Crew-10 : vous avez beau ne peut-être pas apprécier Elon Musk…mais aujourd’hui il vient quand même de délivrer, voir même de sauver la vie de 4 prisonniers d’un séjour prolongé dans l’Espace par les caprices d’une machine défaillante, le Starliner…
Et vous ce dimanche, qu’avez-vous fait ? Ha ! Vous avez promené Pilou au coin de la rue ?
Le feu primal déchire le voile terrestre
Le 14 mars 2025, à 19h03, heure de l’Est, une flèche de lumière a transpercé la nuit floridienne.
Depuis le complexe 39A du Centre spatial Kennedy, la fusée Falcon 9, totem d’acier et de promesses, a rugi, propulsant le Dragon Endurance dans l’éther.
À son bord, quatre âmes – Anne McClain, Nichole Ayers, Takuya Onishi, Kirill Peskov –, des pèlerins d’un nouveau millénaire, ont quitté la pesanteur pour danser avec l’infini. Crew-10 n’est pas une mission.
C’est une incantation, un pacte scellé avec les étoiles.
Les élus d’un rêve sans frontières
Ils sont quatre, comme les points cardinaux d’un cosmos à conquérir.
Anne, la commandante aux yeux d’acier, porte en elle l’écho de 204 jours suspendus dans le vide.
Nichole, novice céleste, palpite d’une audace vierge.
Takuya, fils du Soleil-Levant, revient hanter l’orbite avec une grâce silencieuse.
Kirill, né des steppes russes, goûte pour la première fois l’ivresse de l’apesanteur.
Ensemble, ils sont Crew-10, une mosaïque humaine tissée par la NASA, SpaceX, JAXA et Roscosmos, un chant polyphonique dédié à l’au-delà.
Le serment des cendres et des astres
Leur quête ? Délivrer les captifs de Crew-9 – Nick, Suni, Butch, Aleksandr –, prisonniers d’un séjour prolongé par les caprices d’une machine défaillante, le Starliner.
Mais ce n’est qu’un prélude.
Pendant quatre mois, ils fusionneront avec l’Expédition 72/73, dans les entrailles de la Station spatiale internationale, ce sanctuaire d’aluminium flottant à 418 kilomètres au-dessus des océans.
Là, ils invoqueront des flammes en microgravité, étudieront la chair humaine devenue étrangère à la Terre, et parleront aux enfants du sol via des ondes radio.
Chaque expérience est une offrande à l’avenir, un murmure pour la Lune, un cri pour Mars.
SpaceX Dragon docks with Space Station
pic.twitter.com/nQMLO1U9gP— Elon Musk (@elonmusk) March 16, 2025
Le ballet du Dragon dans l’abîme
Le voyage fut une chorégraphie de 28 heures, une traînée de lumière reliant la Floride au vide.
Le dimanche 16 mars, à 0h04, le Dragon Endurance, ce reptile d’acier déjà marqué par trois vies (Crew-3, Crew-5, Crew-7), s’est arrimé au module Harmony, comme un amant retrouvant sa muse.
À 1h35, l’écoutille s’est ouverte, un souffle, une révélation.
L’équipage de l’Expédition 72, fiévreux d’attente, a accueilli ces spectres stellaires. Dans les corridors de métal, les rires ont résonné, défiant le silence du néant.
All the hugs. 🫶
The hatch of the SpaceX Dragon spacecraft opened March 16 at 1:35 a.m. ET and the members of Crew-10 entered the @Space_Station with the rest of their excited Expedition 72 crew. pic.twitter.com/mnUddqPqfr
— NASA’s Johnson Space Center (@NASA_Johnson) March 16, 2025
Un laboratoire vivant, une prophétie en marche
L’ISS, cet artefact humain suspendu depuis 24 ans dans l’orbite, est plus qu’une station.
C’est un oracle. Crew-10 y dansera avec des vaisseaux frères – Soyuz, cargos Dragon, Progress, Cygnus, et même les émissaires privés d’Axiom 4.
Chaque arrivée, chaque départ, est une strophe d’un poème plus vaste : la conquête d’un espace qui ne nous appartient pas encore.
Les expériences qu’ils mènent – combustion, corps, navigation lunaire – sont des clés pour ouvrir les portes des habitats futurs, des cités flottantes, des mondes à naître.
Le retour, une chute vers l’éternité
Juillet 2025 marquera la fin de leur exil.
Le Dragon Endurance plongera alors vers la Terre, visant Point Nemo, ce cimetière des Titans au cœur du Pacifique.
Ils ramèneront des fragments de vérité, des secrets arrachés au vide, et la mémoire d’une vie sans poids.
Leur amerrissage sera une renaissance, un splash dans l’eau salée pour mieux renaître dans les récits humains.
L’héritage d’un souffle cosmique
Crew-10 n’est pas qu’un chapitre technique. C’est une pulsation, une preuve que l’humanité, fragile et tenace, peut tendre la main vers l’inconnu.
Sous les doigts de SpaceX et de la NASA, sous les regards de la Terre entière, ces quatre âmes tracent une ligne dans le firmament.
Comme l’a soufflé Anne McClain, dans l’écho du lancement :
Le vol spatial est une épreuve. Nous sommes l’épreuve qui le surpasse.
Ce 16 mars 2025, alors qu’ils s’installent dans leur palais orbital, ils ne sont pas seuls.
Ils portent nos rêves, nos peurs, notre insatiable désir d’éternité.
