dire. Le wokisme pourrait s’adoucir, se fondre dans des récits plus subtils, comme dans The Last of Us Part II, où l’inclusion d’Ellie, héroïne LGBT, passe crème grâce à une écriture solide.
Mais tant que les studios privilégieront l’idéologie au détriment de la créativité, le vent continuera de souffler contre eux.
Le public n’est pas idiot : il veut des histoires, pas des leçons.