La LFI peut-elle être qualifiée d’antisémite parce qu’elle flatte et drague l’électorat islamiste ?

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La LFI, antisémite par calcul ou par maladresse ?


Une torche s’allume dans la nuit des réseaux, un cri en majuscules traverse l’écran :

Oui, la France Insoumise est antisémite, parce qu’elle caresse l’électorat islamiste dans le sens du poil !

Le mot claque, lourd comme une sentence, léger comme un hashtag.
Mais derrière la fumée, qu’y a-t-il ?

Une vérité qui cogne ou une ombre qui danse ?
Prenons le temps, posons le miroir, et regardons ce reflet trouble qui m’a été inspiré par un post sur X publié par un internaute il y a quelques jours…

Un flirt avec l’islamisme ou une main tendue aux oubliés ?

La LFI, sous la houlette de Mélenchon, marche sur un fil tendu entre les banlieues et les idéaux.
Elle parle aux « damnés de la terre », souvent musulmans, souvent relégués.

Une stratégie ? Oui.
En 2022, lors des législatives, elle rafle des voix dans le 93, à Sevran ou à Trappes, là où l’islam pèse dans les urnes.
Mais flirter avec cet électorat, est-ce flatter l’islamisme ?
Pas si vite. Soutenir les foulards dans l’espace public ou dénoncer l’islamophobie – comme en 2021 avec la manif contre les lois sécuritaires – ne fait pas d’eux des recruteurs de djihadistes.

Pourtant, l’ambiguïté flotte : refuser de nommer le Hamas « terroriste » après le carnage du 7 octobre 2023, c’est une esquive qui sent le soufre.
Une main tendue aux opprimés ou un clin d’œil aux radicaux ? Le doute s’installe.

L’antisémitisme, une tache qui suinte ou un fantasme projeté ?

Antisémite, la LFI ? Le mot est une lame, et l’accusation exige des preuves, pas des braillements.
Mélenchon, en juin 2024, minimise l’antisémitisme, le qualifiant de « résiduel » alors que le CRIF compte 1 676 actes en 2023 – un record depuis la Shoah.

David Guiraud, député LFI, tweete en 2023 sur les « dragons célestes », une métaphore obscure qui fait ricaner les antisémites en ligne avant qu’il ne l’efface, jurant sa bonne foi.
Des dérapages, pas un programme. Mais quand Danièle Obono, en 2020, hésite à condamner sans détour des propos antisémites dans une interview sur Radio J, la gauche insoumise vacille. Flatter un électorat islamiste antisémite ? Rien ne l’écrit noir sur blanc.
Pourtant, le silence sur certaines haines, comme celle qui fermente dans les marges de cet électorat, laisse un goût amer.

L’islam et l’antisémitisme : un mariage forcé ?

L’accusation fuse : « L’antisémitisme est l’ADN de l’islam, et la LFI s’y frotte ! »
Le Coran parle des Juifs, oui, en guerre avec Mahomet à Médine – les Banu Qurayza, exécutés en 627, c’est dans les livres.
Les Hadiths promettent une fin où « les pierres dénonceront les Juifs ». Mais l’islam, c’est aussi l’Andalousie, où les Juifs ont écrit sous les califes (l’islam a permis en Andalousie une période de tolérance où les Juifs ont prospéré culturellement sous les dirigeants musulmans), ou le Maroc, refuge pendant Vichy (Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Maroc, sous influence islamique, a protégé les Juifs contre les persécutions du régime de Vichy).

L’antisémitisme moderne, lui, doit plus aux Protocoles des Sages de Sion qu’aux sourates.
La LFI drague-t-elle cet ADN supposé ?
Non, elle surfe sur un antisionisme qui, parfois, déborde. Sa défense des Palestiniens – drapeaux brandis en manif en 2024 – n’est pas un appel à haïr les Juifs, mais elle peut réveiller des échos sombres chez certains.

Le RN rit dans l’ombre, et le miroir se brouille

Pendant ce temps, le RN ricane. Eux, nés dans les cendres du FN de Le Pen père, qui lâchait en 1987 que les chambres à gaz étaient un « détail », se posent aujourd’hui en rempart des Juifs. Soutien à Israël en 2023, condamnation des actes antisémites : Bardella joue les chevaliers blancs.
Cette phrase du vieux Le Pen, pire offrande à ses détracteurs, a gravé au fer rouge un antisémitisme sur le FN d’hier.

Mais la LFI, par ses silences et ses esquives, leur tend un bâton pour frapper. Qui est antisémite, alors ?
Le miroir renvoie deux reflets flous.

Un verdict suspendu dans le vent

La LFI, antisémite parce qu’elle drague l’électorat islamiste ?
Pas si simple. Elle joue avec le feu, oui, dans un brasier où l’antisionisme et l’antisémitisme se frôlent parfois.
Mais l’étiquette, comme un fer rouge, demande plus que des soupçons.

Le fascisme, l’antisémitisme, ce sont des bêtes précises, pas des fantômes à invoquer à chaque coin de rue.
La LFI vacille, mais ne tombe pas encore dans ce gouffre.

Quant à moi, apolitique, je regarde, je pèse, libre de tout drapeau.
Et toi, que vois-tu dans ce brouillard ?

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