Langue Française : « Nos enfants disent wesh ? Remercions-les ! »

Le Saviez-vous ? Vie & Société
Temps de lecture : 3 minutes

Wesh, t’as captĂ© ou quoi ? Le dĂ©cryptage d’un mot qui claque

Je scrollais tranquillement l’autre jour quand je suis tombĂ© sur une vidĂ©o.
Un certain RĂ©mi SoulĂ© – linguiste, belle gueule de bobo parisien dĂ©bitait son speech :
Nos enfants disent wesh ? Remercions-les !
J’ai levĂ© un sourcil, un peu dubitatif. Remercier les gosses pour un mot que j’entends Ă  chaque coin de rue ?
Mouais, pourquoi pas. Mais bon, j’ai Ă©coutĂ© ce qu’il avait Ă  dire, par curiositĂ©. Et lĂ , bim, je me suis retrouvĂ© Ă  m’intĂ©resser Ă  ce « wesh » que je connaissais dĂ©jĂ , bien sĂ»r, mais sur lequel je ne m’étais jamais vraiment penchĂ©.
Comme d’hab’, pour chacun de mes billets, j’ai creusĂ© la question.
Et voilà ce que j’en ai sorti


« Wesh ». Trois lettres, un son qui cogne, une vibe qui sent la rue.
T’as dĂ©jĂ  entendu ça dans un coin de Paname ou dans un son de rap bien crade, non ? Mais d’oĂč ça sort, ce truc ? C’est quoi son histoire, son ADN ?

On va dissĂ©quer ce mot comme un kebab Ă  3 heures du mat’, alors reste focus.

Les racines : un voyage au bled

« Wesh », c’est pas du français pur beurre, dĂ©solĂ© pour les acadĂ©miciens qui s’étouffent avec leur thĂ©.
Non, ça vient du bled, direct de l’arabe maghrĂ©bin, plus prĂ©cisĂ©ment du dialecte algĂ©rien. « Wach » ou « wesh », ça veut dire « quoi » ou « qu’est-ce que », une interjection qui te secoue la tĂȘte comme un coup de volant.
Avec les valises des immigrĂ©s maghrĂ©bins posĂ©es en France au XXe siĂšcle, le mot a dĂ©barquĂ© dans les citĂ©s, s’est frottĂ© aux murs en bĂ©ton et a pris ses aises.
La phonĂ©tique française l’a tordu un peu, passant de « wach » Ă  « wesh », parce qu’ici, on aime bien mĂącher les sons Ă  notre sauce.

Le terrain : lĂ  oĂč ça vit, lĂ  oĂč ça respire

T’entends « wesh » dans les halls d’immeubles, dans les DM des petits reufs ou sur un freestyle qui tabasse.
C’est pas un mot de salon, c’est un mot de bitume.
« Wesh, ça va ? » – une salutation qui te check direct. « Wesh, t’as vu ça ? » – un cri d’étonnement qui te met une claque.
Dans le rap, c’est presque un gimmick, un marqueur de flow, un truc qui dit : « J’suis d’ici, mais pas d’ton monde. »

Les jeunes l’ont chopĂ©, l’ont retournĂ©, en ont fait un Ă©tendard. C’est pas juste un mot, c’est une attitude.

Français ou pas français ? La guerre des puristes

Alors, est-ce que « wesh » a sa carte d’identitĂ© française ?
Oui et non, fais pas l’aveugle.
Il est dans la bouche des gamins, dans les clashs sur X, mais il va pas s’asseoir Ă  la table de l’AcadĂ©mie française avec une cravate.
C’est l’argot urbain, le « français des citĂ©s », un sociolecte qui sent la sueur et la libertĂ©.
Les puristes crient au scandale,

Ohlala, la langue de MoliĂšre se barre en sucette !

Mais soyons sĂ©rieux deux secondes : le français, c’est une Ă©ponge. « Toubib », « kif », « café » – tous des mots arabes qu’on a avalĂ©s sans broncher.
« Wesh », c’est juste le petit dernier qui fait du bruit.

Le futur : star ou étoile filante ?

« Wesh », c’est une comĂšte dans le ciel du langage. Peut-ĂȘtre qu’il va s’installer, squatter le dico un jour, ou peut-ĂȘtre qu’il va se faire Ă©jecter par une autre punchline plus fraĂźche.
L’argot, c’est comme ça : ça vit, ça meurt, ça renaüt.

Les linguistes, eux, kiffent ça, parce que ça prouve que la langue, c’est pas un musĂ©e, c’est un terrain de jeu.
Alors, wesh, t’en penses quoi ? Ce mot, il te parle ou il te saoule ?


Abonnez-vous Ă  gratuitement Ă  ma Newsletter
Recevez chaque matin à 11h45 la newsletter quotidienne pour votre pause déjeuner...
Merci de rentrer un email valide.
Vous recevrez une demande de confirmation d'inscription (vérifiez vos spams)

Le partage c'est que de l'amour !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *