Le grand bordel des poubelles : où en est-on vraiment ?
Le tri sélectif, c’est cette idée géniale qu’on te vend depuis des lustres : sépare ton plastique de ton verre, ton carton de tes épluchures, et hop, t’es un héros de la planète. En France, on a tous nos bacs jaunes, verts, marron, comme des gamins qui jouent à classer des Lego.
Mais derrière la façade écolo, ça sent le foutage de gueule.
Alors, où en est-on en 2025 dans ce pays qui se gargarise de ses poubelles multicolores ?
C’est quoi, cette histoire de tri ?
Le tri sélectif, c’est l’art de faire le ménage dans ses déchets pour leur filer une seconde vie.
Ça a vraiment décollé dans les années 90, après que la loi Royal de 1992 a forcé les communes à valoriser le recyclage.
Avant, on balançait tout en décharge, comme des sauvages.
Aujourd’hui, t’as des codes couleur, des guides de tri plus épais qu’un bottin, et des éboueurs qui jouent les profs en te collant des mots sur ta poubelle si t’as merdé.
Mais est-ce que ça marche, ou est-ce qu’on se raconte des salades ?
Quand ça a pris de l’ampleur
Les années 2000, c’est le boom. La France se réveille avec le Grenelle de l’environnement et des objectifs ambitieux : 35 % de recyclage en 2012, 45 % en 2015.
On y est presque, avec près de 50 % des déchets ménagers recyclés ou incinérés aujourd’hui.
Mais derrière les chiffres, y’a des dérives.
Des camions qui mélangent tout, des centres de tri débordés, et des plastiques qu’on envoie en Asie pour s’en débarrasser.
On trie, mais parfois, c’est juste pour la photo.
Les dérives : flicage et foutoir
Parlons-en, de cette anecdote qui résume tout.
À Catillon-Fumechon, dans l’Oise, des agents municipaux fouillent tes poubelles comme des détectives.
Si t’as mis une peau de banane dans le bac jaune, bim, ils scotchent un ruban rouge et laissent ton tas d’ordures sur le trottoir.
Humiliation publique, version écolo.
Ça choque, mais ça montre le délire : on te surveille, on te juge, pendant que les grandes entreprises balancent leurs déchets industriels sans sourciller.
Et toi, t’as une amende de 35 euros si t’oublies un pot de yaourt.
Ça change quoi, au final ?
Sur le papier, ça réduit les décharges et les émissions de CO2.
Chaque Français trie environ 50 kg d’emballages par an, et ça monte avec la simplification du tri depuis 2023 : tout dans le bac jaune, même les barquettes crades.
Mais dans les faits ? Seulement 20 % des plastiques sont vraiment recyclés.
Le reste part en fumée ou en décharge. On fait semblant, et la planète tousse toujours.
Les Français respectent ou pas ?
La moitié des Français trie à fond, l’autre moitié s’en bat les steaks.
T’as les pros du compostage, et ceux qui jettent leurs piles dans la poubelle grise en sifflotant.
Résultat : 17 % des déchets triés finissent quand même à la benne, parce que mal triés ou souillés.
Les « ambassadeurs du tri » courent après les erreurs, mais face à la flemme nationale, c’est David contre Goliath.
L’impact : un monde du tri en sursis
Les éboueurs triment, les centres de tri modernisent à coups de millions, mais le système craque.
Les biodéchets, obligatoires depuis 2024, c’est un nouveau bordel : tout le monde n’a pas son composteur, et les villes rament à suivre.
Pendant ce temps, les industriels produisent encore plus d’emballages inutiles. Le tri, c’est un pansement sur une jambe gangrénée.
Et maintenant ?
On est en 2025, et le tri sélectif, c’est un miroir aux alouettes. Ça responsabilise les citoyens, mais ça exonère les gros pollueurs. Faut harmoniser les règles, sanctionner les tricheurs – pas que les petits – et surtout, produire moins de merde.
Sinon, on continuera à trier pour rien, pendant que la planète crève sous nos poubelles.