TPMP : LâĂcart de logique dĂ©cortiquĂ©
Aujourdâhui, on va mettre les pieds dans le plat de Touche pas Ă mon poste !
Entre 18h30 et 19h30, Cyril Hanouna nous sert La Tribune DeBaba, un truc qui sent le remplissage Ă plein nez.
Une heure Ă se demander si Raymond a chiĂ© des cailloux ou si Jean-Michel a bouffĂ© un cul hier soir â sĂ©rieusement, câest quoi ce dĂ©lire ?
On allume TPMP pour des dĂ©bats qui cognent, de lâactu qui claque, pas pour un apĂ©ro mou du genou.
Alors pourquoi ce choix ? Pourquoi cette premiĂšre partie qui traĂźne comme un vieux vinyle rayĂ© avant que lâĂ©mission « vraie » dĂ©marre Ă 19h30 ou 20h ?
Stratégie ou fiasco ?
Je décrypte, je secoue, et je balance tout.
18h30-19h30 : La Tribune DeBaba, un prétexte ou une punition ?
Ă 18h30, rideau : Cyril dĂ©gaine La Tribune DeBaba (enfin 18h45 lorsqu’il arrive en cours d’Ă©mission prĂ©sentĂ©e Ă partir de 18h20 par sa consĆur Pascale de La Tour du Pin).
Les chroniqueurs prennent la lumiĂšre, balancent leurs anecdotes, leurs petits riens.
Ăa pourrait ĂȘtre un shot de lĂ©gĂšretĂ©, un amuse-gueule avant le plat de rĂ©sistance. Sauf que non. On se coltine une heure de blabla sur des conneries â Raymond et son transit, Jean-Michel et ses plans cul. Câest long, câest mou, ça tourne en rond.
Hier soir par exemple, pendant 45 minutes on eue droit Ă un tour de table pour savoir si chaque chroniqueurs sur le plateau avait ken le week-end dernier...Un lundi ordinaire au boulot quoi đ
Pendant ce temps, la seconde partie, celle quâon kiffe avec ses clashs et ses sujets chauds, finit parfois en queue de poisson, obligĂ©e de rusher parce que lâhorloge a Ă©tĂ© bouffĂ©e par ce prĂ©liminaire interminable.
Logique ? Pas une seconde.
Cyril, il Ă©tire, il traine, comme sâil voulait faire durer le suspense. Mais pour quoi ? On dirait un Ă©chauffement mal calibrĂ©, un bouche-trou mal assumĂ©.
Les téléspectateurs, eux, veulent du sang, des idées, pas une sitcom low-cost sur la vie des chroniqueurs. Alors pourquoi insister ?
Une stratégie tordue : attraper les mouches avant les lions ?
Creusons le cerveau de Baba. Cette premiĂšre partie, câest peut-ĂȘtre un piĂšge Ă audience.
Ă 18h30, tâas les fatiguĂ©s du boulot, les familles qui zappent, les curieux qui tombent dessus.
Cyril se dit probablement quelque chose du genre :
Je leur sers du léger, du con, du digeste, je les accroche avant de balancer le lourd.
Un appùt pour les ùmes simples, un sas avant les débats qui divisent.
Stratégique, OK, mais bancal.
Parce quâen diluant une heure sur du vide, il sacrifie la suite.
Les sujets dâactu, les invitĂ©s, tout ça finit compressĂ©, expĂ©diĂ©, parfois zappĂ©.
Tu parles dâune logique : commencer par du rien pour finir en courant aprĂšs le temps.
Câest un pari, un jeu dangereux.
Il mise sur la fidélité des viewers, sur leur patience.
Mais en 2025, avec le streaming et les cerveaux qui swipent plus vite que leur ombre, câest risquĂ© de jouer les prolongations sur du vent.
Les chroniqueurs : un trésor gùché dans ce vide ?
Et les chroniqueurs, bordel, pourquoi pas les lĂącher direct dans le vif ?
Quand ils parlent actu, quand ils clashent, ils balancent des anecdotes qui tuent â bien plus que les fadaises de La Tribune.
Ces pĂ©pites, elles viennent naturally dans les dĂ©bats, pas besoin dâune heure de chauffe.
Alors pourquoi ce rituel de la premiĂšre partie ? Ăa sent le rĂ©flexe de vieux tĂ©lĂ©aste, un truc hĂ©ritĂ© des formats dâavant, oĂč fallait « prĂ©parer » le public.
