Wesh, tâas captĂ© ou quoi ? Le dĂ©cryptage dâun mot qui claque
Un certain RĂ©mi SoulĂ© â linguiste, belle gueule de bobo parisien dĂ©bitait son speech :
Nos enfants disent wesh ? Remercions-les !
Mouais, pourquoi pas. Mais bon, jâai Ă©coutĂ© ce quâil avait Ă dire, par curiositĂ©. Et lĂ , bim, je me suis retrouvĂ© Ă mâintĂ©resser Ă ce « wesh » que je connaissais dĂ©jĂ , bien sĂ»r, mais sur lequel je ne mâĂ©tais jamais vraiment penchĂ©.
Comme dâhabâ, pour chacun de mes billets, jâai creusĂ© la question.
« Wesh ». Trois lettres, un son qui cogne, une vibe qui sent la rue.
Tâas dĂ©jĂ entendu ça dans un coin de Paname ou dans un son de rap bien crade, non ? Mais dâoĂč ça sort, ce truc ? Câest quoi son histoire, son ADN ?
On va dissĂ©quer ce mot comme un kebab Ă 3 heures du matâ, alors reste focus.
Rémi Soulé, linguiste : « Nos enfants disent wesh ? Remercions-les ! » pic.twitter.com/6YAPNFy9tc
â Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) March 14, 2025
Les racines : un voyage au bled
« Wesh », câest pas du français pur beurre, dĂ©solĂ© pour les acadĂ©miciens qui sâĂ©touffent avec leur thĂ©.
Non, ça vient du bled, direct de lâarabe maghrĂ©bin, plus prĂ©cisĂ©ment du dialecte algĂ©rien. « Wach » ou « wesh », ça veut dire « quoi » ou « quâest-ce que », une interjection qui te secoue la tĂȘte comme un coup de volant.
Avec les valises des immigrĂ©s maghrĂ©bins posĂ©es en France au XXe siĂšcle, le mot a dĂ©barquĂ© dans les citĂ©s, sâest frottĂ© aux murs en bĂ©ton et a pris ses aises.
La phonĂ©tique française lâa tordu un peu, passant de « wach » à « wesh », parce quâici, on aime bien mĂącher les sons Ă notre sauce.
Le terrain : lĂ oĂč ça vit, lĂ oĂč ça respire
Tâentends « wesh » dans les halls dâimmeubles, dans les DM des petits reufs ou sur un freestyle qui tabasse.
Câest pas un mot de salon, câest un mot de bitume.
« Wesh, ça va ? » â une salutation qui te check direct. « Wesh, tâas vu ça ? » â un cri dâĂ©tonnement qui te met une claque.
Dans le rap, câest presque un gimmick, un marqueur de flow, un truc qui dit : « Jâsuis dâici, mais pas dâton monde. »
Les jeunes lâont chopĂ©, lâont retournĂ©, en ont fait un Ă©tendard. Câest pas juste un mot, câest une attitude.
Français ou pas français ? La guerre des puristes
Alors, est-ce que « wesh » a sa carte dâidentitĂ© française ?
Oui et non, fais pas lâaveugle.
Il est dans la bouche des gamins, dans les clashs sur X, mais il va pas sâasseoir Ă la table de lâAcadĂ©mie française avec une cravate.
Câest lâargot urbain, le « français des citĂ©s », un sociolecte qui sent la sueur et la libertĂ©.
Les puristes crient au scandale,
Ohlala, la langue de MoliĂšre se barre en sucette !
Mais soyons sĂ©rieux deux secondes : le français, câest une Ă©ponge. « Toubib », « kif », « café » â tous des mots arabes quâon a avalĂ©s sans broncher.
« Wesh », câest juste le petit dernier qui fait du bruit.
Le futur : star ou étoile filante ?
« Wesh », câest une comĂšte dans le ciel du langage. Peut-ĂȘtre quâil va sâinstaller, squatter le dico un jour, ou peut-ĂȘtre quâil va se faire Ă©jecter par une autre punchline plus fraĂźche.
Lâargot, câest comme ça : ça vit, ça meurt, ça renaĂźt.
Les linguistes, eux, kiffent ça, parce que ça prouve que la langue, câest pas un musĂ©e, câest un terrain de jeu.
Alors, wesh, tâen penses quoi ? Ce mot, il te parle ou il te saoule ?