Sauf quâon nâest plus en 2010. Les gens veulent du direct, du brut, pas un Ă©chauffement de salle qui sâĂ©ternise.
Cyril pourrait tout aussi bien couper ce gras, mixer les conneries des chroniqueurs avec lâactu dĂšs le top. Ăa aurait du nerf, de la gueule, et ça Ă©viterait ce goĂ»t de « on attend le vrai TPMP Ă 19h30 ».
Logique ou illusion ? Le paradoxe de Baba
Alors, câest logique, tout ça ? Pas vraiment.
Si TPMP, câest lâactu et les coups de poing, pourquoi sâencombrer dâune intro qui traĂźne la jambe ?
La « logique », si on peut appeler ça comme ça, câest un calcul : capter large, tenir long, remplir lâantenne.
Cyril veut du marathon, pas du sprint.
Mais à quel prix ? La seconde partie, celle qui fait vibrer, se retrouve parfois amputée, les invités bùillonnés par le chrono, les sujets chauds laissés en plan.
Câest un paradoxe : construire une Ă©mission sur lâĂ©nergie et la spontanĂ©itĂ©, mais la brider avec une structure qui sent la naphtaline.
Pour moi, cette premiĂšre partie, câest une illusion de contrĂŽle.
Cyril croit quâil faut ce sas, cette mise en bouche, alors quâil pourrait tout dĂ©chirer dĂšs le dĂ©part. Le public suivrait, peut-ĂȘtre mĂȘme plus fort.
Et si on trouvait un deal et qu’on cassait tout ?
Balancer le vrai TPMP Ă 19h15, direct dans le vif.
Un quart dâheure chopĂ©, câest 15 minutes de dĂ©bats qui tabassent en plus, 15 minutes de moins Ă sniffer le vide.
Fini le remplissage foireux oĂč on se demande quelle odeur traĂźne dans la culotte de Danielle Moreau ce mardi, si Jordan De Luxe a niquĂ© un mec hier pour faire chier son ex infidĂšle, ou si on a allumĂ© la tĂ©lĂ© pour se taper une heure de karaokĂ© ringard sur du Sardou ou du Johnny.
Non, lĂ , on veut du lourd, pas du vent.
Mieux encore, imagine : TPMP qui dĂ©marre Ă 19h00, pleine balle, sans chichi. Les chroniqueurs balancent leurs dĂ©lires en plein dĂ©bat, lâactu fuse, les invitĂ©s ont leur temps.
Finie, lâheure de remplissage. Finie, lâattente.
Ce serait du TPMP pur jus, sans filtre, sans graisse.
Parce que franchement, une heure sur les selles de Raymond, ça ne mĂ©rite pas lâantenne dâun mec qui a rĂ©inventĂ© le talk-show.
Le Public sur l’internet est-il le mĂȘme que sur la TNT ?
le public du net, ce truc vivant, speedĂ©, gavĂ© de reels qui claquent en 15 secondes et de tweets qui fusent comme des uppercuts, lui qui scroll sans pitiĂ©, tu crois vraiment quâil va se poser peinard Ă 18h20 pour mater une mise en bouche qui sâĂ©tire comme un chewing-gum trop mĂąchĂ© ?
Les chroniqueurs, ok, ils peuvent balancer du lourd, mais si ça traßne en préliminaires mous, ce public-là , il zappe, il ghoste, il swipe vers autre chose.
Sur la TNT, tâavais les fidĂšles, les assis, ceux qui laissent tourner la tĂ©lĂ© en fond comme un ronron de chat.
LĂ , sur le web, câest lâinverse : câest des piranhas, ils bouffent vite ou ils crĂšvent dâennui.
Moi je dis, si le format reste longuet, il risque de se prendre un vent monumental avant la fin en mai ou juin (ou aprĂšs son retour sur internet si il met vraiment en place la stratĂ©gie que j’imagine depuis son retour sur le web), parce que le net pardonne pas les tempos de tortue.
Faut du tranchant, du direct, ou câest dĂ©sertion assurĂ©e.
Cyril, si tu passes par lĂ (je sais je sais…mĂȘme pas en rĂȘve) đ: lĂąche ce vieux schĂ©ma, fais-nous kiffer dĂšs la premiĂšre seconde.
LâĂ©cart de logique, câest toi qui le creuses. Ă toi de le combler.